Amazonie et coronavirus 1

L’épidémie
Un phénomène biologique aux conséquences historiques
Nous vous proposons de mettre en parallèle la confrontation des Amérindiens au choc microbien, à deux
moments de leur histoire : après 1492 et en 2020. Pourquoi les peuples d’Amazonie se sentent-ils
aujourd’hui si menacés ?
DOCUMENTS :
• 1 texte du XVIe
• 2 articles de presse sur la menace du Coronavirus en Amazonie.
• 1 article sur la gestion de l’environnement par le président brésilien Jair BOLSONARO
• 2 schémas sur la diffusion des microbes et ses conséquences historiques
MISE EN ŒUVRE : demander aux élèves de lire et d’analyser les documents puis de préparer les réponses
aux questions ci-dessous, sous forme de notes. Mise en commun et discussion lors d’une classe virtuelle.
TRAVAIL EN AUTONOMIE
1. A partir du doc 1, montrez les caractères d’une l’épidémie
Réponse attendue : rapide, douloureuse, mortelle, sélective, longue (8 mois), se répand dans toutes les régions de
la Nouvelle Espagne mais touche inégalement les populations selon leur résistance personnelle et/ou liée à des
épidémies antérieures.
 C’est donc un phénomène biologique à dimension spatiale et temporelle.
2. A partir des 2 schémas DOC 2 et DOC 3 : quelle hypothèse explique la sensibilité particulière des
Amérindiens aux éléments pathogènes de l’Ancien Monde ?
 C’est donc un phénomène biologique lié à un changement brutal de l’environnement bactérien
3. A partir des docs 4,5,6 :
o A quel événement de leur histoire, le coronavirus fait-il écho chez les peuples Amérindiens ?
Expliquer la 1ère
phrase surlignée en gris.
o Pourquoi ces peuples sont-ils particulièrement vulnérables aujourd’hui comme hier ?
o D’où vient la menace aujourd’hui ? Quels sont les acteurs potentiels de cette menace ?
o Quels sont les différents acteurs locaux et régionaux (à l’échelle de l’Amazonie) qui tentent
d’intervenir pour lutter contre l’épidémie ? Quelles mesures ont déjà prises : montrez
pourquoi ces mesures sont limitées.
o Pourquoi ces peuples autochtones font-ils appel à l’aide internationale plutôt qu’à leur
gouvernement pour lutter contre le covid 19 ? Quelles politiques des gouvernements
d’Amazonie sont dénoncées ?
o Expliquez la 2eme phrase surlignée en gris : Pourquoi Sofia MENDONÇA emploie-t-elle le terme de
« génocide » ? Pour quels événements ce terme est-il généralement utilisé ? Ce terme vous parait-il
justifié dans ce cas ? Le 2e texte parle d’ethnocide : quel sens différent apporte-t-il ?
Pour votre réflexion, vous pouvez par exemple vous appuyer sur l’article « Génocide » de
Wikipédia, en particulier les points : 1.2. 3. : seulement l’introduction ; 4. 2 Génocides et massacres
de masse dans l'histoire : le XVIe s. Vous pouvez également trouver des discussions sur ce terme
dans l’article Wikipedia « Actes de génocide en Amérique ».
 Dans quelle mesure l’environnement permet-il d’expliquer l’Histoire ?
Montrez qu’aujourd’hui la réponse à l’épidémie est environnementale, économique et
sociale et qu’elle découle de choix politiques.

DOC. 1. De nouvelles épidémies au XVIe
DOC. 2 : Comment les microbes se sont diffusés d’Eurasie en Amérique et leurs
conséquences historiques
Source: le livre scolaire

DOC. 3 - Sélection naturelle et immunité innée
DOC. 4- Les peuples d’Amazonie menacés par le coronavirus
Mis à jour le 30/03/2020 à 18 :25 Publié le 30/03/2020 à 18 :15 Source Par CNEWS -
Des indigènes brésiliens manifestent contre la politique hostile de Jair Bolsonaro. (Photo d&#039 ; illustration)
[Sergio LIMA / AFP]" /> Des indigènes brésiliens manifestent contre la politique hostile de Jair Bolsonaro. (Photo
d’illustration) [Sergio LIMA / AFP]
Photo d'illustration Sergio LIMA/AFP)
Source: le livre scolaire

Le nouveau coronavirus est une source de préoccupation pour les peuples indigènes d'Amazonie, qui ont déjà
beaucoup souffert au contact du monde extérieur. Par le passé, les maladies amenées par les colonisateurs
européens ont décimé près de 95% des autochtones d'Amérique. Pour se protéger d'un nouveau coronavirus qui
pourrait causer beaucoup de pertes, les groupes autochtones du Brésil, de la Colombie, de l’Equateur et du Pérou
ont pris des mesures. Ils ont notamment interdit l'entrée de visiteurs venus de l'extérieur dans les territoires
indigènes. « En ce moment, le gros problème est d'empêcher ce virus d'atteindre les villages. Si ce virus s'infiltre
dans les villages, il causera une énorme quantité de morts », a alerté dans le Guardian Sofia M’enfonça, médecin de
la santé publique.
Elle a rappelé l’impact terrible de maladies hautement infectieuses telles que la rougeole, la variole et la grippe.
Leurs effets ont été dévastateurs chez les populations autochtones. « Nous parlons d'un véritable génocide », a-t-
elle ajouté, évoquant le risque que représente une épidémie de Covid-19.
La question des autochtones de retour chez eux est un autre problème. S’ils ne sont pas testés ou mis en
quarantaine, ils risquent de ramener le nouveau coronavirus.
Le docteur MENDONÇA a également pointé du doigt la gestion des étrangers qui travaillent dans les mines d’or
sauvages. Selon elle, il est primordial de « sortir ces gens des zones [indigènes], les chances de contagion sont bien
plus grandes ».
L'Assemblée des Peuples Indigènes du Brésil (APIB), qui avait organisé en janvier une grande rencontre de dizaines
de caciques venus de toute l'Amazonie pour se mobiliser contre la politique environnementale du président Jair
BOLSONARO, a été contrainte d'annuler plusieurs rassemblements.
Le chef d'Etat brésilien a fait des coupures dans le système de santé indigène depuis son arrivée au pouvoir, précise
le Guardian. Il ne pourrait pas faire face à une telle crise sanitaire.
« La situation des indigènes est très délicate, surtout pour les peuples isolés », déplore Maria Baré, 40 ans, leader
communautaire du peuple Baré, qui s'est établi sur les rives du Rio Negro, un autre affluent de l'Amazone. « Qu’il
s'agisse du Covid-19 ou de toute autre maladie à laquelle on n'a pas encore été exposé, c'est une menace pour notre
santé et notre vie », conclut-elle.
Source Par CNEWS -
DOC 5. - Coronavirus : les indigènes d'Amazonie appellent à l'aide
internationale Des indigènes au Pérou protestent contre le manque de moyens face à l'épidémie de
coronavirus, le 13 avril 2020 - Crédit : Daniel Peña / Native Federation of the Madre de Dios River / Source
AFP publié le 25/04/2020 à 03 :55
Daniel Pena/Native Federation of the Madre de Dios
River/ AFP/ 25/04/2020

Plusieurs chefs indigènes ont appelé à l'aide internationale pour lutter contre l'épidémie
de coronavirus. Ils dénoncent notamment l'absence de structures médicale
C'est un cri d'alarme venu de l'Amazonie : plusieurs chefs indigènes ont appelé à l'aide internationale face
à l'absence de structures, notamment médicales, qui les rend vulnérables au nouveau coronavirus. Ils ont
mis en garde contre un risque d’«ethnocide » craignant la disparition de leurs communautés.
"Il n'y a pas de médecins dans nos communautés, il n'y a pas d'équipements de prévention face à cette
pandémie (...). Il n'y a pas de soutien en matière alimentaire", a dénoncé José Gregorio Diaz Mirabal, de la
Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien (Coica).
Lors d'une visio-conférence conjointe avec Amnesty International, ces leaders indigènes ont déploré le peu
d’assistance que leur accordent les gouvernements de la région, en dépit de la propagation du Covid 19. Ils
ont appelé à une "aide humanitaire internationale" afin de prévenir "un ethnocide dans tout le bassin
amazonien", selon M. Diaz MIRABAL. Par ailleurs, il a pointé du doigt les exploitants miniers et forestiers
illégaux qui profiteraient du confinement pour agir en toute "impunité" et exposer les communautés à la
contagion.
Selon la COIDA, qui représente des indigènes des neuf pays se partageant la plus importante forêt tropicale
du monde (Brésil, Colombie, Pérou, Equateur, Venezuela, Bolivie, Surinam, Guyana, Guyane française), il
n'existe pas de registre global des cas de contamination parmi les amérindiens. Les indigènes qui vivent en
isolement volontaire sont spécialement vulnérables aux maladies infectieuses, du fait qu'ils n'ont aucune
impunité face à la majorité de ces maux", estime Claudette Labonte, porte-parole de la COICA.
Rappelons qu'au moins 60% de la forêt amazonienne se trouve sur le territoire du Brésil, le pays le plus
touché par le nouveau coronavirus en Amérique latine, qui recense plus de 3.000 victimes du Covid-19.
DOC. 6 - La politique environnementale du Président Jaïr
BOLSONARO
Il libère l’exploitation des forêts (la déforestation de l’Amazonie augmenté de 93% au cours des neuf
premiers mois de l’année 2019 par rapport à la même période l’an dernier, selon l’Institut national
de recherche spatiale). Il libère les pesticides (plus de 400 nouveaux produits toxiques homologués
depuis le début du mandat). Surtout il libère la parole et la violence contre les minorités (…)
La conséquence la plus visible aux yeux du monde se situe sur la préservation de l’environnement.
En un an seulement, le gouvernement de BOLSONARO a été confronté a pas moins de trois désastres
écologiques. En janvier 2019, il y eut la rupture du barrage de Brumadinho qui a déversé des quantités
monstrueuses de boue toxique dans l’écosystème. A l’été il y eut les dramatiques feux de forêt en
Amazonie (…) qui provoquèrent un émoi international ainsi qu’une crise diplomatique entre
Emmanuel MACRON et Jair BOLSONARO. En septembre, il y eut enfin cette marée noire, pire
catastrophe historique du littoral brésilien, souillant 2500 kilomètres de côtes. Trois crises,
auxquelles l’extrême droite n’a pas répondu, ou alors seulement en retard et en trainant les pieds,
sous pression internationale.
Source : LE BILAN DU MONDE ,2020, Article Brésil (extraits)

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