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« Surréalisme » : différence entre les versions

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Le surréalisme repose sur la conviction qu'il existe une réalité supérieure dans certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui, comme entre autres la toute-puissance du rêve ou le jeu désintéressé de la pensée. Il se plaît aux rapprochements inattendus entre des termes apparemment inconciliables, de façon à faire jaillir un sens neuf ou, comme le dit Breton, « une lumière particulière, lumière de l'image »<ref>André Breton cité par Jacques Michon, « Surréalisme et modernité », ''[[Études françaises]]'', volume 11, numéro 2, mai 1975, p.&nbsp;121 ([[doi:10.7202/036603ar|lire en ligne]]).</ref>. Le surréalisme tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie<ref>[[André Breton]], « [[Manifeste du surréalisme]] », in ''Œuvres complètes'', tome 1, Gallimard, coll. « Bibliothèque de La Pléiade », 1924, Paris, 1987, {{p.|328}}.</ref> ({{s-|XX|e}}). En réactualisant la dimension poétique de la peinture, le surréalisme se heurte à la question de la représentation du non-figurable et de l'indicible.
 
== HistoireOrigine ==
=== Précurseurs et sources du surréalisme ===
[[Fichier:Paris Musee Gustave-Moreau 7.jpg|vignette|Le [[musée Gustave-Moreau]], à Paris, qu'André Breton aimait visiter.]]
 
=== Précurseurs et sources du surréalisme ===
Dans le courant du {{s-|XIX|e}}, le « super naturalisme » de [[Gérard de Nerval]], le [[symbolisme (art)|symbolisme]] de [[Charles Baudelaire]] et de [[Stéphane Mallarmé]] et, enfin surtout, le [[romantisme]] allemand de [[Jean Paul]] (dont les rêves annoncent l'écriture automatique) et d'[[Ernst Theodor Amadeus Hoffmann|Hoffmann]] peuvent être considérés comme des mouvements précurseurs du surréalisme{{note|groupe=alpha|À l’entrée « Allemagne », dans son ''Dictionnaire du surréalisme'', [[Jean-Paul Clébert]] écrit : {{citation|On peut dire que, si le surréalisme est officiellement né en France et que ce soient surtout des Français qui l'aient rendu « manifeste », c'est en Allemagne qu'il a été conçu. […] C'est l'Allemagne qui a nourri le surréalisme de son romantisme littéraire et pictural. Les Allemands sont légion parmi ses précurseurs : [[Novalis]], [[Hölderlin]], [[Achim von Arnim|Arnim]]...{{sfn|Clébert|1996|p=21-22}}}}}}. L'auteur qui inspire le plus les écrivains surréalistes est [[Lautréamont]]<ref>Ora Avni, "Breton et l'idéologie. Machine à coudre - parapluie", ''Littérature'', n°51, 1983, Poésie, p. 15 [https://www.persee.fr/doc/litt_0047-4800_1983_num_51_3_2201 lire en ligne]</ref>. Parmi les poètes des générations juste précédentes, [[Arthur Rimbaud]] et [[Guillaume Apollinaire]] sont eux aussi régulièrement cités. Dans le théâtre et dans la prose, on note aussi une grande influence d'[[Alfred Jarry]].
 
Dans la tradition picturale, les surréalistes s'inspirent notamment de [[Jérôme Bosch]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Jérôme Bosch : rétrospective d'un fascinant inspirateur des modernes |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/jerome-bosch-retrospective-d-un-fascinant-inspirateur-des-modernes_3313979.html |site=Franceinfo |date=2016-03-08 |consulté le=2023-09-09}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Surrealist Artists |url=https://www.surrealism-plays.com/surrealist-artists.html#Hieronymus%20Bosch |site=www.surrealism-plays.com |consulté le=2023-09-09}}</ref>, à ce titre parfois qualifié d'artiste {{Lien|langue=en|trad=Proto-Surrealism|fr=Proto-surréalisme|texte=proto-surréaliste}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Revulsion and Fascination: Hybrid Creatures in Visual Art |url=https://www.the-low-countries.com/article/revulsion-and-fascination-hybrid-creatures-in-visual-art |site=the low countries |consulté le=2023-09-09}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=How Did Bosch’s Garden Of Earthly Delights Influence Surrealism? |url=https://www.thecollector.com/bosch-garden-earthly-delights-surrealist-art/ |site=TheCollector |date=2021-08-28 |consulté le=2023-09-09}}</ref>. Plus récemment, ils s'inspirent également de [[Gustave Moreau]] et [[Odilon Redon]]. Les premières œuvres plastiques poursuivent les inventions du [[cubisme]], tout en s'inspirant également de l'[[art abstrait]] et du [[futurisme]]. Les surréalistes admirent ainsi l'oeuvre de [[Pablo Picasso]], qui sera proche de plusieurs membres du mouvement, mais aussi de [[Giorgio de Chirico]], [[Marc Chagall]], ou encore [[Vassili Kandinsky]], auquel [[André Breton]] rend hommage dans son premier ''Manifeste''<ref>Jean-Luc Rispail, ''Les surréalistes : une génération entre le rêve et l'action'', Paris, Gallimard, 1991, p. 30-33</ref>.
 
==== DadaïsmeÉtymologie et surréalisme ====
[[File:Yvan Goll, Surréalisme, Manifeste du surréalisme, Volume 1, Number 1, October 1, 1924, cover by Robert Delaunay.jpg|thumb|[[Yvan Goll]], ''Surréalisme'', ''Manifeste du surréalisme'', Volume 1, Numéro 1, {{date-|1 octobre 1924}}, couverture de [[Robert Delaunay]]]]
À partir de 1917, et du ballet ''[[Parade (ballet)|Parade]]'', [[Jean Cocteau|Cocteau]] et [[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]] réfléchissent sur ce qu'ils ressentent être un ''esprit nouveau''. Apollinaire reprend ''[[Les Mamelles de Tirésias]]'', qu'il avait rédigé en 1903, pour y ajouter des éléments qui lui semblent découler tout naturellement des sensibilités de l'époque : tout un peuple représenté par une seule personne, un kiosque à journaux parlant, ou diverses provocations. Ce courant, se nourrissant de la période [[dada]], trouve une nouvelle concrétisation avec la pièce ''[[Les Mariés de la tour Eiffel (ballet)|Les Mariés de la tour Eiffel]]'', en 1921. Pour cette pièce, Cocteau, à une [[musique bruitiste]], préfère un amalgame de music-hall et d'absurde, poussant autant que possible la [['Pataphysique|pataphysique]] de Jarry. À partir de là, débordant le mouvement dada, mais nourris par lui, les artistes recherchent des idées nouvelles<ref>Roselee Goldberg, <!--titre manquant-->coll. « L'Univers de l'art », Thames & Hudson {{ISBN|978-2-87811-380-8}}, chap.e 4 : « Le surréalisme : Apollinaire et Cocteau ».</ref>.
Le poète [[Arthur Rimbaud]] (1854-1891) voulait être un visionnaire (ou plus exactement « voyant »), se mettre en état de percevoir la face cachée des choses, une autre réalité. C'est en poursuivant les tentatives de Rimbaud que [[Guillaume Apollinaire]] (1880-1918) part à la recherche de cette réalité invisible et mystérieuse. Le substantif « surréalisme » apparaît pour la première fois en mars [[1917 en dadaïsme et surréalisme|1917]] dans une lettre de Guillaume Apollinaire à [[Paul Dermée]] : {{citation|Tout bien examiné, je crois en effet qu'il vaut mieux adopter surréalisme que surnaturalisme que j'avais d'abord employé. Le mot “surréalisme” n'existe pas encore dans les dictionnaires, et il sera plus commode à manier que surnaturalisme déjà employé par MM. les Philosophes<ref>Lettre reproduite dans Pierre-Marcel Adéma, ''Guillaume Apollinaire'', La Table ronde, 1968, p.304-307</ref>.}} C'est le poète [[Pierre Albert-Birot]] qui décida Apollinaire, en mai de la même année, à sous-titrer la pièce que celui-ci était en train d'achever, ''Les Mamelles de Tirésias'', « drame surréaliste » plutôt que « surnaturaliste »{{note|groupe=alpha|Pierre Albert-Birot donne deux fois le récit de ce moment : « Peut-être convient-il que je touche ici la question du mot surréaliste. Apollinaire, depuis plusieurs mois hésitait entre “surnaturaliste” et “surréaliste”, il employait tantôt l'un tantôt l'autre, mais avec une préférence pour “surnaturaliste”. Or Marcel Adéma dans son histoire d'Apollinaire cite une lettre du poète adressée en mars 1917 à [[Paul Dermée|Dermée]] dans laquelle une fois de plus il dit : oui je crois qu'il vaut mieux employer “surréaliste”. Mais son hésitation n'a pas cessé puisqu'en mai, quand je prépare l'impression du programme pour la représentation et que je lui dis “que mettons-nous sous le titre ?”, il me répond d'abord “drame”, mais lui objectant que la pièce demanderait à être nettement caractérisée, il me dit “mettons drame surnaturaliste”, et comme je lui fais remarquer que d'une part le mot est impropre car nous ne faisons aucunement appel au surnaturel, et d'autre part qu'il se rapproche un peu fâcheusement du “naturalisme” qui n'est pas si loin, “c'est vrai”, me dit-il, “vous avez raison, alors imprimez ''drame surréaliste''” C'est donc bien au cours de cette conversation qu'il a définitivement choisi, le mot allait être imprimé sur le programme et ensuite sur le livre, il n'y avait plus à y revenir<ref>« Naissance et vie de ''SIC'' », ''les Lettres nouvelles'', n° 2, septembre 1953.</ref>.» <br /> « Au moment de donner le texte à l'imprimeur j'ai dit à Apollinaire : “Donnez-moi le titre complet, ''Les Mamelles de Tirésias'', oui, mais que mettons-nous dessous ? — Eh bien, drame. — Drame tout seul, ne pensez-vous pas qu'il vaudrait mieux que vous le caractérisiez vous-même, ce drame, sans quoi on va dire qu'il est cubiste. — C'est vrai, mettons ''drame surnaturaliste''”. Je rechignais parce que je voyais là, soit un possible rattachement à l'école naturaliste, ce qui était fâcheux, soit une évocation du surnaturel, ce qui était faux. Apollinaire réfléchit deux secondes : “Alors mettons ''surréaliste''”. Cette fois, ''ça y était'' et nous étions d'accord et contents tous les deux<ref>« Les Mamelles de Tirésias », ''Rimes et Raisons'', 1946, p. 47.</ref>»}}.
 
Le concept est divulgué par la plaquette de présentation qu'Apollinaire est chargé, par [[Serge de Diaghilev|Serge Diaghilev]], de rédiger pour la première de ''[[Parade (ballet)|Parade, ballet réaliste en un tableau]]'', le {{date-|18 mai 1917}} au [[théâtre du Châtelet]], à [[Paris]]. Du spectacle total conçu par [[Jean Cocteau]] conjuguant {{citation|le premier orchestre d'[[Erik Satie]], le premier décor de [[Pablo Picasso]], les premières chorégraphies [[cubisme|cubistes]] de [[Léonide Massine]], et le premier essai pour un poète de s'exprimer sans paroles}}, où {{citation|la collaboration a été si étroite que le rôle de chacun épouse celui de l'autre sans empiéter sur lui}}<ref>[[Jean Cocteau]], in ''L'Excelsior'', Paris, 18 mai 1917, reproduit in F. Steegmuller, trad. M. Jossua, ''Cocteau: A Biography'', {{p.|140}}, Buchet-Chastel, Paris, 1973.</ref>, il explique :
Après avoir été séduits par le [[dada]]ïsme, les surréalistes s'inscrivent en rupture par rapport à ce mouvement : ils considéraient que le surréalisme susciterait l'arrivée de nouvelles valeurs, ce que n'acceptaient pas les dadaïstes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Roselee Goldberg|titre=La Performance. Du futurisme à nos jours|lieu=Chapitre 4 Le surréalisme. De dada au surréalisme|éditeur=Thames & Hudson|collection=[[L'Univers de l'art]]|numéro dans collection=89|année=2012|pages totales=256|isbn=978-2-87811-380-8}}</ref>. Le dada, absolu dans sa dénonciation, ne survit pas à une querelle relative à l'[[littérature engagée|engagement]], suscitée par la [[Révolution russe|Révolution soviétique]] et le risque d'une nouvelle guerre et, en [[1924]], naît le surréalisme avec la publication du premier ''[[Manifeste du surréalisme]]'' d'André Breton, soucieux d'agir sur la société, sinon sur l'individu, sans tomber dans l'embrigadement. Dalí affirme d'ailleurs être sûr que le surréalisme « changerait le monde ». Étant lui-même un adepte opportuniste de ce mouvement, il sera une des incarnations des ambiguïtés de ce changement quand celui-ci prétend rester circonscrit au terrain culturel.
{{citation bloc|De cette alliance nouvelle, […] il est résulté dans ''Parade'', une sorte de sur-réalisme où je vois le point de départ d'une série de manifestations de cet esprit nouveau qui, trouvant aujourd'hui l'occasion de se montrer, ne manquera pas de séduire l'élite et se promet de modifier de fond en comble les arts et les mœurs dans l'allégresse universelle, car le bon sens veut qu'ils soient au moins à la hauteur des progrès scientifiques et industriels. Jean Cocteau appelle un ballet réaliste. Les décors et les costumes cubistes de Picasso témoignent du réalisme de son art. Ce réalisme, ou ce [[cubisme]], comme on voudra, est ce qui a le plus profondément agité les arts durant les dix dernières années.|[[Guillaume Apollinaire|G. Apollinaire]], ''[[Parade (ballet)|Parade]] et l'esprit nouveau'', in Programme des [[Ballets russes]], Paris, mai 1917<ref>A. Fermigier, ''Entre [[Pablo Picasso|Picasso]] et [[Raymond Radiguet|Radiguet]]'', {{p.|69-70}}, Hermann, Paris, 1967.</ref>}}
 
Ainsi, Apollinaire entend théoriser le sursaut poétique provoqué par la [[Première Guerre mondiale]]<ref>[[Jean Cocteau]], cité in F. Steegmuller, ''Cocteau: A Biography'', ''op. cit.'', {{p.|122}}.</ref> par lequel Jean Cocteau, comme quatre ans plus tard dans le spectacle des ''Mariés de la Tour Eiffel'', dédouble la représentation « réaliste » du quotidien bourgeois du spectateur par celle de la fantaisie inhumaine<ref>[[Jean Cocteau|J. Cocteau]], ''Le Coq et l'Arlequin'', Stock Musique, Paris, 1979, {{p.|101}}.</ref> et rêvée de personnages-machines. Dans ce manifeste se trouve déjà tout ce que ses détracteurs trouveront à reprocher au surréalisme : rupture avec tout traditionalisme, élitisme, [[art moderne|modernité]], c'est-à-dire progrès scientifique et, à l'instar des [[futurisme|futuristes]], industrialisme.
Le rapport du surréalisme à l’histoire est ambivalent. André Breton condamne la partialité du savoir historique et le culte du passé, et interroge le concept du temps. Et pourtant, les surréalistes ont cherché à fonder historiquement le mouvement, ils en sont même devenus les premiers historiographes en consignant toutes les dates et évènements marquants<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Pierre-Henri|nom1=Kleiber|titre=Le surréalisme d’André Breton : du mythe à l’histoire et de l’histoire au mythe|périodique=Nouveaux cahiers de Marge|numéro=5|date=2022-10-12|issn=2607-4427|doi=10.35562/marge.481|lire en ligne=https://publications-prairial.fr/marge/index.php?id=481|consulté le=2023-05-31}}</ref>.
 
Dans une chronique de {{date-|mai 1917}} consacrée au même ballet, Apollinaire, admiratif des décors créés par [[Pablo Picasso|Picasso]], revient sur le concept d'{{citation|[…] une sorte de “sur-réalisme” où [il] voit le point de départ d'une série de manifestations de cet esprit nouveau qui […] se promet de modifier de fond en comble les arts et les mœurs […] Cette tâche “surréaliste” que Picasso a accomplie en peinture, […] je m'efforce de l'accomplir dans les lettres et dans les âmes […]}}<ref>Cité dans ''La Quinzaine littéraire'', {{n°|977}}, {{1er}} octobre 2008, {{p.|16}}.</ref>. Dans une lettre du {{date-|16 juin 1917}} adressée à [[Théodore Fraenkel]], [[Jacques Vaché]] annonce la première des ''Mamelles de Tirésias'' pour le 24 : {{citation|[…] et j'espère être à Paris […] pour la représentation surréaliste de Guillaume Apollinaire}}<ref>[[Jacques Vaché]], ''Lettres de guerre'', éd. Mille et une nuits, 2001, {{p.|30}}.</ref>.
==== Influence de Marx et de Freud ====
 
Pour Gérard Durozoi, le mot surréalisme est {{citation|désormais […] victime de sa fausse popularité : on n'hésite pas à qualifier de ''surréaliste'' le premier fait un peu bizarre ou inhabituel, sans davantage se soucier de rigueur. Le surréalisme […] est pourtant exemplaire par sa cohérence et la constance de ses exigences{{sfn|Durozoi|2002|p=3}}}}. Cependant, Alain et Odette Virmaux pensent que cette {{citation|évolution sémantique n'est pas du tout déviante}} et qu'elle {{citation|reste en accord avec le mot […], les surréalistes ayant “une prédilection pour l'humour noir et le nonsense”}}<ref>''Les Grandes Figures du surréalisme international'', Paris, Bordas, 1994, {{p.|9}}.</ref>.
 
==== Influence de Marx et de Freud ====
Cette aventure (« une attitude inexorable de sédition et de défi ») passe en effet par l'appropriation de la pensée du poète Arthur Rimbaud (« changer la vie »), de celle du philosophe [[Karl Marx]] (« transformer le monde ») et des recherches de [[Sigmund Freud]]<ref>[[Jean-Bertrand Pontalis]], « Les vases non communicants. Le malentendu [[André Breton]]-Freud », in ''Sigmund Freud House Bulletin'', vol. 2, {{numéro|1}}, Vienne, 1978 (texte déjà paru dans la ''[[La Nouvelle Revue française|Nouvelle Revue française]]'', après une conférence du 24 novembre 1977).</ref> : Breton s'est passionné pour les idées de Freud<ref>[http://entretenir.free.fr/breton2.html Article en ligne de Pontalis].</ref> qu'il a découvertes dans les ouvrages des Français Emmanuel Régis et Angelo Hesnard, en 1917<ref>Mark Polizzotti, ''André Breton'', Gallimard, 1995, {{p.|62}}.</ref>. Il en a retiré la conviction du lien profond unissant le monde réel et le monde sensible des rêves, et d'une forme de continuité entre l'état de veille et l'état de sommeil (voir en particulier l'[[écriture automatique]]). Dans l'esprit de Breton, l'[[analogie]] entre le rêveur et le poète, présente chez Baudelaire, est dépassée. Il considère le surréalisme comme une recherche de l'union du réel et l'imaginaire : {{citation|Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue.}}
 
Freud lui-même ressentit la plus grande méfiance envers les représentants du mouvement jusqu’à sa rencontre avec [[Salvador Dalí]] le {{date-|19 juillet 1938}}. Dans une lettre à [[Stefan Zweig]] datée du lendemain, Freud avoue : « J’étais jusque-là enclin à considérer les surréalistes, qui semblent m’avoir choisi pour saint patron, comme des fous absolus (disons à 95% […]). » Mais il avait changé d’avis devant l’incroyable technique du peintre et l’intérêt analytique de l’œuvre qui lui avait été présentée<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sigmund Freud|auteur2=Stefan Zweig|titre=Correspondance|lieu=Paris|éditeur=Editions Rivages|année=1995|pages totales=142|passage=128|isbn=978-2-86930-965-4}}</ref>.
 
== Histoire ==
=== De dada au surréalisme ===
À partir de 1917, et du ballet ''[[Parade (ballet)|Parade]]'', [[Jean Cocteau|Cocteau]] et [[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]] réfléchissent sur ce qu'ils ressentent être un ''esprit nouveau''. Apollinaire reprend ''[[Les Mamelles de Tirésias]]'', qu'il avait rédigé en 1903, pour y ajouter des éléments qui lui semblent découler tout naturellement des sensibilités de l'époque : tout un peuple représenté par une seule personne, un kiosque à journaux parlant, ou diverses provocations. Ce courant, se nourrissant de la période [[dada]], trouve une nouvelle concrétisation avec la pièce ''[[Les Mariés de la tour Eiffel (ballet)|Les Mariés de la tour Eiffel]]'', en 1921. Pour cette pièce, Cocteau, à une [[musique bruitiste]], préfère un amalgame de music-hall et d'absurde, poussant autant que possible la [['Pataphysique|pataphysique]] de Jarry. À partir de là, débordant le mouvement dada, mais nourris par lui, les artistes recherchent des idées nouvelles<ref>Roselee Goldberg, <!--titre manquant-->coll. « L'Univers de l'art », Thames & Hudson {{ISBN|978-2-87811-380-8}}, chap.e 4 : « Le surréalisme : Apollinaire et Cocteau ».</ref>.
 
Après avoir été séduits par le [[dada]]ïsme, les surréalistes s'inscrivent en rupture par rapport à ce mouvement : ils considéraient que le surréalisme susciterait l'arrivée de nouvelles valeurs, ce que n'acceptaient pas les dadaïstes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Roselee Goldberg|titre=La Performance. Du futurisme à nos jours|lieu=Chapitre 4 Le surréalisme. De dada au surréalisme|éditeur=Thames & Hudson|collection=[[L'Univers de l'art]]|numéro dans collection=89|année=2012|pages totales=256|isbn=978-2-87811-380-8}}</ref>. Le dada, absolu dans sa dénonciation, ne survit pas à une querelle relative à l'[[littérature engagée|engagement]], suscitée par la [[Révolution russe|Révolution soviétique]] et le risque d'une nouvelle guerre et, en [[1924]], naît le surréalisme avec la publication du premier ''[[Manifeste du surréalisme]]'' d'André Breton, soucieux d'agir sur la société, sinon sur l'individu, sans tomber dans l'embrigadement. Dalí affirme d'ailleurs être sûr que le surréalisme « changerait le monde ». Étant lui-même un adepte opportuniste de ce mouvement, il sera une des incarnations des ambiguïtés de ce changement quand celui-ci prétend rester circonscrit au terrain culturel.
 
Le rapport du surréalisme à l’histoire est ambivalent. André Breton condamne la partialité du savoir historique et le culte du passé, et interroge le concept du temps. Et pourtant, les surréalistes ont cherché à fonder historiquement le mouvement, ils en sont même devenus les premiers historiographes en consignant toutes les dates et évènements marquants<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Pierre-Henri|nom1=Kleiber|titre=Le surréalisme d’André Breton : du mythe à l’histoire et de l’histoire au mythe|périodique=Nouveaux cahiers de Marge|numéro=5|date=2022-10-12|issn=2607-4427|doi=10.35562/marge.481|lire en ligne=https://publications-prairial.fr/marge/index.php?id=481|consulté le=2023-05-31}}</ref>.
 
=== Le surréalisme après la mort de Breton ===
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Il faut noter que dans les principaux autres pays marqués par le surréalisme ([[Royaume-Uni]], [[États-Unis]], [[Tchécoslovaquie]] notamment), les groupes surréalistes existants n’ont guère été touchés par la décision de Jean Schuster de 1969 et que des groupes surréalistes y ont continué leurs activités de façon ininterrompue, y compris, pour le cas de la Tchécoslovaquie (avec entre autres [[Vratislav Effenberger]], [[Martin Stejskal]], [[Jan Švankmajer]], [[Eva Švankmajerová]], {{lien|Pavel Řezníček}}), le groupe réapparu après le [[Printemps de Prague]] dans les conditions hostiles d'un pouvoir totalitaire censurant la vie intellectuelle<ref>[[Adam Biro]] et [[René Passeron]], ''Dictionnaire général du surréalisme et ses environs'', [[Presses universitaires de France|PUF]], 1982, [[Paris]], 1987, {{p.|399-400}} (auteur Petr Král).</ref>.
 
=== André Breton ===
Le poète et écrivain français André Breton (1896-1966) fut le principal fondateur du surréalisme, le seul poète, avec [[Benjamin Péret]], à avoir appartenu au mouvement depuis son origine et jusqu'à sa mort. En 1924, c'est lui qui pour la première fois décrit le surréalisme dans le premier ''Manifeste'', puis, la même année, il contribue à la création du [[Bureau de recherches surréalistes]]. Louis Aragon, [[Robert Desnos]], Paul Éluard, [[René Magritte]], [[Giorgio De Chirico]], Philippe Soupault, [[Marcel Duchamp]], Salvador Dalí et [[Jacques Prévert]] sont quelques-uns des plus connus de ses camarades écrivains, poètes, peintres, artistes en somme. Nombre d'entre eux vont également adhérer au [[Parti communiste français]] pour soutenir leurs idées de [[révolution sociale]] : Breton rejoint le parti en 1927, mais n'assiste qu'à quelques réunions de cellule. Il en est exclu en 1933.
 
== Étymologie ==
[[File:Yvan Goll, Surréalisme, Manifeste du surréalisme, Volume 1, Number 1, October 1, 1924, cover by Robert Delaunay.jpg|thumb|[[Yvan Goll]], ''Surréalisme'', ''Manifeste du surréalisme'', Volume 1, Numéro 1, {{date-|1 octobre 1924}}, couverture de [[Robert Delaunay]]]]
Le poète [[Arthur Rimbaud]] (1854-1891) voulait être un visionnaire (ou plus exactement « voyant »), se mettre en état de percevoir la face cachée des choses, une autre réalité. C'est en poursuivant les tentatives de Rimbaud que [[Guillaume Apollinaire]] (1880-1918) part à la recherche de cette réalité invisible et mystérieuse. Le substantif « surréalisme » apparaît pour la première fois en mars [[1917 en dadaïsme et surréalisme|1917]] dans une lettre de Guillaume Apollinaire à [[Paul Dermée]] : {{citation|Tout bien examiné, je crois en effet qu'il vaut mieux adopter surréalisme que surnaturalisme que j'avais d'abord employé. Le mot “surréalisme” n'existe pas encore dans les dictionnaires, et il sera plus commode à manier que surnaturalisme déjà employé par MM. les Philosophes<ref>Lettre reproduite dans Pierre-Marcel Adéma, ''Guillaume Apollinaire'', La Table ronde, 1968, p.304-307</ref>.}} C'est le poète [[Pierre Albert-Birot]] qui décida Apollinaire, en mai de la même année, à sous-titrer la pièce que celui-ci était en train d'achever, ''Les Mamelles de Tirésias'', « drame surréaliste » plutôt que « surnaturaliste »{{note|groupe=alpha|Pierre Albert-Birot donne deux fois le récit de ce moment : « Peut-être convient-il que je touche ici la question du mot surréaliste. Apollinaire, depuis plusieurs mois hésitait entre “surnaturaliste” et “surréaliste”, il employait tantôt l'un tantôt l'autre, mais avec une préférence pour “surnaturaliste”. Or Marcel Adéma dans son histoire d'Apollinaire cite une lettre du poète adressée en mars 1917 à [[Paul Dermée|Dermée]] dans laquelle une fois de plus il dit : oui je crois qu'il vaut mieux employer “surréaliste”. Mais son hésitation n'a pas cessé puisqu'en mai, quand je prépare l'impression du programme pour la représentation et que je lui dis “que mettons-nous sous le titre ?”, il me répond d'abord “drame”, mais lui objectant que la pièce demanderait à être nettement caractérisée, il me dit “mettons drame surnaturaliste”, et comme je lui fais remarquer que d'une part le mot est impropre car nous ne faisons aucunement appel au surnaturel, et d'autre part qu'il se rapproche un peu fâcheusement du “naturalisme” qui n'est pas si loin, “c'est vrai”, me dit-il, “vous avez raison, alors imprimez ''drame surréaliste''” C'est donc bien au cours de cette conversation qu'il a définitivement choisi, le mot allait être imprimé sur le programme et ensuite sur le livre, il n'y avait plus à y revenir<ref>« Naissance et vie de ''SIC'' », ''les Lettres nouvelles'', n° 2, septembre 1953.</ref>.» <br /> « Au moment de donner le texte à l'imprimeur j'ai dit à Apollinaire : “Donnez-moi le titre complet, ''Les Mamelles de Tirésias'', oui, mais que mettons-nous dessous ? — Eh bien, drame. — Drame tout seul, ne pensez-vous pas qu'il vaudrait mieux que vous le caractérisiez vous-même, ce drame, sans quoi on va dire qu'il est cubiste. — C'est vrai, mettons ''drame surnaturaliste''”. Je rechignais parce que je voyais là, soit un possible rattachement à l'école naturaliste, ce qui était fâcheux, soit une évocation du surnaturel, ce qui était faux. Apollinaire réfléchit deux secondes : “Alors mettons ''surréaliste''”. Cette fois, ''ça y était'' et nous étions d'accord et contents tous les deux<ref>« Les Mamelles de Tirésias », ''Rimes et Raisons'', 1946, p. 47.</ref>»}}.
 
Le concept est divulgué par la plaquette de présentation qu'Apollinaire est chargé, par [[Serge de Diaghilev|Serge Diaghilev]], de rédiger pour la première de ''[[Parade (ballet)|Parade, ballet réaliste en un tableau]]'', le {{date-|18 mai 1917}} au [[théâtre du Châtelet]], à [[Paris]]. Du spectacle total conçu par [[Jean Cocteau]] conjuguant {{citation|le premier orchestre d'[[Erik Satie]], le premier décor de [[Pablo Picasso]], les premières chorégraphies [[cubisme|cubistes]] de [[Léonide Massine]], et le premier essai pour un poète de s'exprimer sans paroles}}, où {{citation|la collaboration a été si étroite que le rôle de chacun épouse celui de l'autre sans empiéter sur lui}}<ref>[[Jean Cocteau]], in ''L'Excelsior'', Paris, 18 mai 1917, reproduit in F. Steegmuller, trad. M. Jossua, ''Cocteau: A Biography'', {{p.|140}}, Buchet-Chastel, Paris, 1973.</ref>, il explique :
{{citation bloc|De cette alliance nouvelle, […] il est résulté dans ''Parade'', une sorte de sur-réalisme où je vois le point de départ d'une série de manifestations de cet esprit nouveau qui, trouvant aujourd'hui l'occasion de se montrer, ne manquera pas de séduire l'élite et se promet de modifier de fond en comble les arts et les mœurs dans l'allégresse universelle, car le bon sens veut qu'ils soient au moins à la hauteur des progrès scientifiques et industriels. Jean Cocteau appelle un ballet réaliste. Les décors et les costumes cubistes de Picasso témoignent du réalisme de son art. Ce réalisme, ou ce [[cubisme]], comme on voudra, est ce qui a le plus profondément agité les arts durant les dix dernières années.|[[Guillaume Apollinaire|G. Apollinaire]], ''[[Parade (ballet)|Parade]] et l'esprit nouveau'', in Programme des [[Ballets russes]], Paris, mai 1917<ref>A. Fermigier, ''Entre [[Pablo Picasso|Picasso]] et [[Raymond Radiguet|Radiguet]]'', {{p.|69-70}}, Hermann, Paris, 1967.</ref>}}
 
Ainsi, Apollinaire entend théoriser le sursaut poétique provoqué par la [[Première Guerre mondiale]]<ref>[[Jean Cocteau]], cité in F. Steegmuller, ''Cocteau: A Biography'', ''op. cit.'', {{p.|122}}.</ref> par lequel Jean Cocteau, comme quatre ans plus tard dans le spectacle des ''Mariés de la Tour Eiffel'', dédouble la représentation « réaliste » du quotidien bourgeois du spectateur par celle de la fantaisie inhumaine<ref>[[Jean Cocteau|J. Cocteau]], ''Le Coq et l'Arlequin'', Stock Musique, Paris, 1979, {{p.|101}}.</ref> et rêvée de personnages-machines. Dans ce manifeste se trouve déjà tout ce que ses détracteurs trouveront à reprocher au surréalisme : rupture avec tout traditionalisme, élitisme, [[art moderne|modernité]], c'est-à-dire progrès scientifique et, à l'instar des [[futurisme|futuristes]], industrialisme.
 
Dans une chronique de {{date-|mai 1917}} consacrée au même ballet, Apollinaire, admiratif des décors créés par [[Pablo Picasso|Picasso]], revient sur le concept d'{{citation|[…] une sorte de “sur-réalisme” où [il] voit le point de départ d'une série de manifestations de cet esprit nouveau qui […] se promet de modifier de fond en comble les arts et les mœurs […] Cette tâche “surréaliste” que Picasso a accomplie en peinture, […] je m'efforce de l'accomplir dans les lettres et dans les âmes […]}}<ref>Cité dans ''La Quinzaine littéraire'', {{n°|977}}, {{1er}} octobre 2008, {{p.|16}}.</ref>. Dans une lettre du {{date-|16 juin 1917}} adressée à [[Théodore Fraenkel]], [[Jacques Vaché]] annonce la première des ''Mamelles de Tirésias'' pour le 24 : {{citation|[…] et j'espère être à Paris […] pour la représentation surréaliste de Guillaume Apollinaire}}<ref>[[Jacques Vaché]], ''Lettres de guerre'', éd. Mille et une nuits, 2001, {{p.|30}}.</ref>.
 
Pour Gérard Durozoi, le mot surréalisme est {{citation|désormais […] victime de sa fausse popularité : on n'hésite pas à qualifier de ''surréaliste'' le premier fait un peu bizarre ou inhabituel, sans davantage se soucier de rigueur. Le surréalisme […] est pourtant exemplaire par sa cohérence et la constance de ses exigences{{sfn|Durozoi|2002|p=3}}}}. Cependant, Alain et Odette Virmaux pensent que cette {{citation|évolution sémantique n'est pas du tout déviante}} et qu'elle {{citation|reste en accord avec le mot […], les surréalistes ayant “une prédilection pour l'humour noir et le nonsense”}}<ref>''Les Grandes Figures du surréalisme international'', Paris, Bordas, 1994, {{p.|9}}.</ref>.
 
== Influence internationale ==
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Il appartenait à l'[[écrivain]] majeur de la [[Bolivie]] au {{s-|XX|e}}, [[Jaime Sáenz]], de porter le flambeau du surréalisme en [[Amérique latine]], plus d'ailleurs en héritier libre et indépendant qu'en sectateur fanatique<ref>Voir par exemple la [http://darkwing.uoregon.edu/~lgarcia/Saenz/Saenz.html Page d'accueil sur Jaime Sáenz].</ref>.
 
== Techniques d'écriture surréalistes ==
{{Article détaillé|Techniques surréalistes}}
Les surréalistes cherchent à libérer l'inconscient. Pour ce faire, ils utilisent les diverses techniques ci-dessous.
 
=== L'écriture automatique ===
L'[[écriture automatique]] est un mode d'écriture cherchant à échapper aux contraintes de la logique, elle laisse s'exprimer la voix intérieure inconsciente, dévie l'inconscient de la pensée. Il s'agit d'écrire ce qui vient à l'esprit, sans se préoccuper du sens.
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À l'opposé des techniques automatiques, se trouve la [[méthode paranoïaque-critique]], {{citation|une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes}}. Patrice Schmitt<ref name=opeint303/>, à propos d'une rencontre entre Dalí et [[Jacques Lacan|Lacan]], nota que {{citation|la paranoïa selon Dalí est aux antipodes de l'hallucination par son caractère actif<ref name=opeint303/>}}. Elle est à la fois méthodique et critique<ref name=opeint303/>. Elle a un sens précis et une dimension phénoménologique et s'oppose à l'automatique, dont l'exemple le plus connu est le cadavre exquis<ref name=opeint303>{{harvsp|Descharnes|Néret|2001-2007|p=303}}.</ref>. Faisant le parallèle avec les théories de Lacan, il conclut que le phénomène paranoïaque est de type pseudo-hallucinatoire<ref name=opeint304>{{harvsp|Descharnes|Néret|2001-2007|p=304}}.</ref>. Les techniques d'images doubles sur lesquelles Dalí travaillait depuis Cadaqués (''[[l'Homme invisible (Dalí)|L'Homme invisible]]'', 1929) étaient particulièrement propres à révéler le fait paranoïaque<ref name=opeint304/>.
 
== ChangementL'engagement humaindes et sociétalsurréalistes ==
Le mouvement [[dada]] était antibourgeois, antinationaliste et provocateur. Les surréalistes continuèrent sur cette lancée subversive. {{citation|Nous n'acceptons pas les lois de l'Économie ou de l'Échange, nous n'acceptons pas l'esclavage du Travail, et dans un domaine encore plus large nous nous déclarons en insurrection contre l'Histoire.}} (tract ''La Révolution d'abord et toujours''). Ces principes débouchent sur l'engagement politique : certains écrivains surréalistes adhèrent, temporairement, au [[Parti communiste français]].
 
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