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{{voir homonymes}}
{{À sourcer|date=octobre 2016}}
[[Fichier:Gold Creek Alaska Lake 0299.jpg|vignette|''{{Lien|trad=Gold Creek (Juneau, Alaska)|texte=Gold Creek}}'' en [[Alaska]].]]
{{En cours de traduction|lang1=en|art1=Nature|date=juillet 2021}}
[[Fichier:Galunggung.jpg|vignette|Les grandes forces du monde physique sont habituellement considérées comme ''« naturelles »'' ; individuellement, les humains n'ont pas ou très peu de prise sur elles. ]]
[[Fichier:Gold Creek Alaska Lake 0299.jpg|vignette|''Gold Creek'' en [[Alaska]].]]
[[Fichier:Chaparral Supercell 2.JPG|vignette|Cellules cycloniques. Les phénomènes météorologiques et le climat sont aujourd'hui affectés par les activités humaines.]]
[[Fichier:Galunggung.jpg|vignette|Les grandes forces du monde physique sont habituellement considérées comme ''« naturelles »'' ; l'[[Homme]] n'a pas ou très peu de prise sur elles.]]
[[Fichier:Pediastrumboryanum.jpg|vignette|''[[Pediastrum boryanum]]''. Les processus naturels dépendent d'interactions complexes entre les espèces et les milieux, à toutes les échelles, de l'infiniment petit à la [[biosphère]]. Ainsi le [[plancton]] interfère-t-il avec le [[climat]] et réciproquement, via des processus naturels que les humains modifient, par exemple par la [[surpêche]], l'[[eutrophisation]] et les émissions de [[gaz à effet de serre]].]]
[[Fichier:Chaparral Supercell 2.JPG|vignette|Cellules cycloniques. Les phénomènes météorologiques et le climat peuvent aujourd'hui être affectés par les activités humaines.]]
[[Fichier:Pediastrumboryanum.jpg|vignette|''[[Pediastrum boryanum]]''. Les processus naturels dépendent d'interactions complexes entre les espèces et les milieux, à toutes les échelles, de l'infiniment petit à la [[biosphère]]. Ainsi le [[plancton]] interfère-t-il avec le [[climat]] et réciproquement, via des processus naturels que l'Homme modifie, par exemple par la [[surpêche]], l'[[eutrophisation]] et les émissions de [[gaz à effet de serre]].]]
[[Fichier:ChampiEnForet.jpg|vignette|Dans la Nature, le [[recyclage]] de la [[matière organique]] et de la [[nécromasse]] est un processus vital. Il est notamment assuré par les [[champignon]]s et les [[bactérie]]s ; la [[biodiversité]] est une des conditions d'auto-entretien de ce processus.]]
[[Fichier:Farming near Klingerstown, Pennsylvania.jpg|vignette|L'un des enjeux du développement durable est la conservation des processus naturels vitaux pour le maintien de la vie sur la planète : il s'agit de résoudre les conflits entre nature et artificialisation, notamment dans le domaine agricole et forestier (ici en [[Pennsylvanie]]).]]
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[[Fichier:Hubble ultra deep field.jpg|vignette|L'univers profond vu par le [[télescope Hubble]]. L'Homme étudie les forces naturelles qui animent l'univers. Il y recherche notamment des indices d'existence d'autres formes de vie.]]
 
Le mot « '''nature''' » est [[Polysémie|polysémique]] (c’est-à-dire qu'il a plusieurs sens) : il peut désigner la composition et la matière d'une chose (ce qu'elle est, son [[Essence et accident|essence]]), ou l'origine et le devenir d'une chose, ou l'ensemble du réel indépendant de la culture humaine, ou l'ensemble des systèmes et des phénomènes naturels<ref name="What does nature mean"/>{{, }}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Qu’est-ce que la nature ? |url=https://www.encyclopedie-environnement.org/vivant/quest-ce-que-la-nature/#1_Comment_definir_la_nature |date=18/02/2021 |site=Encyclopédie de l'environnement |consulté le=2 novembre 2022}}</ref> : le mot est donc [[Polysémie|polysémique]], c’est-à-dire qu'il a plusieurs [[Sens (littérature)|sens]].
 
Au [[sens commun]], la nature peut regrouper :
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Face au constat des répercussions négatives des activités humaines sur l'[[environnement biophysique]] et la perte accélérée de [[naturalité (environnement)|naturalité]] et de [[biodiversité]] au cours des dernières décennies, la [[protection de la nature]] et des milieux naturels, la sauvegarde des [[Habitat (écologie)|habitats]] et des espèces, la mise en place d'un [[développement durable]] et raisonnable et l'[[éducation à l'environnement]] sont devenues des demandes pour une grande partie des [[citoyen]]s de la plupart des pays industrialisés. Les principes de l'[[éthique environnementale]], de nouvelles lois et des chartes de [[protection de l'environnement]] fondent le développement d'une idéologie culturelle humaine en relation avec la biosphère.
 
Les conceptions de la nature peuvent différer entre les cultures ainsi qu'au sein d'une même culture<ref name=":1" />. C'est par exemple le cas en Asie de l'Est et en Asie du Sud-Est<ref name=":1">{{Article|langue=en|prénom1=Layna|nom1=Droz|prénom2=Hsun-Mei|nom2=Chen|prénom3=Hung-Tao|nom3=Chu|prénom4=Rika|nom4=Fajrini|titre=Exploring the diversity of conceptualizations of nature in East and South-East Asia|périodique=Humanities and Social Sciences Communications|volume=9|numéro=1|date=2022-05-31|issn=2662-9992|doi=10.1057/s41599-022-01186-5|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41599-022-01186-5|consulté le=2022-06-01|pages=1–12}}</ref>.
 
== Étymologie et évolution du sens ==
Si l'étymologie du terme {{citation|nature}} est relativement bien connue, l'évolution de son sens est beaucoup plus complexe à déterminer, et ce terme a connu des significations très différentes voire contradictoires pendant son histoire<ref name="What does nature mean">{{article|langue=en|auteur1=Frédéric Ducarme|auteur2=Denis Couvet|titre=What does "nature" mean ?|périodique=Palgrave Communications|volume=6|numéro=14|année=2020|éditeur=[[Nature Publishing Group|Springer Nature]]|doi=10.1057/s41599-020-0390-y|url=https://www.nature.com/articles/s41599-020-0390-y}}.</ref>.
 
Le mot ''nature'' est attesté en [[français]] depuis 1119<ref name=":0">{{Lien web|titre=NATURE : EtymologieÉtymologie de NATURE|url=https://www.cnrtl.fr/etymologie/Nature|site=www.cnrtl.fr|consulté le=2019-10-27}}</ref>. Il vient du [[latin]] ''natura'', qui désignait {{Citation|le cours des choses ; le caractère naturel, la constitution, la qualité ; l'univers}} et littéralement {{Citation|naissance}}. Le terme vient lui-même du verbe ''nascor'' ({{Citation|naître}}), ici au [[supin]]<ref name="What does nature mean"/>. Si ce terme signifie essentiellement le {{citation|caractère inné}} au {{s-|II}} avant notre ère, le latin classique, notamment par le biais de [[Cicéron]], va l'enrichir de tous les sens du terme grec ''phusis'', beaucoup plus complexe et obscur et dont il devient la traduction en philosophie latine<ref name="What does nature mean"/>. ''Phusis'' vient du verbe ''phuein'', dérivé de la racine ''phu'' qui désigne la croissance végétale. ''Phuein'', c'est l'éclosion, ce qui se manifeste en révélant ce qui était contenu dans la semence ; ainsi, le ''phuein'', c'est le propre de la plante qui croît à partir de soi-même, qui a son centre de changement à l'intérieur et non pas à l'extérieur, comme une pierre. Pour [[Maurice Merleau-Ponty|Merleau-Ponty]], cette parenté de la ''phusis'' et du végétal fait que {{citation|est nature ce qui a un sens, sans que ce sens ait été posé par la pensée. C'est l'autoproduction d'un sens}}<ref>Maurice Merleau-Ponty, "La Nature" Notes, Cours du Collège de France, Paris, Seuil, 1995, établi et annoté par D.Séglard, {{p.|19}}</ref>.
 
Le terme ''phusis'' vient en outre de la racine indo-européenne *''bhū'' qui renvoie au fait de croître, en particulier s'agissant de la végétation<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Naddaf, Gerard,|nom1=1950-|titre=The Greek concept of nature|passage=168|éditeur=State University of New York Press|date=2005|isbn=0-7914-8367-3|isbn2=978-0-7914-8367-1|isbn3=1-4237-4387-3|oclc=1303323662}}</ref>. Cette racine est également présente dans le pāli ''sabhava'' et dans le sanscrit ''svabhāva'', lesquels renvoient à la nature propre d'une chose<ref name="j1">{{Article|langue=en|prénom1=Layna|nom1=Droz|prénom2=Hsun-Mei|nom2=Chen|prénom3=Hung-Tao|nom3=Chu|prénom4=Rika|nom4=Fajrini|titre=Exploring the diversity of conceptualizations of nature in East and South-East Asia|périodique=Humanities and Social Sciences Communications|volume=9|numéro=1|date=2022-05-31|issn=2662-9992|doi=10.1057/s41599-022-01186-5|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41599-022-01186-5|consulté le=2022-06-03|pages=1–12}}</ref>.
 
Cette étymologie indique que les anciens grecs et romains avaient une conception dynamique, {{citation|[[vitalisme|vitaliste]]}} de la nature<ref name="What does nature mean"/>, conception selon laquelle le vivant n'est pas réductible aux lois physico-chimiques de la matière<ref>"Les mots de ''Phusis'' et de ''natura'' impliquent une idée de spontanéité créatrice, de naissance ou de développement harmonieux." Jean Ehrard, "L'idée de nature en France à l'aube des Lumières", 1970, Flammarion, {{p.|12-13}}</ref>. Pour les grecs de l'antiquité, [[Aristote]] en particulier, la nature est une puissance d'engendrement des êtres, mais cette puissance n'est pas séparée des choses elles-mêmes, elle leur est {{citation|immanente}} : {{citation|chaque être naturel a en soi-même un principe de mouvement et de repos}}<ref>Aristote, [[Physique (Aristote)|Physique]], II, 1,192b 8-31</ref>.
 
Aristote énumère cependant plusieurs définitions différentes de la nature, et introduit une opposition entre le naturel et l'artificiel : le naturel est ce qui est produit par la ''phusis'', ce qui existe par soi-même, l'artificiel est ce qui est produit par la ''technè'', par l'action et le travail (d'Hommeshumains, d'animaux ou de dieux). C'est cette opposition qui sera plus tard reprise dans la philosophie romaine par [[Cicéron]] à travers l'opposition nature/culture<ref name="What does nature mean"/>.
 
Cette première approche dynamique et vitaliste s'est estompée au {{s|XVII}} où le mot devient synonyme d'univers matériel, réglé par des lois<ref name="What does nature mean"/>. C'est ainsi que [[Bernard Le Bouyer de Fontenelle|Fontenelle]], après [[Descartes]], dira que {{citation|la nature est en grand ce qu'une montre est en petit}}<ref>Fontenelle, "Entretiens sur la pluralité des mondes"[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k835221 ''Entretiens sur la pluralité des mondes. Nouvelle édition augmentée de pièces diverses'' (1724)]</ref>. Mais si cette vision [[Mécanisme|mécaniste]] de la nature reste encore largement répandue, elle a été critiquée par la génération romantique au début du {{s|XIX}}, et notamment par [[Friedrich Engels|Engels]] dans son ''[[Anti-Dühring]]''<ref>Texte de l'Anti-Dühring, {{p.|28}} {{lire en ligne|lien=https://dx.doi.org/doi:10.1522/cla.enf.ant}}.</ref> : pour lui il faut concevoir la nature, aussi bien sur terre que dans l'univers comme un processus évolutif, historique et dialectique : rien dans la nature ne reste identique à soi, tout change et se transforme en permanence. Cette nouvelle approche redevenue dynamique s'illustrera pendant tout le {{s-|XIX}}, notamment à travers [[Charles Darwin|Darwin]] qui instaure, dans la foulée de [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]], une approche historique de la nature, qui n'est dès lors plus fixe : les espèces évoluent en permanence, ainsi que les milieux dans lesquels elles vivent. Tandis que Darwin se concentre sur l'histoire des êtres, celle des roches sera illustrée par [[Alfred Wegener]], qui théorise la [[dérive des continents]].
 
== PhilosophiesPhilosophie de la nature ==
{{Article détaillé|Nature (philosophie)}}
 
La nature est un objet d'investigation de la [[philosophie]] depuis l'époque des [[présocratiques]]. Les [[Physiologue|physiologues]] mènent une enquête rationnelle sur l'origine et les causes de l'être et du non-être, qui recoupent la nature et son absence. Les grands penseurs, d'[[Aristote]] à [[Emmanuel Kant]], en passant par [[René Descartes]] et [[Arthur Schopenhauer]], ont théorisé la nature<ref>{{Ouvrage|prénom1=Didier|nom1=Julia|titre=Petit dictionnaire de la philosophie|éditeur=Larousse|date=2013|isbn=978-2-03-589319-2|isbn2=2-03-589319-4|oclc=862745049}}</ref>.
=== Thèse aristotélicienne ===
La première grande philosophie de la nature se trouve dans l'œuvre d'[[Aristote]]. Selon lui, {{Citation|[[la nature ne fait rien en vain]]}}, ce qui signifie que la nature est une puissance orientée vers une fin. Elle est propre à l'essence de chaque être. Il ne s'agit toutefois pas d'un finalisme cosmologique absolu, mais bien d'un finalisme limité et localisé : la nature peut échouer, faire des erreurs.
 
L'explication scientifique consistera donc à découvrir cette finalité. Par exemple, si l'eau monte dans un tuyau dont on aspire l'air, c'est parce que {{Citation|la nature a horreur du vide}}. Selon [[Jan Patočka]], {{citation|
On peut demander si cette philosophie ne nous offre pas un cas typique d'anthropomorphisme}}<ref>La science de la nature chez Aristote, Jan Patocka, Erik Abrams Mis en ligne sur Cairn.info le 20/09/2011 https://doi.org/10.3917/leph.113.0303</ref>.
 
En fait Aristote pense l'action de la nature à partir du travail de l'artisan qui imprime une forme à la matière pour arriver à son but qui est de créer un objet. La différence est que le travail de l'artisan reste extérieur à la matière alors que la nature agit à l'intérieur de la matière :{{citation|chaque être naturel a en soi-même un principe de mouvement et de repos}}<ref>Aristote, [[Physique(Aristote)|Physique]],II, 1,192b 8-31</ref>.
 
Mais cette action de la nature est infiniment plus parfaite que celle de l'artisan et de sa "''technè''".{{citation|l'homme ne peut produire d'être vivant, ni d'être animé aussi parfait que les êtres de nature}}<ref>Saint-Martin-de-Tours (1965) Pourquoi l'art doit imiter la nature Laval théologique et philosophique, 21(2), 175-190. https://doi.org/10.7202/1020076ar</ref>. C'est pourquoi Aristote affirme que {{citation|l'art imite la nature}}<ref>Aristote, Physique, IIc.2,194a</ref>.
 
=== Thèse mécaniste ===
Cette conception [[finalisme|finaliste]] de la nature a été contredite par la philosophie [[mécanisme|mecaniste]] développée au {{s-|XVII}} par [[Descartes]]. Selon Miguel Espinoza {{citation|le mécanisme est le squelette métaphysique de la science}}<ref> ESPINOZA, Miguel.La philosophie mecaniste In : Philosophies de la nature [en ligne]. Paris : Editions de la Sorbonne, 2000 (généré le 19 septembre 2020). Disponible sur internet :<http://books.openedition.org/psorbonne/15396>. {{ISBN|9791035102739}}. DOI:https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.15396.</ref>. Dans cette philosophie, la nature n'est plus vue comme une puissance orientée vers la perfection et que l'homme devrait imiter, mais comme un univers matériel soumis à des règles ("les lois de la nature"). Connaissant ces règles, l'homme peut alors se rendre {{citation|comme maître et possesseur de la nature}} (Descartes).
 
Cependant, cette conception réduit la nature à un statut d'objet dont les êtres humains (les sujets) pourraient disposer à leur guise. L'[[Ecologie|écologie]] contemporaine a montré les limites de ce dualisme. Comme le dit [[Michel Serres]] nous devons modifier notre rapport à la nature : il propose dans son livre "Le contrat naturel" (1990) de considérer la nature comme "un sujet de droit" : {{citation|la nature serait ce sujet de droit avec lequel on passerait ce fameux contrat.}}<ref> Le droit peut sauver la nature Mis en ligne sur Cairn.info le 22/12/2008 https://doi.org/10.3917/pouv.127.0005 </ref>
 
Dans la même perspective François Flahault montre que la séparation de l'homme et de la nature remonte au dualisme platonicien et chrétien qui séparent l'âme et le corps, et il propose de s'en affranchir en prenant conscience que l'homme fait intégralement partie de la nature. Il nous faut {{citation| reconnaître à qui et à quoi nous devons la vie - et le verbe "devoir", ici, nous oriente vers la gratitude et le soin, nous invite à cultiver des relations d'affiliation, à assumer des responsabilités et des devoirs -.}} <ref> L'homme fait-il partie de la nature? François Flahault https://doi.org/10.3917/rdm.042.0125 </ref>
 
{{référence souhaitée|Dans l'usage commun et religieux, la nature a longtemps été présentée dichotomiquement en Europe, comme ce qui est autour de l'Homme, qui n'est pas lui (opposé à la culture), et qui est animé par des processus ou des forces qui lui échappent|date=10 février 2018}} vu de façon horizontale, puis lors du Moyen Âge et avec l'arrivée de la pensée industrielle, une hiérarchie entre l'homme et la nature s'impose, l'homme est au-dessus de la nature, jusqu'à arriver à un stade d'opposition à la nature<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Conférence de Pierre Musso : {{citation|Les grands textes de la religion industrielle et du management : une anthologie critique }}|url=https://www.canal-u.tv/video/iea/conference_de_pierre_musso_les_grands_textes_de_la_religion_industrielle_et_du_management_une_anthologie_critique.34713|site=www.canal-u.tv|consulté le=2018-06-08}}</ref>. À présent, avec les progrès scientifiques, il est généralement considéré comme acquis que l'espèce humaine soit parmi d'autres dans la nature. Les sciences et notamment l'écologie montrent que la nature (co-)évolue dans le temps et l'espace, selon des dynamiques complexes, incluant celles de l'[[Évolution (biologie)|évolution]] des espèces, la sélection naturelle, et que les forces animées ou détournées par l'être humain ou d'autres espèces sont devenues capables de modifier les grands processus naturels planétaires.
 
Dans l'interprétation des philosophies [[animisme|animistes]] ou religieuses, la nature est présentée comme manifestant l'équivalent d'une volonté autonome ou d'un sens déterminé. Ainsi, celle-ci se vengera de ce qu'on lui fait de mal, ou au contraire rendra au centuple le bien qu'on lui fait. Certains actes sont considérés comme ''contre nature''. Ces expressions laissent penser que des cultures de l'homme contemporain accordent une valeur particulière à la Nature, d'ordre éthique, d'ordre moral ou d'ordre naturel, qu'il s'y inclut ou non.
 
{{référence souhaitée|La '''nature''' est perçue par les sens et est pensée de façon variable selon les espèces et les individus inclus}}. Du point de vue philosophique, la distinction se fait simplement entre la '''nature''', la '''nature des espèces''' et la représentation de la '''nature humaine''' (''Homo sapiens''). Le raisonnement confine, limite et précise donc par défaut la capacité humaine et l'envergure à accorder, à reconnaître et à considérer à la valeur de l'exercice.
 
La représentation de la « ''nature humaine'' » correspond logiquement aux philosophies humaines existantes et aux [[culture]]s humaines possibles.
 
La « ''philosophie de la nature'' » est un sujet d'apparence inexplorable par l'être vivant, malgré de multiples miroitements perceptibles.
 
=== Thèse judéo-chrétienne de la Création ===
D'une certaine façon, on peut dire que le [[christianisme]], suivant la tradition [[biblique]] et [[judaïque]], a désacralisé la nature, qui fut alors associée à celle d’une [[transcendance]] divine, extérieure à l'homme<ref name="What does nature mean"/>. Le mot même de {{citation|nature}} n'apparaît jamais dans la [[Bible]]<ref name="What does nature mean"/>.
 
Dans la [[Genèse]], la nature est présentée dans le [[récit de la Création]], comme l'œuvre d'un Dieu créateur :
: « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre » ({{BFR|Gn|1|1}}).
 
La [[Création (théologie)|Création]] se poursuit tout au long de « six jours ». Le sixième jour, Dieu crée l'[[homme]] et la [[femme]] :
: « Et Dieu les bénit, et il leur dit : "Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre" » ({{BFR|Gn|1|28}})
 
La nature est alors présentée comme un accès à l’[[Écriture sainte]].
 
Actuellement, pour les catholiques, la nature est l'appellation laïque de création.
 
[[Augustin d'Hippone|Saint Augustin]], reprenant la tradition philosophique grecque, voit dans les créatures deux types de nature : l'[[essence (philosophie)|essence]] (''essentia'') et la [[substance]] (''substantia''). Pour lui, « même le plus ignorant lit dans le [[monde (univers)|monde]] ». Les clés d'accès aux Écritures sont alors les [[quatre sens de l'Écriture]].
 
La [[littérature allégorique]] du [[Moyen Âge]] faisait appel à plusieurs de ces sens pour l'interprétation des textes. [[Alain de Lille]] ([[1114]]-[[1203]]) écrivit par exemple deux poèmes (''Anticlaudianus'' et ''De planctu Naturae'') dont le principal personnage est « Nature », qui est une figure emblématique des lois du monde créé par [[Dieu]]. Il précise que ces poèmes doivent être lus à trois niveaux : au [[sens littéral]] (pour l'entendement puéril), au [[Morale|sens moral]], ou au [[sens allégorique]]<ref>[http://www.unibuc.ro/eBooks/medieval/curs/035.htm Littérature allégorique, site de l'université de Bucarest].</ref>.
 
Une autre illustration de ces représentations de la nature se trouve dans la série des tapisseries de ''[[La Dame à la licorne]]'', qui est toute chargée d'[[allégorie]]s<ref>[http://www.musee-moyenage.fr/pages/page_id18374_u1l2.htm La Dame à la licorne "L'Odorat"]</ref>.
 
L’idée sous-jacente est que la nature ne fait rien au hasard, mais est soumise à un commandement [[divin]].
 
Le [[Transcendantalisme (États-Unis)|transcendantalisme]], né au {{s-|XIX}}, suit le principe selon lequel la nature est un être divin, apprenant à l'homme la raison et la beauté<ref name="What does nature mean"/>. Les transcendantalistes trouvent dans la nature une source d'expériences et d'aventures indispensables au développement intellectuel et spirituel de l'Homme.
 
=== Avènement de la science moderne ===
Cette idée prévaut jusqu’à l'apparition de la conception moderne de la science ([[Galileo Galilei|Galilée]]).
 
'''Nouvelles représentations'''
 
Avec [[Galileo Galilei|Galilée]] et [[René Descartes|Descartes]], une nouvelle [[Paradigme|représentation]] du [[monde (univers)|monde]] apparaît avec une nouvelle hiérarchie. [[René Descartes|Descartes]] rejette la [[philosophie scolastique]] :
: « [...] au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connoissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connoissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature »<ref>''[[Discours de la méthode]]'', [[Discours de la méthode#Sixième partie|sixième partie]]</ref>.
 
Dans sa philosophie, [[René Descartes|Descartes]] introduisit des rapports radicalement nouveaux entre l'homme et la nature, divisant le monde entre {{citation|''res extensa''}} (les choses, donc la nature, passive) et {{citation|''res cogitans''}} (l'esprit, donc l'Homme et Dieu, actifs et pourvus d'une intentionnalité)<ref name="What does nature mean"/>.
 
Avec l’âge classique au {{XVIIe siècle}}, et la naissance de la science moderne, on assiste ainsi à l’invention d'une nouvelle représentation de la nature. Cette représentation est le résultat de la croyance de beaucoup de philosophes des {{s2-|XVII|XVIII}}, selon lesquels la nature était gouvernée par une loi universelle, la [[gravitation]]. On perçoit une extension des limites du [[monde (univers)|monde]] connu à d'autres planètes. Le [[monde (univers)|monde]] s'étend alors au [[système solaire]] dont on connaît les « lois » d'évolution qu'il est possible de décrire sous une forme mathématique.
 
La méthode expérimentale permit de faire progresser la [[connaissance]] de l’histoire « naturelle » (i.e. des [[sciences naturelles]]). Ce qui a fait dire à [[Maurice Merleau-Ponty]] {{citation|Ce ne sont pas les découvertes scientifiques qui ont provoqué le changement de l’idée de Nature. C’est le changement de l’idée de Nature qui a permis ces découvertes}}<ref name="Merleau">{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Maurice|nom1=Merleau-Ponty|titre=Cours sur la Nature|sous-titre=Cours au Collège de France, 1956-57|lieu=Paris|éditeur=Seuil|collection=Traces écrites|année=1995|isbn=}}.</ref>.
 
'''Émancipation de la pensée'''
 
L'époque moderne a aussi inventé la [[liberté]] de [[pensée]] (''[[cogito ergo sum]]'', dit [[René Descartes|Descartes]]), il devient possible de parler publiquement d'[[athéisme]].
 
L’intervention divine devient alors plus abstraite, confinée au mystère de la [[foi]]. Ainsi, certaines formes d'[[empirisme]] ne rejettent pas la notion de [[foi]] et de [[religion]], au contraire : la [[méthode expérimentale]] du physicien et chimiste irlandais [[Robert Boyle]], par exemple, s'appuie sur une [[foi]] vécue dans l'[[expérimentation]] scientifique.
 
[[René Descartes|Descartes]] rejette la conception aristotélicienne de la nature, l'existence de Dieu étant perçue sur un plan purement [[métaphysique]]. Une nouvelle conception de l’homme apparut au {{XVIIIe siècle}}, un homme qui s'appuie davantage sur la [[raison]] et sur l'[[expérience]] pour comprendre le [[monde (univers)|monde]]. Au {{XIXe siècle}}, la notion même de [[métaphysique]] s'estompe presque complètement, submergée par les [[idéologie]]s.
 
[[Baruch Spinoza|Spinoza]] reviendra sur les propos de Descartes qu'il récuse notamment à travers son expression [[Deus sive Natura]] (« Dieu, c'est-à-dire la Nature »). Spinoza, dans Le [[Traité théologico-politique]] et l'[[Éthique (Spinoza)|Éthique]] identifie Dieu à une Nature « nécessaire », divinité infinie et immanente qui fait un avec la nature. La substance universelle se compose ainsi aussi bien du corps que de l'esprit.
 
La conception de l'homme, développée par Descartes, est tardive en Occident, mais également inédite dans l’histoire du [[monde (univers)|monde]]. Les sciences humaines n’héritent pas d’un domaine vacant car l’« homme n’existait pas ».
 
Mais cette émancipation partielle de l'humanité n'a pas pour autant supprimé toute forme de croyance. Pendant les [[siècle des Lumières|Lumières]], alors que les pratiques [[Religion|religieuses]] sont souvent perçues comme des [[superstition]]s par les philosophes, la conception populaire d'une sacralisation de la nature prit une emphase toute particulière. Ainsi, la croyance en un dieu créateur est très présente à travers le [[déisme]] : [[Voltaire]] ne croyait-il pas en un dieu créateur, qui aurait abandonné l'[[humanité]] à son triste destin ? Cette [[croyance]] poussée à l'extrême engendra le [[culte de la Raison et de l'Être suprême]]. Il est significatif de constater que dans ce contexte de [[déchristianisation (Révolution française)|déchristianisation]], parmi les fêtes civiques, c'est la fête de la nature qui aura réellement du succès.
 
'''Évolutions sémantiques et esthétiques'''
 
Ce changement de représentation se fit à la faveur d'un changement [[linguistique]] majeur : l'apparition du [[français classique]]<ref>Le ''[[discours de la méthode]]'' ([[1637]]) fut le premier ouvrage philosophique publié en [[français]]</ref>.
 
Ainsi, le mot [[physique]], qui [[étymologiquement]], en [[Grec ancien|grec]], signifie la nature dans son ensemble (''phusika''), changea de sens pour prendre un sens presque exclusivement scientifique.
 
Un autre corollaire fut une évolution de la sensibilité [[esthétique]]. La [[hiérarchie des genres]] de la peinture classique, par exemple, accordait peu d'importance au paysage. Celui-ci occupa à partir du {{XIXe siècle}} une place beaucoup plus importante.
 
=== Sens multiples du mot nature ===
La conception [[cartésianisme|cartésienne]] de la nature n'a pas pour autant supprimé le sens que donnent les [[naturaliste]]s à ce mot. L'histoire des [[sciences naturelles]] montre que l'interaction des [[êtres vivants]] entre eux et avec leur milieu a été une préoccupation constante de beaucoup de [[scientifique]]s, qui a pris une importance croissante jusqu'à l'avènement d'une [[écologie]] plus [[holistique]], dont la [[Histoire de l'écologie|naissance]] peut se situer vers le {{XVIIIe siècle}}. Elle illustre la diversité des thèmes étudiés en écologie, et de façon plus générale dans les [[sciences naturelles]].
 
Une étude de 2020<ref name="What does nature mean"/> suggère qu'il existe actuellement quatre sens principaux au terme {{citation|nature}}, irréductibles les uns aux autres :
* La nature vue comme l''''entièreté du monde physique, donc synonyme d'univers ou de cosmos''' (vision qu'on retrouve chez [[Descartes]], Bacon, [[Spinoza]] et de nombreux [[présocratiques]] notamment issus du [[stoïcisme]] et de l'[[épicurisme]]) ; elle s'oppose alors à l'irréel, au surnaturel.
* La nature vue comme '''la part du réel qui {{citation|est par elle-même}}, et subsiste sans intervention d'une volonté ou d'une activité humaine''', qui seront alors qualifiées d'{{citation|artificielles}} (vision définie par [[Aristote]] et qu'on retrouve dans la philosophie romantique notamment chez [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] et [[Karl Marx|Marx]] ; c'est la définition utilisée dans l'idée de {{citation|grand partage}} entre nature et culture étudiée par [[Philippe Descola]]) ; elle s'oppose alors à la culture, l'artifice, l'intention et la raison. « La nature » est alors ce qui ne subit pas la mise en forme d'une finalité humaine [[technique]]. C'est dans cette optique qu'existent certains produits qualifiés de « naturels » (ou biologiques), leur production n'ayant pas nécessité de produits « inventés » par l'homme (par exemple un aliment sera dit « naturel » lorsqu'il ne contiendra aucun adjuvant de synthèse). Cette distinction sous-entend une séparation entre l'homme et la nature sur le critère de l'intention (sens moral).
* La nature vue comme '''la force spécifique qui fait advenir et changer le monde''' (idée dynamique, qu'on retrouve chez [[Héraclite]], [[Hegel]], [[Nietzsche]], [[Charles Darwin|Darwin]], et dans le courant [[vitalisme|vitaliste]]) ; elle s'oppose alors à l'inertie, à l'entropie ;
* La nature vue comme l''''[[Essence et accident|essence]], le caractère inné, l'ensemble des propriétés fondamentales d'une chose ou d'un être''', cette dernière définition ayant un usage grammatical distinct, fondé sur la locution {{citation|nature de}} (la nature d'un alliage, d'un bois, etc.). Cette définition aurait pour antonymes les idées de dénaturation ou de transmutation<ref name="What does nature mean"/>.
 
La notion de nature porte donc en elle des questions philosophiques, à travers les rapports que l'homme entretient avec le milieu naturel et l'[[environnement]], ses conceptions de la vie sociale, et les multiples sens qu'il est possible d'attribuer au mot nature dans les [[représentations sociales]].
 
Plus récemment, des recherches se sont intéressées aux conceptions de la nature dans d'autres cultures soulignant l'importance de tels travaux pour la mise en place des politiques environnementales ainsi que pour leur acceptation par les populations locales<ref name="j1" />.
Le mot nature a donc conservé des sens multiples ([[polysémie]]). Les préoccupations [[environnementale]]s actuelles montrent combien il importe d'identifier ces sens et leurs [[finalité]]s dans chaque contexte particulier : suivant la définition utilisée, le rapport de l'Humanité à la {{citation|nature}} n'est pas le même, et l'idée de {{citation|conservation de la nature}} change d'objet, d'objectifs et de méthodes<ref name="What does nature mean"/>.
 
== Composantes de la nature ==
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La Terre est la seule [[planète]] connue pour abriter la vie et ses caractéristiques naturelles font l'objet de nombreuses recherches scientifiques. Au sein du [[Système solaire]], c'est la troisième la plus proche du [[Soleil]] ; c'est la plus grande [[planète tellurique]] et la cinquième plus grande de toutes. Ses principales caractéristiques climatiques sont la présence de deux grandes régions polaires, deux zones [[Climat tempéré|tempérées]] relativement étroites et une vaste [[Équateur terrestre|région équatoriale]] [[tropicale]] à [[Zone subtropicale|subtropicale]]<ref>{{lien web|url=http://www.blueplanetbiomes.org/climate.htm|titre=World Climates|site=Blue Planet Biomes|consulté le=21 septembre 2006|archive-url=https://web.archive.org/web/20081217015636/http://www.blueplanetbiomes.org/climate.htm|archive-date=December 17, 2008}}</ref>{{Référence à confirmer}}. Les [[précipitations]] varient considérablement selon l'endroit, de plusieurs mètres d'eau par année à moins d'un millimètre{{Référence nécessaire|date=27 octobre 2019}}. 71 % de la surface de la Terre est recouverte d'océans d'eau salée. Le reste est constitué de continents et d'îles{{Référence nécessaire|date=27 octobre 2019}}, la majeure partie des terres habitées se trouvant dans l'[[Hémisphère nord|hémisphère Nord]]{{Pertinence détail||date=27 octobre 2019}}.
 
La Terre a évolué grâce à des processus géologiques et biologiques qui ont laissé des traces des conditions originales. La [[Croûte terrestre|surface extérieure]] est divisée en plusieurs [[Liste de plaques tectoniques|plaques tectoniques]] qui migrent progressivement. L'intérieur reste actif, avec une épaisse couche de [[Manteau terrestre|manteau]] en [[Convection mantellique|convection]] et un noyau rempli de fer qui génèreengendre un [[Champ magnétique terrestre|champ magnétique]]. Ce noyau de fer est composé d'une phase interne solide et d'une phase externe fluide. Le mouvement de convection dans le noyau génère des courants électriques par dynamo qui, à leur tour, génèrentengendrent le champ géomagnétique{{Référence nécessaire|date=27 octobre 2019}}.
 
Les conditions [[Atmosphère terrestre|atmosphériques]] ont été considérablement modifiées par rapport aux conditions d'origine par la présence de formes de vie<ref>{{lien web|langue=en|date=11 septembre 2005|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2005/09/050911103921.htm|titre=Calculations favor reducing atmosphere for early Earth|site=[[Science Daily]]|consulté le=6 janvier 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20060830150624/http://www.sciencedaily.com/releases/2005/09/050911103921.htm|archive-date=August 30, 2006}}</ref>, ce qui crée un équilibre écologique qui stabilise les conditions de surface. Malgré les grandes variations régionales du climat selon la [[latitude]] et d'autres facteurs géographiques, le climat mondial moyen à long terme est assez stable pendant les périodes interglaciaires<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.epa.gov/climatechange/science/pastcc.html|titre=Past Climate Change|éditeur=U.S. Environmental Protection Agency|consulté le=7 janvier 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20120511021842/http://www.epa.gov/climatechange/science/pastcc.html|archive-date=May 11, 2012}}</ref>, et les variations d'un degré ou deux de la température moyenne mondiale ont eu historiquement des effets majeurs sur l'équilibre écologique et sur la géographie de la Terre<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Hugh Anderson|auteur2=Bernard Walter|date=28 mars 1997|url=http://vathena.arc.nasa.gov/curric/land/global/climchng.html|titre=History of Climate Change|éditeur=NASA|consulté le=7 janvier 2007|archiveurl=https://web.archive.org/web/20080123130745/http://vathena.arc.nasa.gov/curric/land/global/climchng.html|archivedate=January 23, 2008}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|nom=Weart|prénom=Spencer|date=juin 2006|url=http://www.aip.org/history/climate/|titre=The Discovery of Global Warming|éditeur=American Institute of Physics|consulté le=7 janvier 2007|archive-url=https://web.archive.org/web/20110804232058/http://www.aip.org/history/climate/|archive-date=August 4, 2011}}</ref>.
 
Voir :
* [[Échelleéchelle des temps géologiques]] ;
* [[Climatclimat]] et [[météorologie]].
 
=== [[Biosphère]] ===
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{{...}}
 
== HommeHumains et nature : l'environnement ==
{{Article détaillé|Environnement}}
{{...}}
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=== Destruction de la nature ===
Voir les thèmes suivants :
* [[Irradiationirradiation]] ;
* [[Pollutionpollution]], émissions de [[gaz à effet de serre]] ;
* Exploitationexploitation de [[ressources naturelles]], [[déforestation]], [[pêche (halieutique)|pêche]], [[agriculture]] ;
* Ignoranceignorance de l'[[environnement biophysique]], de l'[[écologie]].
 
=== Protection de la nature ===
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== La Nature dans le droit et la jurisprudence ==
{{Section à internationaliser|date=octobre 2019}}
La [[forêt]], stratégiquement importante pour la fourniture du bois, a fait l'objet d'une protection foncière particulière, renforcée en France depuis [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]] au {{XVIIe|s}} siècle. Récemment, le [[génome]] des espèces sauvages ou domestiques a pris une valeur juridique particulière avec une [[privatisation]] permise par « marques » de propriété d'[[hybride]]s et variétés végétales « '' créées ''» (ou isolées) par les [[semencier]]s puis les premières autorisations de [[brevetage du vivant]]. Mais la faune, la flore, la fonge et les organismes vivant sont encore en France et dans de nombreux pays considéré par le législateur comme ''[[res nullius]]'' (chose sans propriétaire).
 
Depuis peu, et au niveau international, ils tendent cependant à être identifiés comme une partie du [[bien commun]], qu'est la biodiversité, source de [[services écosystémiques]] ; ce qui donne une «  valeur  » nouvelle à la nature, notamment marquée en Europe par les directives Habitat ou Oiseaux.
 
La «  Nature  » a récemment dans plusieurs pays, dont en France acquis un droit de [[protection de la nature|protection]], puis de représentation, assimilable dans une certaine mesure et dans certains cas à celui des droits des «  victimes  ». Ainsi, les [[Aménagement du territoire|aménageurs]] doivent [[prospective|prospectivement]] appliquer le principe « '' '''éviter > réduire > compenser'''''  » les impacts écologiques lors des grands projets<ref>Ministère de l'environnement (2014) ''Éviter, réduire et compenser les impacts sur le milieu naturel''], 16 janvier 2014</ref>. Et, en cas de pollution ou de catastrophe, le [[pollueur]] doit maintenant prendre en charge des [[compensation (finance)|compensations]] et/ou réparations. Théoriquement, cela se fait selon le [[principe pollueur-payeur]], qui reste cependant difficile à appliquer quand la pollution est ancienne ou diffuse.
 
Le principe de « ''[[préjudice écologique]]'' » a été en France, en 2012, confirmé par la [[Cour de cassation (France)|Cour de Cassation]] lors du procès de l'[[Erika (pétrolier)|Erika]].
{{Article détaillé|Préjudice écologique|droits de la nature}}
 
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{{article détaillé|droits de la nature}}
 
Son usage comme outil analytique en ethnologie a parfois été fécond. Toutefois, et Descola l’a montré dans ''Par-delà nature et culture'', l’idée de nature est étrangère à de nombreuses sociétés. Par ailleurs, la notion même de nature est contestée par certains courants de pensée écologistes, comme l’[[écoféminisme]]  : en permettant l’[[anthropocentrisme]], qui induit une séparation fondamentale entre l’homme et son environnement, et en rendant le premier fondamentalement supérieur, la dichotomie nature / culture viendrait légitimer l’[[Gestion des ressources naturelles|exploitation]] capitaliste et patriarcale, par l’homme, des femmes et de son environnement. D’autres courants de pensée interrogent également cette dichotomie, notamment par le slogan [[zadiste]] {{citation|Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend.}}<ref>Baptiste L., ''[https://reporterre.net/Nous-ne-defendons-pas-la-nature-nous-sommes-la-nature-qui-se-defend Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend]'', [[Reporterre]], 4 novembre 2013</ref>.
 
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Nature|923138769}}
{{Références}}
 
== Annexes ==
{{catégorie principale}}
{{Autres projets
| commons = Category:Nature
| wiktionary = nature
}}
 
=== Bibliographie ===
* {{article|langue=en|auteur1=Frédéric Ducarme|auteur2=Denis Couvet|titre=What does "nature" mean ?|périodique=[[Nature Publishing Group|Nature - Humanities & Social Sciences Communications]]|volume=6|numéro=14|année=2020|doi=10.1057/s41599-020-0390-y|url=https://www.nature.com/articles/s41599-020-0390-y| accès url=libre}}.
* {{article|langue=en|auteur1=Layna Droz|auteur2=Hsun-Mei Chen|titre=Exploring the diversity of conceptualizations of nature in East and South-East Asia|périodique=[[Nature Publishing Group|Nature - Humanities & Social Sciences Communications]]|volume=9|numéro=186|année=2022|doi=https://doi.org/10.1057/s41599-022-01186-5|url=https://www.nature.com/articles/s41599-022-01186-5#citeas|accès url=libre|date=|auteur3=Hung-Tao Chu|auteur4=Rika Fajrini|auteur5=Jerry Imbong|auteur6=Romaric Jannel|auteur7=Orika Komatsubara|et al.=0}}
* [[Pascal Ide]], ''Les 4 sens de la nature'', Éditions de Emmanuel, 2020
* Élisabeth Dufourcq, ''L'Invention de la loi naturelle. Des itinéraires grecs, latins, juifs, chrétiens et musulmans'', Paris, Bayard, 2012, 742 p., Prix Saintour de l'Académie des sciences morales et politiques.
* François Couplan, ''La nature nous sauvera : Réponses préhistoriques aux problèmes d'aujourd'hui'', Albin Michel, 2008.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Pierre Hadot]]|titre=Le voile d'Isis, Essai sur l'histoire de l'idée de nature|éditeur=Gallimard|collection=Folio Essai|numéro dans collection=502|date=2004|isbn=978-2-07-035654-6}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Bruno Latour]]|titre=Politiques de la nature, Comment faire entrer les sciences en démocratie ?|éditeur=La Découverte/Poche|collection=Sciences humaines et sociales|numéro dans collection=166|date=2004|isbn=2-7071-4219-0}}.
* {{ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Catherine Larrère]]|auteur2=[[Raphaël Larrère]]|titre=Du bon usage de la nature|sous-titre=pour une philosophie de l'environnement|éditeur=Aubier|collection=Alto |lieu=Paris |année=1997|pages totales=368 |passage= |isbn=9782700736625 }}.
* Gérard Naddaf, ''L'origine et l'évolution du concept grec de phusis'', Lewiston, Edwin Mellen Press, 1993.
* {{Ouvrage|auteur1=|titre=Les usages de la nature|éditeur=Editions Complexe|nature ouvrage=« Le Genre Humain », {{n°|12}}, revue semestrielle avec le concours de l'EHSC et du CNRS.|date=printemps-été 1985|isbn=}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Robert Lenoble|titre=Histoire de l'idée de nature|éditeur=Albin Michel|collection=L'évolution de l'humanité|numéro dans collection=10|date=1969|isbn=}}.
* André Pellicer, ''Natura. Étude sémantique et historique du mot latin'', Paris, PUF, 1966.
* Jean Ehrard, ''L'Idée de nature en France dans la première moitié du {{s-|XVIII}}'', Paris, SEVPEN, 1963, 2 vol., 861 p.
* André Pellicer, ''Natura. Étude sémantique et historique du mot latin'', Paris, PUF, 1966.
* {{Ouvrage|auteur1=Robert Lenoble|titre=Histoire de l'idée de nature|éditeur=Albin Michel|collection=L'évolution de l'humanité|numéro dans collection=10|date=1969|isbn=}}.
* {{Ouvrage|auteur1=|titre=Les usages de la nature|éditeur=Editions Complexe|nature ouvrage=« Le Genre Humain », {{n°|12}}, revue semestrielle avec le concours de l'EHSC et du CNRS.|date=printemps-été 1985|isbn=}}.
* Gérard Naddaf, ''L'origine et l'évolution du concept grec de phusis'', Lewiston, Edwin Mellen Press, 1993.
* {{Ouvrage|auteur1=Bruno Latour|titre=Politiques de la nature, Comment faire entrer les sciences en démocratie ?|éditeur=La Découverte/Poche|collection=Sciences humaines et sociales|numéro dans collection=166|date=2004|isbn=2-7071-4219-0}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Pierre Hadot|titre=Le voile d'Isis, Essai sur l'histoire de l'idée de nature|éditeur=Gallimard|collection=Folio Essai|numéro dans collection=502|date=2004|isbn=978-2-07-035654-6}}.
* François Couplan, ''La nature nous sauvera : Réponses préhistoriques aux problèmes d'aujourd'hui'', Albin Michel, 2008.
* Élisabeth Dufourcq, ''L'Invention de la loi naturelle. Des itinéraires grecs, latins, juifs, chrétiens et musulmans'', Paris, Bayard, 2012, 742 p., Prix Saintour de l'Académie des sciences morales et politiques.
 
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{lien brisé|url=http://www.mab-france.org/fr/publi/scan/homme_nature.pdf |titre=Entre l'Homme et la nature, une démarche pour des relations durables }} (PDF, [[Programme sur l'homme et la biosphère|MAB]] France)
* Article {{citation|[https://www.encyclopedie-environnement.org/vivant/quest-ce-que-la-nature/ Nature]}} sur l'Encyclopédie de l'Environnement (février 2021).
* {{Lien web |langue=fr |auteur=[[Pierre Barthélémy (journaliste)|Pierre Barthélémy]] |url=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/10/10/frederic-ducarme-l-idee-de-nature-est-un-concept-tres-culturel_6055580_1650684.html |titre=Frédéric Ducarme : "L’idée de nature est un concept très... culturel" |jour=12 |mois=octobre |année=2020 |site=[[Le Monde]] }}.
* {{lien web|url=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000158417_fre |titre=Entre l'Homme et la nature, une démarche pour des relations durables }} (PDF, [[Programme sur l'homme et la biosphère|MAB]] France)
* {{Lien web |langue=fr |auteur=[[Pierre Barthélémy (journaliste)|Pierre Barthélémy]] |url=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/10/10/frederic-ducarme-l-idee-de-nature-est-un-concept-tres-culturel_6055580_1650684.html |titre=Frédéric Ducarme : "L’idée de nature est un concept très… culturel" |jour=12 |mois=octobre |année=2020 |site=[[Le Monde]] }}.
* [http://www.cultureaconfine.org/web/content/index.php?action=read_cnt&id_m=3095&id_cnt=3292 Que reste-t-il de la nature ?] sur la revue ''[[Culture a confine]]''.
 
=== Audio ===
* {{Lien web |langue=fr |auteur=Frédéric Ducarme |url=https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-21-octobre-2020 |titre=Comment définir la nature ? |jour=21 |mois=Octobre |année=2020 |site=[[France Inter]] |éditeur=[[Mathieu Vidard|La Terre au carré]] }}.
* {{Lien web |langue=fr |url=https://www.franceculture.fr/emissions/la-revolution-ecologique/ecologie-et-nature |titre=Écologie et nature |jour=27 |mois=juillet |année=2013 |site=[[France Culture]] }}.
* [http://naturellement-flo.blogspot.com « Naturellement »], Émission de radio avec pour thématique la Nature
 
=== Notes ===
{{Traduction/Référence|en|Nature|923138769}}
{{Références}}
 
=== Articles connexes ===
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* [[Nature morte]]
* [[François d'Assise]], patron de l'écologie
* [[Konrad von Megenberg]], auteur de ''[[Das Buch der Natur]]''
* [[Droits de la nature]]
* [[Produit naturel]]
* [[Maîtres et possesseurs de la nature]]
* {{Commence par|Nature}}
* {{Titre_contient|Nature}}
 
{{Palette|Éléments de la nature|Esthétique}}
{{Portail|philosophie|anthropologie|conservation de la nature}}
 
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