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« Gouvernement de Meiji » : différence entre les versions

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Le {{japonais|'''gouvernement de Meiji'''|明治政府|Meiji seifu}} est le premier gouvernement de l'[[empire du Japon]]. Il était principalement formé de politiciens issus des [[Han (Japon)|domaines]] de [[Domaine de Satsuma|Satsuma]] et de [[Domaine de Chōshū|Chōshū]] avec l'{{japonais|[[empereur du Japon]]|天皇|''tennō''}} à leur tête.
 
Les politiciens du gouvernement de Meiji étaientconstituaient ce qu'on a appelé l'[[oligarchie de Meiji]], la classe dirigeante qui renversa le [[shogunat Tokugawa]] lors de la [[guerre de Boshin]].
 
== PrémissesPrémices ==
[[Fichier:BoshinCampaignMap.jpg|vignette|Déroulement de la guerre de Boshin.]]
[[Fichier:Gouvernement Impérial du Japon 1910.jpg|thumb|Obligation du Gouvernement Impérial du Japon en date du 15 mai 1910]]
 
Après la [[restauration de Meiji]], les chefs [[samouraï]]s qui avaient renversé le [[shogunat Tokugawa]] ne savaient pas exactement comment ils comptaient diriger le [[Japon]]. Ils avaient cependant beaucoup de choses en commun - la plupart étaient âgéâgés d'une trentaine d'années et venaient des quatre domaines [[Tozama daimyo|Tozama]] de l'Ouestouest du pays (Chōshū, Satsuma, [[Domaine de Tosa|Tosa]] et [[Hizen]]). Bien qu'ils fussent issus de familles samouraïs de rang modeste, ils avaient tous gravi les échelons dans la hiérarchie militaire de leurs domaines respectifs, et avaient reçu une éducation [[Confucianisme|confucéenne]] qui prônait la loyauté et le dévouement à la communauté. La plupart avaitavaient fait l'expérience d'un voyage à l'étranger et/ou d'une collaboration avec un [[conseiller étranger]]. Ils étaient ainsi conscients de la supériorité militaire de l'[[Occident]] et de la nécessité pour le Japon de s'unifier et de se renforcer pour éviter de devenir une colonie comme plusieurs pays asiatiques proches ([[Indochine française]], [[Indes orientales néerlandaises|Indonésie néerlandaise]], [[Commonwealth des Philippines|Philippines américaines]]).
 
Cependant, en [[1867]], le Japon était loin d'être uni, il était plutôt constitué d'une multitude de [[Han (Japon)|domaines féodaux]] semi-indépendants qui étaient dominés par la puissance militaire de l'[[alliance Satchō]] et le prestige de la Cour impériale de [[Kyoto]].
 
En [[Mars 1868|mars]] [[1868]], tandis que l'issue de la [[guerre de Boshin]] était encore incertaine, le gouvernement de Meiji convoqua à Kyoto des délégués de tous les domaines féodaux pour établir une assemblée nationale consultative provisoire. En [[avril 1868]], la [[Charte du serment]] fut promulguée, elle définissait les grandes lignes du développement et de la modernisation du Japon.
 
Deux mois plus tard, en [[juin 1868]], le ''Seitaisho'' fut promulgué pour établir les nouvelles bases administratives du gouvernement de Meiji. Ce code fut rédigé par [[Takachika Fukuoka]] et [[Taneomi Soejima]] (les deux avaient étudié à l'étranger et avaient une vision libérale de la politique), et était un curieux mélange de différents concepts occidentaux teltels que la [[séparation des pouvoirs]]. Il reprenait d'anciennes structures bureaucratiques qui remontaient à l'[[époque de Nara]]. Une structure gouvernementale centrale, ou ''[[Dajōkan]]'', fut établie.
 
Elle comprenait sept départements :
*Législatiflégislatif (divisé entre une assemblée haute avec des bureaucrates nommés, et une assemblée basse avec les représentants des domaines) ;
*exécutif ;
*Exécutif
*[[Shintoïsme|Shintoshinto]] ;
*finance ;
*Finance
*militaire ;
*Militaire
*Affairesaffaires étrangères ;
*Affairesaffaires intérieures.
 
Un ministère de la Justice fut établi à part pour créer une forme de séparation des pouvoirs typiques des pays occidentaux.
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Dans le même temps, l'administration locale ne dirigeait que le territoire confisqué aux [[Shogunat Tokugawa|Tokugawa]] après la [[guerre de Boshin]], territoire qui fut divisé en préfectures (''ken'') et municipalités (''fu'') administrées par le département des Affaires intérieures. Tout le reste du Japon était constitué de 273 domaines semi-indépendants. Des agents du gouvernement central furent envoyés dans chaque domaine pour normaliser les méthodes administratives en conformité avec les directives du gouvernement.
 
En 1869, la capitale du pays fut transférée de [[Kyoto]] à [[Tokyo|Edo]], ville qui fut renommée [[Tokyo]] («  Capitale de l'Est »).
{{Article détaillé|Guerre de Boshin|Capitale du Japon}}
 
== Abolition des domaines ==
[[Fichier:Castle of daimyo in Kumamoto. Before 1902.jpg|vignette|Château du daimyo de [[Kumamoto]].]]
En {{date-|mars 1869}}, le gouvernement central dirigé par [[Okubo Toshimichi]] du domaine de Satsuma se sentit assez fort pour centraliser davantage le pays. Après avoir fusionné les armées de Satsuma et de Chōshū, Okubo et [[Takayoshi Kido]] convainquirent les ''[[daimyo]]s'' de [[Domaine de Satsuma|Satsuma]], [[Domaine de Chōshū|Chōshū]], [[Hizen]] et [[Domaine de Tosa|Tosa]] de remettre leurs domaines à l'empereur. Les autres ''daimyo'' furent forcés de faire pareil et tous furent renommés «  gouverneurs  » de leurs domaines respectifs, qui étaient désormais des sous-divisions du gouvernement central.
 
En 1871, Okubo, Kido, [[Kaoru Inoue]], [[Aritomo Yamagata]], [[Takamori Saigo]], [[Iwao Ōyama]], [[Sanetomi Sanjō]] et [[Tomomi Iwakura]] se rencontrèrent secrètement et décidèrent d'abolir définitivement l'ensemble des domaines féodaux. Plus tard dans l'année, tous les ex-daimyo furent convoqués par l'empereur qui publia un décret transformant les anciens domaines en préfectures dirigées par un fonctionnaire nommé par le gouvernement central, sur le [[Administration territoriale de la France|modèle français]]. Les daimyos reçurent de généreuses pensions de retraite et leurs anciens châteaux devinrent les centres administratifs locaux du gouvernement central. Ce décret inaugura 305 sections locales qui furent refondées en 72 préfectures et 3 municipalités à la fin de l'année après plusieurs fusions. Ainsi, en 1871, le Japon était enfin un État centralisé et unifié. La transition fut effectuée en plusieurs étapes, de sorte qu'il n'y eut aucunaucune perturbationsperturbation dans la vie quotidienne des habitants ordinaires, et aucun foyer de résistance ou de violence. Le gouvernement central supprima toutes les dettes et obligations des domaines, et de nombreux anciens fonctionnaires de ces fiefs furent employés par le gouvernement central.
 
En 1871, le gouvernement de Meiji autorisa la création d'assemblées consultatives dans les villes, villages et comtés. Les membres de ces assemblées préfecturalespréfectorales étaient issus des assemblées locales. Et comme ces assemblées avaient seulement le pouvoir de débattre et non de promulguer des lois, leurs existences sécurisaient l'autorité du gouvernement central, sans la possibilité de la contester.
{{Article détaillé|Abolition du système Han|Restauration de Meiji}}
 
== Réorganisation du gouvernement central ==
[[Fichier:Navy Ministry of Japan.jpg|350px|vignette|250px|L'un des huit ministères, celui de la Marine.]]
Tandis que les domaines étaient abolis et que les limites administratives locales étaient modifiées, le gouvernement se restructura en {{date-|août 1869}} afin de renforcer l'autorité centrale. L'idée de la division des pouvoirs était abandonnée. Le nouveau gouvernement fut basé sur une {{page h'|Assemblée nationale|assemblée nationale}} (qui ne s'est réuni qu'une seule fois), une chambre des conseillers (''[[Sangi (Japon)|sangi]]'') et huit ministères :
*Affaires Civiles ([[Ministère de l'Intérieur (Japon)|Ministère de l'Intérieur]] à partir de 1873)
*[[Ministère des Affaires étrangères (Japon)|Affaires étrangères]]
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{{Article détaillé|Genrōin|Constitution Meiji}}
 
Les chefs du gouvernement, longtemps préoccupés par les violences menaçant la stabilité et par leur propre division à la suite de l'[[Seikanron|affaire coréenne]], convenaient généralement qu'un gouvernement constitutionnel devait un jour être établi. [[Takayoshi Kido]] était déjà favorable à cette forme de gouvernement depuis avant 1874, et plusieurs projets qui fournissaient des garanties constitutionnelles furent ainsi rédigés. L'[[oligarchie de Meiji]], cependant, tout en reconnaissant la réalité des pressions politiques, était déterminée à garder le contrôle. La [[conférence d'Osaka de 1875]] aboutiaboutit à la réorganisation du gouvernement avec un système judiciaire indépendant et un conseil, nommé ''[[Genrōin]]'' (Chambre des Anciens), chargé d'examiner les propositions pour une constitution. L'empereur déclara que le « gouvernement constitutionnel devait être établi par étapes progressistes » et il ordonna au ''Genrōin'' de rédiger une constitution. En 1880, les délégués de 24 préfectures tinrent une convention générale en vue d'établir la ''Kokkai Kisei Dōmei'' («  Ligue pour établir une constitution »).
 
Bien que le gouvernement n'était pas opposé à l'établissement d'un parlement, il était confronté à la montée de la défense des droits de l'homme et essayait de continuer à contrôler la politique du pays. De nouvelles lois en 1875 interdirent à la [[presse écrite|presse]] de critiquer le gouvernement ou de discuter les nouvelles lois. La [[Loi de l'assemblée publique]] (1880) limita sévèrement les rassemblements publics en interdisant la participation des fonctionnaires et en obligeant la présence de la police pour toutes les réunions. Dans les cercles du pouvoir, cependant, et malgré l'approche conservatrice des chefs du gouvernement, Ōkuma se tint en tant que seul partisan d'un gouvernement sur le modèle britannique, un gouvernement avec des partis politiques et un cabinet organisé par le parti majoritaire, responsable devant l'assemblée nationale. Il a appelé à des élections qui se tiendraient en 1882 et pour une assemblée nationale qui sera réunie en 1883 ; ce faisant, il a précipité une crise politique qui s'est terminée par une rescrit impérial en 1881 déclarant l'établissement d'une assemblée nationale en 1890 et sa démission du gouvernement.
 
Rejetant le modèle britannique, [[Tomomi Iwakura]] et d'autres conservateurs empruntèrent fortement au système constitutionnel [[Prusse|prussien]]. [[Hirobumi Itō]], l'un des oligarques Meiji, natif de [[Domaine de Chōshū|Chōshū]], fut chargé de rédiger une [[Constitution Meiji|constitution]]. Il mena une mission à l'étranger en 1882 pour étudier les constitutions occidentales, et en particulier celle de l'[[Allemagne]]. {{refnec|Il rejeta la [[constitution des États-Unis]] qu'il voyait «  trop libérale  » et le système britannique trop lourd et ayant un parlement avec trop de contrôle sur la monarchie. Les modèles français et espagnols furent rejetés car ils tendaient vers le [[despotisme]]}}.
 
== Renforcement de l'autorité centrale ==
[[Fichier:Yamagata Aritomo.jpg|vignette|Aritomo Yamagata.]]
 
Après le retour d'Itō, l'un des premiers actes du gouvernement fut d'établir un nouveau système de rangs de noblesse, le ''[[kazoku]]''. Cinq centcents personnes de l'ancienne noblesse de cour, des anciens daimyo, des samouraï et des roturiers qui avaient rendusrendu de précieux services au gouvernement furent organisés en cinq rangs : prince, marquis, comte, vicomte, et baron.
 
Itō fut chargé de diriger le bureau d'enquête des systèmes constitutionnels en 1884, et le conseil d'état fut remplacé en 1885 par un [[Cabinet du Japon|cabinet]] dirigé par Itō qui devient [[premier ministre du Japon]]. Les postes de chancelier, de [[Sadaijin|ministre de la droite]] et de [[Udaijin|ministre de la gauche]], qui existaient depuis le {{s-|VII|e}} en tant que conseiller de l'empereur, furent tous abolis. À la place, le [[Conseil Privé (Japon)|Conseil Privé]] fut établi en 1888 pour évaluer la constitution à venir et conseiller l'empereur. Pour renforcer l'autorité de l'État, le [[Conseil suprême de guerre (Japon)|Conseil suprême de guerre]] fut établi sous la direction d'[[Aritomo Yamagata]], un natif du [[domaine de Chōshū]], qui est le fondateur de l'[[armée impériale japonaise]], et qui deviendra le premier des premiers ministres constitutionnels. Le Conseil suprême de guerre fut copié sur le modèle de l'état-major allemand avec un chef qui avait un accès direct à l'empereur et qui pouvait fonctionner indépendamment du ministère de l'armée et des fonctionnaires civils.
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== La constitution de Meiji ==
Quand elle est finalement accordée par l'empereur comme signe de partage de son autorité et donnant des droits et libertés à ses sujets, la Constitution de 1889 de l'Empireempire du Japon (la [[Constitution de l'empire du Japon|constitution de Meiji]]) prévoit une [[Diète du Japon]] ( ''Teikoku Gikai'') composée d'une [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] et d'une [[Chambre des pairs du Japon|Chambre des pairs]]. La Chambre des représentants est élue par le peuple avec une franchise très limitée de citoyens de sexe masculin qui ont payé 15 ¥ d'impôts nationaux (environ 1 pour cent de la population) qui sont des candidats admissibles. La Chambre des pairs est composée de personnes de la famille impériale et de la noblesse. Il est aussi prévu la création d'un [[Cabinet (gouvernement)|Cabinet]] composé de ministres d'État directement responsables devant l'empereur et indépendants du pouvoir législatif. Fonctionnellement, la Diète est en mesure d'approuver la législation gouvernementale et de prendre l'initiative de présenter des lois, de faire des représentations auprès du gouvernement et de présenter des pétitions à l'empereur.
 
Néanmoins, en dépit de ces changements institutionnels, la souveraineté réside toujours dans la personne de l'empereur sur la base de son ascendance divine. La nouvelle constitution précise une forme de gouvernement de caractère encore autoritaire, où l'empereur détient le pouvoir ultime et seules dedes concessions minimales sont faites aux droits populaires et aux mécanismes parlementaires. La participation des partis est reconnureconnue comme faisant partie du processus politique. La Constitution Meiji restera la loi fondamentale jusqu'en 1947.
 
== Les élections et le pouvoir politique ==
LeLes premierpremières élections nationales ont lieu en 1890, et 300 membres sont élus à la [[Chambre des représentants du Japon|chambre basse]]. Les partis ''Jiyūtō'' et ''Kaishintō'' ont été réactivés en prévision de l'élection et remportent ainsi plus de la moitié des sièges. La Chambre des représentants devient vite l'arène où se manifestent les différends entre les politiciens et la bureaucratie gouvernementale sur de grandes questions telles que le budget, l'ambiguïté de la Constitution sur l'autorité de la Diète et le désir de cette dernière d'interpréter la «  volonté de l'Empereur » par rapport à la position de l'oligarchie selon laquelle le cabinet et l'administration doivent « transcender » toutes les forces politiques contradictoires. Le principal levier dont dispose la Diète est son approbation ou sa désapprobation du budget, et elle exerce désormais avec succès son autorité.
 
Dans les premières années du gouvernement constitutionnel, les forces et les faiblesses de la Constitution de Meiji se révèlent. Une petite clique élitiste de Satsuma et Chōshū continue à régner sur le Japon et s'institutionnalise comme corps extra constitutionnel de ''[[genrō ]]'' (politiques chevronnés). Collectivement, les ''genrō'' prennent des décisions réservées à l'empereur, et ce sont les ''genrō '', et non l'empereur, qui contrôlent le gouvernement sur le plan politique. Tout au long de la période, cependant, les problèmes politiques sont habituellement résolus par des compromis et les partis politiques augmentent progressivement leur pouvoir sur le gouvernement et en conséquence tiennent un rôle de plus en plus important dans le processus politique.
 
== Les luttes politiques ==
{{Article principal|Ère Meiji}}
 
Les amères rivalités politiques entre la création de la Diète en 1890 et 1894, lorsque le pays est unifié dans l'[[Guerre sino-japonaise (1894-1895)|effort de guerre contre la Chine]], sont suivies de cinq ans d'unité, de coopération inhabituelle et des cabinets de coalition. De 1900 à 1912, la Diète et le cabinet coopèrent encore plus directement et les partis politiques jouent un rôle plus important. Tout au long de la période, la vieille oligarchie Meiji conserve le contrôle ultime mais cède constamment de son pouvoir aux partis d'opposition. LaLes deux figures majeures de la période sont [[Yamagata Aritomo]], dont la longue carrière (1868-1922) en tant que chef militaire et civil, y compris deux mandats comme premier ministre, est caractérisée par l'intimidation de ses rivaux et la résistance aux procédures démocratiques, et [[Itō Hirobumi]], qui est un conciliateur et, bien que rejeté par les ''genrō'', veut créer un parti de gouvernement pour contrôler la Chambre au cours de son premier mandat. Lorsque Itō revient comme premier ministre en 1898, il pousse de nouveau à la création d'un parti de gouvernement, mais quand Yamagata et d'autres refusent, Itō démissionne. En l'absence de successeur volontaire parmi les ''genrō'', le [[Kenseitō]] (parti constitutionnel) est invité à former un gouvernement sous la direction d'Ōkuma et Itagaki, achèvement majeur dans la compétition des partis d'opposition contre les ''genrō''. Ce succès est de courte durée : le Kenseitō se divise en deux parties : le Kenseitō historique dirigé par Itagaki et le Kensei Hontō (Véritablel Parti constitutionnel), dirigé par Ōkuma, et le cabinet prend fin après seulement quatre mois. Yamagata revient ensuite au poste de Premier ministre avec le soutien de l'armée et de la bureaucratie. Malgré un large soutien de ses vues sur la limitation du gouvernement constitutionnel, Yamagata forme une alliance avec le Kenseitō. Les réformes des lois électorales, une extension de la Chambre à 369 membres et la perspective du [[vote à bulletin secret]] lui gagne le soutien de la Diète pour les budgets de Yamagata et des hausses d'impôts. Il continue cependant à utiliser les ordonnances impériales, de façon à empêcher les partis de participer pleinement à la bureaucratie et à renforcer la position déjà indépendante de l'armée. Lorsque Yamagata n'offre plus assez de compromis au Kenseitō, l'alliance prend fin en 1900 ce qui commence une nouvelle phase de développement politique.
 
== Itō devient premier ministre ==
Itō et son protégé, [[Saionji Kinmochi]] réussissent finalement à créer partiellement un parti de gouvernement—legouvernement —le ''Kensei Seiyūkai'' (« Association des amis du gouvernement constitutionnel  ») —en— en {{date-|septembre 1900}}, et un mois plus tard, Itō devient premier ministre du premier cabinet Seiyūkai. Le ''Seiyūkai'' détient la majorité des sièges à la Chambre, mais les alliés conservateurs de Yamagata ont la plus grande influence dans la Chambre des Pairs, ce qui contraint Itō à demander une intervention impériale. Fatigué des querelles politiques, Itō démissionne en 1901. Par la suite, le poste de premier ministre alterne entre [[Katsura Tarō]], protégé de Yamagata, et Saionji . L'alternance du pouvoir politique est une indication de la capacité des deux parties à coopérer et à partager le pouvoir et contribue à favoriser la poursuite du développement de la politique des partis.
 
== Fin de l'ère Meiji ==
{{Article principal|Ère Meiji|Ère Taishō}}
 
En 1911, le Japon met fin à tous les traités inégaux. L'ère Meiji se termine avec la mort de l'[[Meiji (empereur)|empereur Meiji]] en 1912 et le début de l'[[ère Taishō]] (1912-1926) tandis que le prince héritier Yoshito devient le nouvel empereur ([[Empereur Taishō]]). La fin de l'ère Meiji est marquée par d'énormes investissements publics nationaux et étrangers et des programmes militaires, un crédit presque épuisé et un manque de devises pour payer les dettes. Cependant, le «  régime Meiji » perdure jusqu'à la [[Actes de capitulation du Japon|fin de la Seconde Guerre Mondiale]] en 1945.
 
Le début de l'ère Taishō est marqué par une crise politique qui interrompt la politique antérieure de compromis. Lorsque le premier ministre Saionji tente de réduire le budget militaire, le ministre de l'armée démissionne, faisant tomber le cabinet Seiyukai. Tant Yamagata et Saionji refusent de reprendre leurs postes respectifs et les ''[[genrō]]'' sont incapables de trouver une solution. L'indignation publique relativement à l'interférence des militaires dans la composition d'un cabinet et le rappel de Katsura pour un troisième mandat conduisent à une demande toujours plus forte pour que soit mis fin à la politique des ''genrō''. Malgré l'opposition de la vieille garde, les forces conservatrices forment leur propre parti en 1913, le ''[[Rikken Dōshikai]]'' (« Association constitutionnelle des amis  de Mathilde»), parti qui remporte la majorité à la Chambre contre le ''Seiyukai'' à la fin de 1914.
 
== Source ==
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[[Catégorie:Gouvernement du Japon]]
[[Catégorie:Politique dans l'empire du Japon]]
[[Catégorie:Meiji (empereur)]]