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[[Fichier:Lillie Langtry by Millais.jpg|vignette|''A Jersey Lily'' par [[John Everett Millais]]]]
[[Fichier:Red Gauntlet.jpg|vignette|Le yacht ''Red Gauntlet'' d'Edward Langtry, le premier mari de Lillie Langtry.]]
Le 9 mars 1874, Lillie, 20 ans, épouse le [[Propriété foncière|propriétaire terrien]] irlandais de 26 ans Edward Langtry, veuf de Jane Frances Price<ref>{{Article|titre=Marriage Register of St Saviour's Church – entry for Edward Langtry, 26 and Emilie Charlotte de Breton, 20|périodique=Jersey Heritage|date=Retrieved 24 July 2019|lire en ligne=https://catalogue.jerseyheritage.org/collection/Details/archive/110356435?page=2}}</ref> et qu'elle connaît depuis six semaines seulement. Cette dernière est la sœur d'Elizabeth Ann Price, épouse de William, le frère de Lillie<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=En|auteur1=Ernest Dudley|titre=The Gilded Lily|passage=Chapters 6-8|lieu=London|éditeur=Odhams Press Limited|date=1958}}</ref>. Lillie et Edward organisent leur réception de mariage au Royal Yacht Hotel à [[Saint-Hélier]], à Jersey. Edward Langtry est assez riche pour posséder un grand voilier appelé Red Gauntlet, et Lillie insiste pour qu'il l'emmène loin des [[Îles Anglo-Normandes|îles anglo-normandes]]<ref>{{Article|langue=En|titre=The Yacht Red Gauntlet|périodique=Illustrated Australian News|date=22 mars 1882|accès url=https://trove.nla.gov.au/newspaper/article/63186028/5731537}}</ref>. En 1876, ils louent un appartement à Eaton Place, [[Belgravia]], à Londres, et au début de 1878, ils déménagent au 17 Norfolk Street près de [[Park Lane]] pour pouvoir accueillir leurs visiteurs de plus en plus nombreux de la société londonienne.
 
Dans une interview publiée dans plusieurs journaux (dont le ''Brisbane Herald'') en 1882, Lillie Langtry déclare :<blockquote>« C'est par [[:en:Thomas_Jones,_7th_Viscount_Ranelagh|Lord Raneleigh]] [sic] et le peintre [[Frank Miles]] que j'ai été introduite pour la première fois dans la société londonienne... Je suis allée à Londres et j'ai été amenée par mes amis. Parmi les plus enthousiastes d'entre eux se trouvait M. Frank Miles, l'artiste. J'appris par la suite qu'il m'avait vue un soir au théâtre, et avait tenté en vain de découvrir qui j'étais. Il est allé dans ses clubs parmi ses amis artistes en déclarant qu'il avait vu une beauté, et il m'a décrite à tous ceux qu'il connaissait, jusqu'au jour où un de ses amis m'a rencontrée et il a été dûment présenté. Puis M. [[Frank Miles|Miles]] est venu et m'a suppliée de poser pour mon portrait. J'y consentis, et quand le portrait fut terminé, il le vendit au [[Léopold d'Albany|prince Léopold]]. Dès lors, je fus invitée partout et choyée par de nombreux membres de la famille royale et de la noblesse. Après [[Frank Miles]], j'ai posé pour des portraits de [[John Everett Millais|Millais]] et [[Edward Burne-Jones|Burne-Jones]] et maintenant [[Francis Frith|Frith]] me prend pour modèle dans l'une de ses superbes photos »<ref>{{Article|langue=en|titre=Interview with the Jersey Lillie|périodique=Daily Telegraph|date=3 Oct 1882|lire en ligne=https://paperspast.natlib.govt.nz/newspapers/DTN18821003.2.21}}</ref>.</blockquote>En 1877, le frère de Lillie, Clément Le Breton, épouse Alice, une fille illégitime de [[:en:Thomas_Jones,_7th_Viscount_Ranelagh|Thomas Heron Jones]], {{7e}} vicomte Ranelagh, un ami de leur père. [[:en:Thomas_Jones,_7th_Viscount_Ranelagh|Ranelagh]], suite à une rencontre fortuite avec Lillie à [[Londres]], l'invite à une réception à laquelle assistent plusieurs artistes renommés au domicile de Sir [[John Sebright (7e baronnet)|John]] et Lady Sebright au 23 [[Lowndes Square]], [[Knightsbridge]], qui a lieu le 29 avril 1877. Elle se distingue par sa beauté et son esprit<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Laure Beatty|titre=Lillie Langtry: Manners, Masks and Morals|passage=Chapter 3|éditeur=Chatto & Windus|date=1999}}</ref>. Lillie est alors en deuil de son plus jeune frère, tué dans un accident d'équitation : contrairement aux vêtements élaborés de la plupart des femmes présentes ce soir-là, elle porte donc une simple robe noire (qui devient sa marque de fabrique) et aucun bijou<ref name=":0" />. Avant la fin de la soirée, [[Frank Miles]] réalise plusieurs croquis d'elle qui deviennent très populaires sur des cartes postales<ref name=":4">{{Article|langue=en|auteur1=Edward Harold Crosby|titre=Under the Spotlight|périodique=Boston Sunday Post|date=23 Jan 1916}}</ref>.
 
Frank Miles est alors artiste en chef du magazine ''Life''. Les « beautés professionnelles » (appelées P. B.) sont des modèles représentées dans des reproductions photographiques et des périodiques illustrés sur papier glacé, qui se vendent alors par milliers. Parmi elles, les plus éminentes sont Lillie Langtry, Georgiana Lady Dudley, [[Daisy Greville de Warwick|Daisy Countess of Warwick]], [[Lady Randolph Churchill|Jennie Lady Randolph Churchill]] et « Patsy » Cornwallis-West. Les artistes veulent les peindre, les dessiner ou les photographier, tandis que les modistes et les couturiers leur font porter leurs dernières créations. Des reproductions de leurs portraits sont exposées dans les boutiques à la mode et accrochées dans les maisons de la classe moyenne, tandis que les originaux sont achetés par de riches mécènes des arts, des aristocrates et même des membres de la famille royale. Une rumeur circule alors selon laquelle le plus jeune fils de la reine [[Victoria (reine)|Victoria]], le [[Léopold d'Albany|prince Léopold]] aurait accroché le croquis à la plume et à l'encre de Frank Miles de Lillie dans sa chambre à coucher et que sa mère l'aurait fait immédiatement enlever<ref name=":5" />.
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=== Fille ===
En avril 1879, Langtry a une courte liaison avec le prince [[Louis de Battenberg]], mais a également une relation plus longue avec Arthur Clarence Jones (1854–1930), le frère de sa belle-sœur et un autre enfant illégitime de Lord [[:en:Thomas_Jones,_7th_Viscount_Ranelagh|Ranelagh]]<ref name=":1" />. En juin 1880, elle tombe enceinte. Son mari n'est pas le père. Elle laisse penser au prince Louis qu'il l'est. Lorsque le prince annonce la nouvelle à ses parents, ils l'affectent au navire de guerre [[{{HMS |Inconstant]]}}. Le prince de Galles lui remet une somme d'argent et Lillie part à Paris, accompagnée d'Arthur Jones. Le 8 mars 1881, elle donne naissance à une fille qu'elle nomme Jeanne Marie<ref name=":1" />. Celle-ci est élevée par ses grands-parents comme l'une de leurs enfants. Elle appelle Lillie « ma tante » jusqu'à l'âge de 14 ans.
 
La découverte en 1978 des lettres passionnées de Lillie à Arthur Jones et leur publication par Laura Beatty en 1999 confortent l'idée que Jones est le père de la fille de Lillie<ref name=":3" />. Le fils du prince Louis, le [[Louis Mountbatten|comte Mountbatten de Birmanie]], soutient que son père est le père de Jeanne Marie<ref>{{Article|langue=en|titre=Evening News|périodique=Daily Telegraph|date=27 September 1978}}</ref>.
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Lillie rencontre Oscar Wilde chez Frank Miles en 1876 : il a 22 ans, elle 23. Ils deviennent inséparables. Oscar Wilde décrit son visage ainsi :<blockquote>« Il est pûrement grec, avec le front grave et bas, le front délicieusement arqué ; le noble ciselage de la bouche, façonné comme s'il s'agissait de l'embouchure d'un instrument de musique ; la courbure suprême et splendide de la joue ; la gorge hypostyle et noble qui porte le tout : il est grec, parce que les lignes qui le composent sont si nettes et si fortes, et pourtant si délicieusement en harmonie, que l'effet est d'une beauté pure et simple : grec, parce que son essence et sa qualité, comme est la qualité de la musique et de l'architecture, est celle de la beauté fondée sur des lois absolument mathématiques »<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Oscar Wilde|titre=Mrs Langtry as Hester Grazebrook|périodique=New York World|date=7 Nov 1882}}</ref>.</blockquote>L'ami et biographe d'Oscar Wilde [[Vincent O'Sullivan|Vincent O' Sullivan]] prête une liaison à Oscar et Lillie. Bien que Lillie admire l'éloquence et le style d'[[Oscar Wilde|Oscar]], il est peu probable qu'elle soit un jour sa maîtresse. Oscar Wilde emménage avec Frank Miles à [[Tite Street]] en 1879. Sa chambre est décorée par « une multitude de lys blancs, des photos de Mme Langtry, des encadrements de plumes de paon et des pots colorés, des tableaux de valeurs différentes »<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Laura Troubridge|titre=Life Amongst the Troubridges: Journals of a Young Victorian 1873-1884|passage=152|lieu=London|éditeur=Tite Street Press}}</ref>. Lillie prête à Oscar le portrait qu'a fait d'elle [[Edward Poynter]] : il l'expose solennellement sur un chevalet dans sa chambre. Oscar Wilde promet d'écrire à Lillie des sonnets jusqu'à ses 90 ans. Elle lui inspire notamment « The New Helen » et « Roses and Rue (To L. L.) ». Il lui offre fréquemment des [[amaryllis]] et des [[lys]], qu'il achète sur les marchés de fleurs de [[Covent Garden]]<ref name=":5" />. Lorsqu'il publie son recueil ''Poems'' en 1881, Oscar offre un exemplaire à Lillie, signé « A Hélène, précédemmant de Troie, maintenant de Londres ».
 
Ils assistent ensemble aux conférences de Sir [[Charles Thomas Newton|Charles Newton]] sur les antiquités grecques au [[King's College de Londres|King's College]]. [[Oscar Wilde|Oscar]] la présente à [[John Ruskin]], titulaire de la [[chaire Slade pour l'enseignement des beaux-arts]] à [[Oxford]].
 
Un soir où elle sortie, Oscar Wilde, dans un geste théâtral qui correspond à l'idée qu'il se fait de la vie artistique, décide de dormir sur le pas de sa porte. Edward Langtry ivre « met fin à ses rêves poétiques en trébuchant sur lui »<ref name=":0" />. Les attentions marquées d'Oscar l'amusent la plupart du temps, mais elle finit par s'en agacer : « bien que Wilde ait un sens aigu du ridicule, il le frôle parfois inconsciemment lui-même »<ref name=":0" />. Lillie peut parfois se montrer blessante. Un soir, alors qu'elle est assise dans sa loge au théâtre, elle remarque une agitation dans les parterres et voit Oscar en sortir en larmes, accompagné par Frank Miles : il a été blessé par sa dernière « remarque franche » et ne peut supporter son regard<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Fanny Moyle|titre=Constance, The tragic and scandalous life of Mrs. Oscar Wilde|lieu=New-York|éditeur=Pegasus Books|date=2012}}</ref>.
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