« Nature » : différence entre les versions
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{{voir homonymes}}
{{À sourcer|date=octobre 2016}}
[[Fichier:Gold Creek Alaska Lake 0299.jpg|vignette|''{{Lien|trad=Gold Creek (Juneau, Alaska)|texte=Gold Creek}}'' en [[Alaska]].]]
[[Fichier:Galunggung.jpg|vignette|Les grandes forces du monde physique sont habituellement considérées comme ''« naturelles »'' ;
[[Fichier:Chaparral Supercell 2.JPG|vignette|Cellules cycloniques. Les phénomènes météorologiques et le climat
[[Fichier:Pediastrumboryanum.jpg|vignette|''[[Pediastrum boryanum]]''. Les processus naturels dépendent d'interactions complexes entre les espèces et les milieux, à toutes les échelles, de l'infiniment petit à la [[biosphère]]. Ainsi le [[plancton]] interfère-t-il avec le [[climat]] et réciproquement, via des processus naturels que
[[Fichier:ChampiEnForet.jpg|vignette|Dans la Nature, le [[recyclage]] de la [[matière organique]] et de la [[nécromasse]] est un processus vital. Il est notamment assuré par les [[champignon]]s et les [[bactérie]]s ; la [[biodiversité]] est une des conditions d'auto-entretien de ce processus.]]
[[Fichier:Farming near Klingerstown, Pennsylvania.jpg|vignette|L'un des enjeux du développement durable est la conservation des processus naturels vitaux pour le maintien de la vie sur la planète : il s'agit de résoudre les conflits entre nature et artificialisation, notamment dans le domaine agricole et forestier (ici en [[Pennsylvanie]]).]]
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Si l'étymologie du terme {{citation|nature}} est relativement bien connue, l'évolution de son sens est beaucoup plus complexe à déterminer, et ce terme a connu des significations très différentes voire contradictoires pendant son histoire<ref name="What does nature mean">{{article|langue=en|auteur1=Frédéric Ducarme|auteur2=Denis Couvet|titre=What does "nature" mean ?|périodique=Palgrave Communications|volume=6|numéro=14|année=2020|éditeur=[[Nature Publishing Group|Springer Nature]]|doi=10.1057/s41599-020-0390-y|url=https://www.nature.com/articles/s41599-020-0390-y}}.</ref>.
Le mot ''nature'' est attesté en [[français]] depuis 1119<ref name=":0">{{Lien web|titre=NATURE : Étymologie de NATURE|url=https://www.cnrtl.fr/etymologie/Nature|site=cnrtl.fr|consulté le=2019-10-27}}</ref>. Il vient du [[latin]] ''natura'', qui désignait {{Citation|le cours des choses ; le caractère naturel, la constitution, la qualité ; l'univers}} et littéralement {{Citation|naissance}}. Le terme vient lui-même du verbe ''nascor'' ({{Citation|naître}}), ici au [[supin]]<ref name="What does nature mean"/>. Si ce terme signifie essentiellement le {{citation|caractère inné}} au {{s-|II}} avant notre ère, le latin classique, notamment par le biais de [[Cicéron]], va l'enrichir de tous les sens du terme grec ''phusis'', beaucoup plus complexe et obscur et dont il devient la traduction en philosophie latine<ref name="What does nature mean"/>. ''Phusis'' vient du verbe ''phuein''. ''Phuein'', c'est l'éclosion, ce qui se manifeste en révélant ce qui était contenu dans la semence ; ainsi, le ''phuein'', c'est le propre de la plante qui croît à partir de soi-même, qui a son centre de changement à l'intérieur et non pas à l'extérieur, comme une pierre. Pour [[Maurice
Le terme ''phusis'' vient en outre de la racine indo-européenne *''bhū'' qui renvoie au fait de croître, en particulier s'agissant de la végétation<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Naddaf, Gerard,|nom1=1950-|titre=The Greek concept of nature|passage=168|éditeur=State University of New York Press|date=2005|isbn=0-7914-8367-3|isbn2=978-0-7914-8367-1|isbn3=1-4237-4387-3|oclc=1303323662}}</ref>. Cette racine est également présente dans le pāli ''sabhava'' et dans le sanscrit ''svabhāva'', lesquels renvoient à la nature propre d'une chose<ref name="j1">{{Article|langue=en|prénom1=Layna|nom1=Droz|prénom2=Hsun-Mei|nom2=Chen|prénom3=Hung-Tao|nom3=Chu|prénom4=Rika|nom4=Fajrini|titre=Exploring the diversity of conceptualizations of nature in East and South-East Asia|périodique=Humanities and Social Sciences Communications|volume=9|numéro=1|date=2022-05-31|issn=2662-9992|doi=10.1057/s41599-022-01186-5|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41599-022-01186-5|consulté le=2022-06-03|pages=1–12}}</ref>.
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Cette étymologie indique que les anciens grecs et romains avaient une conception dynamique, {{citation|[[vitalisme|vitaliste]]}} de la nature<ref name="What does nature mean"/>, conception selon laquelle le vivant n'est pas réductible aux lois physico-chimiques de la matière<ref>"Les mots de ''Phusis'' et de ''natura'' impliquent une idée de spontanéité créatrice, de naissance ou de développement harmonieux." Jean Ehrard, "L'idée de nature en France à l'aube des Lumières", 1970, Flammarion, {{p.|12-13}}</ref>. Pour les grecs de l'antiquité, [[Aristote]] en particulier, la nature est une puissance d'engendrement des êtres, mais cette puissance n'est pas séparée des choses elles-mêmes, elle leur est {{citation|immanente}} : {{citation|chaque être naturel a en soi-même un principe de mouvement et de repos}}<ref>Aristote, [[Physique (Aristote)|Physique]], II, 1,192b 8-31</ref>.
Aristote énumère cependant plusieurs définitions différentes de la nature, et introduit une opposition entre le naturel et l'artificiel : le naturel est ce qui est produit par la ''phusis'', ce qui existe par soi-même, l'artificiel est ce qui est produit par la ''technè'', par l'action et le travail (d'
Cette première approche dynamique et vitaliste s'est estompée au {{s|XVII}} où le mot devient synonyme d'univers matériel, réglé par des lois<ref name="What does nature mean"/>. C'est ainsi que [[Bernard Le Bouyer de Fontenelle|Fontenelle]], après [[Descartes]], dira que {{citation|la nature est en grand ce qu'une montre est en petit}}<ref>Fontenelle, "Entretiens sur la pluralité des mondes"[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k835221 ''Entretiens sur la pluralité des mondes. Nouvelle édition augmentée de pièces diverses'' (1724)]</ref>. Mais si cette vision [[Mécanisme|mécaniste]] de la nature reste encore largement répandue, elle a été critiquée par la génération romantique au début du {{s|XIX}}, et notamment par [[Friedrich Engels|Engels]] dans son ''[[Anti-Dühring]]''<ref>Texte de l'Anti-Dühring, {{p.|28}} {{lire en ligne|lien=https://dx.doi.org/doi:10.1522/cla.enf.ant}}.</ref> : pour lui il faut concevoir la nature, aussi bien sur terre que dans l'univers comme un processus évolutif, historique et dialectique : rien dans la nature ne reste identique à soi, tout change et se transforme en permanence. Cette nouvelle approche redevenue dynamique s'illustrera pendant tout le {{s-|XIX}}, notamment à travers [[Charles Darwin|Darwin]] qui instaure, dans la foulée de [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]], une approche historique de la nature, qui n'est dès lors plus fixe : les espèces évoluent en permanence, ainsi que les milieux dans lesquels elles vivent. Tandis que Darwin se concentre sur l'histoire des êtres, celle des roches sera illustrée par [[Alfred Wegener]], qui théorise la [[dérive des continents]].
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La Terre est la seule [[planète]] connue pour abriter la vie et ses caractéristiques naturelles font l'objet de nombreuses recherches scientifiques. Au sein du [[Système solaire]], c'est la troisième la plus proche du [[Soleil]] ; c'est la plus grande [[planète tellurique]] et la cinquième plus grande de toutes. Ses principales caractéristiques climatiques sont la présence de deux grandes régions polaires, deux zones [[Climat tempéré|tempérées]] relativement étroites et une vaste [[Équateur terrestre|région équatoriale]] [[tropicale]] à [[Zone subtropicale|subtropicale]]<ref>{{lien web|url=http://www.blueplanetbiomes.org/climate.htm|titre=World Climates|site=Blue Planet Biomes|consulté le=21 septembre 2006|archive-url=https://web.archive.org/web/20081217015636/http://www.blueplanetbiomes.org/climate.htm|archive-date=December 17, 2008}}</ref>{{Référence à confirmer}}. Les [[précipitations]] varient considérablement selon l'endroit, de plusieurs mètres d'eau par année à moins d'un millimètre{{Référence nécessaire|date=27 octobre 2019}}. 71 % de la surface de la Terre est recouverte d'océans d'eau salée. Le reste est constitué de continents et d'îles{{Référence nécessaire|date=27 octobre 2019}}, la majeure partie des terres habitées se trouvant dans l'[[Hémisphère nord|hémisphère Nord]]{{Pertinence détail||date=27 octobre 2019}}.
La Terre a évolué grâce à des processus géologiques et biologiques qui ont laissé des traces des conditions originales. La [[Croûte terrestre|surface extérieure]] est divisée en plusieurs [[Liste de plaques tectoniques|plaques tectoniques]] qui migrent progressivement. L'intérieur reste actif, avec une épaisse couche de [[Manteau terrestre|manteau]] en [[Convection mantellique|convection]] et un noyau rempli de fer qui
Les conditions [[Atmosphère terrestre|atmosphériques]] ont été considérablement modifiées par rapport aux conditions d'origine par la présence de formes de vie<ref>{{lien web|langue=en|date=11 septembre 2005|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2005/09/050911103921.htm|titre=Calculations favor reducing atmosphere for early Earth|site=[[Science Daily]]|consulté le=6 janvier 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20060830150624/http://www.sciencedaily.com/releases/2005/09/050911103921.htm|archive-date=August 30, 2006}}</ref>, ce qui crée un équilibre écologique qui stabilise les conditions de surface. Malgré les grandes variations régionales du climat selon la [[latitude]] et d'autres facteurs géographiques, le climat mondial moyen à long terme est assez stable pendant les périodes interglaciaires<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.epa.gov/climatechange/science/pastcc.html|titre=Past Climate Change|éditeur=U.S. Environmental Protection Agency|consulté le=7 janvier 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20120511021842/http://www.epa.gov/climatechange/science/pastcc.html|archive-date=May 11, 2012}}</ref>, et les variations d'un degré ou deux de la température moyenne mondiale ont eu historiquement des effets majeurs sur l'équilibre écologique et sur la géographie de la Terre<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Hugh Anderson|auteur2=Bernard Walter|date=28 mars 1997|url=http://vathena.arc.nasa.gov/curric/land/global/climchng.html|titre=History of Climate Change|éditeur=NASA|consulté le=7 janvier 2007|archiveurl=https://web.archive.org/web/20080123130745/http://vathena.arc.nasa.gov/curric/land/global/climchng.html|archivedate=January 23, 2008}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|nom=Weart|prénom=Spencer|date=juin 2006|url=http://www.aip.org/history/climate/|titre=The Discovery of Global Warming|éditeur=American Institute of Physics|consulté le=7 janvier 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20110804232058/http://www.aip.org/history/climate/|archive-date=August 4, 2011}}</ref>.
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{{Article détaillé|Environnement}}
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* {{article|langue=en|auteur1=Frédéric Ducarme|auteur2=Denis Couvet|titre=What does "nature" mean ?|périodique=[[Nature Publishing Group|Nature - Humanities & Social Sciences Communications]]|volume=6|numéro=14|année=2020|doi=10.1057/s41599-020-0390-y|url=https://www.nature.com/articles/s41599-020-0390-y| accès url=libre}}.
* {{article|langue=en|auteur1=Layna Droz|auteur2=Hsun-Mei Chen|titre=Exploring the diversity of conceptualizations of nature in East and South-East Asia|périodique=[[Nature Publishing Group|Nature - Humanities & Social Sciences Communications]]|volume=9|numéro=186|année=2022|doi=https://doi.org/10.1057/s41599-022-01186-5|url=https://www.nature.com/articles/s41599-022-01186-5#citeas|accès url=libre|date=|auteur3=Hung-Tao Chu|auteur4=Rika Fajrini|auteur5=Jerry Imbong|auteur6=Romaric Jannel|auteur7=Orika Komatsubara|et al.=0}}
* [[Pascal Ide]], ''Les 4 sens de la nature'', Éditions de Emmanuel, 2020
* Élisabeth Dufourcq, ''L'Invention de la loi naturelle. Des itinéraires grecs, latins, juifs, chrétiens et musulmans'', Paris, Bayard, 2012, 742 p., Prix Saintour de l'Académie des sciences morales et politiques.
* François Couplan, ''La nature nous sauvera : Réponses préhistoriques aux problèmes d'aujourd'hui'', Albin Michel, 2008.
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