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A cinq mois de la présidentielle américaine, Joe Biden contraint d’afficher sa fermeté sur l’immigration

Le dépôt des demandes d’asile devient impossible dès que le nombre d’entrées illégales quotidiennes dépasse 2 500 personnes en moyenne pendant une semaine. Au total, 750 000 personnes ont été reconduites à la frontière depuis mai 2023, un record depuis 2010.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 05 juin 2024 à 02h15, modifié le 05 juin 2024 à 10h16

Temps de Lecture 6 min.

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Joe Biden s’entretient avec une patrouille frontalière et des responsables locaux, à Brownsville, au Texas, le long du Rio Grande, le 29 février 2024.

On ferme. Tel est le message martial, à court terme et à visée électorale, que Joe Biden a choisi d’envoyer, mardi 4 juin, au sujet de la frontière avec le Mexique. Confronté à une crise migratoire de longue haleine, le président des Etats-Unis en a longtemps rejeté la responsabilité sur les élus républicains au Congrès. Mais cette stratégie l’exposait trop aux critiques.

Par décret présidentiel, Joe Biden choisit de restreindre immédiatement le droit d’asile. La frontière avec le Mexique sera fermée dès lors que le nombre d’entrées illégales quotidiennes dépasse 2 500 personnes en moyenne pendant une semaine. Les migrants venus dans l’espoir de déposer une demande d’asile seront alors expulsés sans avoir pu déposer leur dossier. Un retour à la normale sera possible lorsque le nombre se stabilisera autour de 1 500.

« La vérité simple, c’est qu’il existe une crise migratoire mondiale, a expliqué Joe Biden dans une allocution à la Maison Blanche, et si les Etats-Unis ne sécurisent pas leur frontière, il n’y a pas de limite au nombre de personnes qui pourraient tenter de venir ici. » Le président a affirmé qu’il prenait cette décision « non pas pour s’éloigner de qui nous sommes, en tant qu’Américains, mais pour s’assurer de la préservation de ce que nous sommes pour les générations futures ».

La suspension, même temporaire, du droit d’asile marque pourtant un tournant politique pour le président américain et son propre camp. « Ne rien faire n’est pas une option », a dit Joe Biden. Son administration a attendu la tenue de l’élection présidentielle au Mexique, marquée par la victoire inédite de Claudia Sheinbaum, pour annoncer ce durcissement. Le président démocrate promet que les deux pays travailleront ensemble, en « partenaires égaux », et s’engage à ne pas pratiquer de séparations entre adultes et enfants, contrairement à son prédécesseur.

Lire aussi le décryptage | Article réservé à nos abonnés Aux Etats-Unis, la question migratoire, entre urgence sécuritaire et blocage politique

« L’administration Trump a attaqué presque chaque aspect du système migratoire et l’a fait de façon honteuse et inhumaine », a affirmé un haut responsable à la presse. Le problème essentiel de l’administration Biden sur la question migratoire n’a pas été son laxisme, mais son caractère illisible, et parfois contradictoire. Selon l’Institut des migrations politiques (Migration Policy Institute, MPI), Joe Biden a été un président extrêmement actif, prenant, jusqu’à la mi-janvier, 535 mesures exécutives. Mais le sentiment d’une large majorité des Américains est celle d’une impuissance et d’une indécision, alors que l’immigration vient juste derrière l’inflation dans la liste de leurs préoccupations.

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