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« Hermione (frégate, 1779) » : différence entre les versions

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{{Titre mis en forme|''Hermione'' (1779)}}
{{Titre en italique}}
{{Autres navires|Hermione (navire)}}
{{Autres navires|Hermione (navire)}}
{{Infobox Navire
{{Infobox Navire
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| gréement = [[Trois-mâts carré]]
| gréement = [[Trois-mâts carré]]
| architecte = Henri Chevillard
| architecte = Henri Chevillard
| chantier = Arsenal de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]
| chantier = [[Arsenal de Rochefort]]
| fabrication = Coque en chêne
| fabrication = Coque en chêne
| design =
| design =
| lancement = 1779 (coule en 1793)
| lancement = 1779 (coule en 1793)
| équipage = 303 (rôle du 15 mai 1779) / 302 + 14 passagers (rôle du 23 janvier 1780) / 270 sans les valets (Ordonnance du 25 mars 1765) / 271 (Ordonnance du 1er mai 1786)
| équipage = 255 à 316 marins
| longueur = 66 m (mât de pavillon compris)
| longueur = 66 m (mât de pavillon compris)
| largeur = 11,5 mètres (11,24 ?)
| largeur = 11,5 mètres hors bordage (11,24 hors membres)
| tirant d'eau = 4,94 m (5,78 ?)
| tirant d'eau = 4,79 m (creux = 5,74 m)
| tirant d'air = 46,9 m
| tirant d'air = 46,9 m
| déplacement = {{unité|1166|tonnes}} à vide
| déplacement = {{unité|1166|tonnes}} au maximum
| appendice = <!-- quille fixe, dérive... -->
| appendice = <!-- quille fixe, dérive... -->
| lest =
| lest =
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| vitesse = {{conversion|14.5|knot|km:h|0}}
| vitesse = {{conversion|14.5|knot|km:h|0}}
}}
}}
L’'''''Hermione''''' est un [[navire de guerre]] [[Histoire de la marine française|français]] en service de [[1779]] à [[1793]]. C'est une [[frégate de 12]] (en référence au [[Canon de 12 livres|calibre de ses canons]]) portant {{nobr|26 canons}} de {{nobr|12 livres}} et {{nobr|8 canons}} supplémentaires de {{nobr|6 livres}}. En jargon naval on la dénomme « frégate de {{nobr|26 canons}} », bien qu'à l'origine elle en ait porté 34. Elle fait partie des [[Frégate (navire)|frégates]] de la [[classe Concorde|classe ''Concorde'']], construites à partir de 1777 à l'[[arsenal]] de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]].
L’'''''Hermione''''' est un [[navire de guerre]] [[Histoire de la marine française|français]] en service de [[1779]] à [[1793]]. C'est une [[frégate de 12]] (en référence au [[Canon de 12 livres|calibre de ses canons]]) portant {{nobr|26 canons}} de {{nobr|12 livres}} et {{nobr|8 canons}} supplémentaires de {{nobr|6 livres}}. En jargon naval on la dénomme « frégate de {{nobr|26 canons}} », bien qu'à l'origine elle en ait porté 34. Elle fait partie des [[Frégate (navire)|frégates]] de la [[classe Concorde|classe ''Concorde'']], construites à partir de 1777 à l'[[arsenal de Rochefort]].


Elle est connue pour avoir conduit pour sa deuxième traversée le [[Gilbert du Motier de La Fayette|marquis de La Fayette]] aux [[États-Unis]] en [[1780]], lui permettant de rejoindre les [[Patriot (Révolution américaine)|insurgés américains]] en lutte pour leur [[Guerre d'indépendance des États-Unis|indépendance]].
Elle est connue pour avoir conduit pour sa deuxième traversée le [[Gilbert du Motier de La Fayette|marquis de La Fayette]] aux [[États-Unis]] en [[1780]], lui permettant de rejoindre les [[Patriot (Révolution américaine)|insurgés américains]] en lutte pour leur [[Guerre d'indépendance des États-Unis|indépendance]].
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== Carrière dans la marine royale et républicaine ==
== Carrière dans la marine royale et républicaine ==
=== Construction à Rochefort (1778-1779) ===
=== Construction à Rochefort (1778-1779) ===
L’''Hermione'' est mise en chantier en {{date-|décembre 1778}} à l'arsenal de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] sur les plans d'[[Henri Chevillard]]{{sfn|Demerliac|1996|p=61}}, dit Chevillard Aîné. On est alors en pleine [[Guerre d'indépendance des États-Unis|guerre d'indépendance américaine]] et les chantiers navals français fonctionnent à plein régime. La [[Frégate (navire)|frégate]] est mise à flot le {{date-|28 avril 1779}}, soit moins de six mois après sa mise sur cale, et mâtée le 30 avril. L'armement débute le {{date-|1 mai 1779}}, et se termine le {{date-|11 mai}}.
L’''Hermione'' est mise en chantier en {{date-|décembre 1778}} à l'arsenal de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] sur les plans d'[[Henri Chevillard]]{{sfn|Demerliac|1996|p=61}}, dit Chevillard Aîné. On est alors en pleine [[Guerre d'indépendance des États-Unis|guerre d'indépendance américaine]] et les chantiers navals français fonctionnent à plein régime. La [[Frégate (navire)|frégate]] est mise à flot le {{date-|28 avril 1779}}, soit moins de six mois après sa mise sur cale, et mâtée le 30 avril. L'armement débute le {{date-|1 mai 1779}}, et se termine le {{date-|11 mai}}.


=== Campagne dans le Golfe de Gascogne (1779) ===
=== Campagne dans le golfe de Gascogne (1779) ===
[[Fichier:Hermione1779.jpg|gauche|vignette|Parcours de ''l'Hermione'' de mai à novembre 1779, d'après les positions données dans le livre de bord.]]
[[Fichier:Hermione1779.jpg|gauche|vignette|Parcours de ''l'Hermione'' de mai à novembre 1779, d'après les positions données dans le livre de bord.]]
Entre mai et {{date-|novembre 1779}}, le navire est testé avec succès dans le [[golfe de Gascogne]] sous le commandement du jeune [[lieutenant de vaisseau]] [[Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville|Louis-René-Madeleine Levassor de Latouche]] (futur [[vice-amiral (France)|vice-amiral]] et commandant en chef de la marine de [[Napoléon]]). L’''Hermione'' réalise alors une brillante campagne au large des côtes françaises et espagnoles, capturant avec audace trois [[corsaire]]s anglais et trois navires marchands.
Entre mai et {{date-|novembre 1779}}, le navire est testé avec succès dans le [[golfe de Gascogne]] sous le commandement du jeune [[lieutenant de vaisseau]] [[Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville|Louis-René-Madeleine Levassor de Latouche]] (appelé La Touche-Tréville après 1788, futur [[vice-amiral (France)|vice-amiral]] et commandant en chef de la marine de [[Napoléon]]). L’''Hermione'' réalise alors une brillante campagne au large des côtes françaises et espagnoles, capturant avec audace trois [[corsaire]]s anglais et trois navires marchands.


Le journal de bord de cette campagne est conservé au [[Service historique de la Défense|Service Historique de la Défense]] et constitue la source essentielle des paragraphes suivants.<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville|titre=Journal de la frégate du Roy l'Hermione de 32 canons, commandée par Monsieur de Latouche, lieutenant de vaisseau. La campagne commencée le 14 mai 1779 et finie le 31 décembre 1779.|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>
Le journal de bord de cette campagne est conservé au [[Service historique de la Défense|Service Historique de la Défense]] et constitue la source essentielle des paragraphes suivants<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville|titre=Journal de la frégate du Roy l'Hermione de 32 canons, commandée par Monsieur de Latouche, lieutenant de vaisseau. La campagne commencée le 14 mai 1779 et finie le 31 décembre 1779.|éditeur=|date=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.


{{Boîte déroulante|titre=État-major de l'Hermione le 18 mai 1779|contenu=
{{Boîte déroulante|titre=État-major de l'Hermione le 18 mai 1779|contenu=
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==== Capture de deux corsaires anglais ====
==== Capture de deux corsaires anglais ====
L'''Hermione'' quitte Rochefort le 18 mai 1779, et dans les jours suivants prend vainement en chasse plusieurs corsaires anglais. Le 29 mai, elle réussit à capturer la ''Defiance'', un corsaire anglais de 18 canons, 6 pierriers, 4 obusiers et 70 hommes d'équipage, parti de Falmouth. Le lendemain, elle capture la ''Lady's Resolution of London'', un autre corsaire anglais de 18 canons de 6 livres, 12 pierriers et 119 hommes d'équipage, parti également de Falmouth. Les deux navires capturés sont conduits à La Rochelle<ref name=":0" />.
L'''Hermione'' quitte Rochefort le {{date-|18 mai 1779}}, et dans les jours suivants prend vainement en chasse plusieurs corsaires anglais. Le 29 mai, elle réussit à capturer la ''Defiance'', un corsaire anglais de {{unité|18 canons}}, {{unité|6 pierriers}}, {{unité|4 obusiers}} et {{unité|70 hommes}} d'équipage, parti de Falmouth. Le lendemain, elle capture la ''Lady's Resolution of London'', un autre corsaire anglais de {{unité|18 canons}} de {{unité|6 livres}}, {{unité|12 pierriers}} et {{unité|119 hommes}} d'équipage, parti également de Falmouth. Les deux navires capturés sont conduits à La Rochelle<ref name=":0" />.


==== Navigations entre les Pertuis, Port-Louis et Royan ====
==== Navigations entre les Pertuis, Port-Louis et Royan ====
L'''Hermione'' appareille le 4 juin 1779 en compagnie de la frégate la ''[[Médée (1779)|Médée]]''. Le 8 juin, la perte du petit mât de hune incite Latouche à revenir à terre. La frégate s'échoue brièvement sur le banc de la Moulière à l'entrée de la Charente avant de gagner le mouillage de [[Port-des-Barques]] où les avaries sont réparées et un mois de vivres et d'eau douce embarqués.<ref name=":0" />
L'''Hermione'' appareille le {{date-|4 juin 1779}} en compagnie de la frégate la ''[[Médée (1779)|Médée]]''. Le 8 juin, la perte du petit mât de hune incite Latouche à revenir à terre. La frégate s'échoue brièvement sur le banc de la Moulière à l'entrée de la Charente avant de gagner le mouillage de [[Port-des-Barques]] où les avaries sont réparées et un mois de vivres et d'eau douce embarqués<ref name=":0" />.


Le 17 juin 1779, ''l'Hermione'' quitte Port-des-Barques pour une mission avec les frégates la ''Médée'' et la ''[[La Courageuse (1778)|Courageuse]]'', visant à éloigner des côtes le vaisseau de ligne de 50 canons anglais [[HMS Jupiter (1778)|HMS ''Jupiter'']]. Elle est de retour en rade de l'[[île d'Aix]] dès le 24 juin<ref name=":0" />.
Le {{date-|17 juin 1779}}, ''l'Hermione'' quitte Port-des-Barques pour une mission avec les frégates la ''Médée'' et la ''[[La Courageuse (1778)|Courageuse]]'', visant à éloigner des côtes le vaisseau de ligne de {{unité|50 canons}} anglais {{HMS|Jupiter|1778|6}}. Elle est de retour en rade de l'[[île d'Aix]] dès le 24 juin<ref name=":0" />.


Toujours avec la ''Courageuse'', ''l'Hermione'' appareille le 28 juin 1779 en direction de [[Belle-Île-en-Mer|Belle-Île]] avant de revenir vers les [[Pertuis d'Antioche|Pertuis]]. Du 3 au 10 juillet 1779, elle mouille devant [[Saint-Martin-de-Ré]] pendant que se rassemble un convoi d'une centaine de navires marchands à destination de la Bretagne, qu'elle escorte jusqu'à [[Port-Louis (Morbihan)|Port-Louis]]. La frégate rejoint ensuite l'estuaire de la [[Estuaire de la Gironde|Gironde]], mouille à Trompeloup ([[Pauillac#Ports|Pauillac]]), à [[Jau-Dignac-et-Loirac|Jau]], puis en rade de [[Royan]]. Des travaux d'entretien sont réalisés, de l'eau douce est embarquée ainsi que du sable pour compenser le poids de la farine consommée<ref name=":0" />.
Toujours avec la ''Courageuse'', ''l'Hermione'' appareille le {{date-|28 juin 1779}} en direction de [[Belle-Île-en-Mer|Belle-Île]] avant de revenir vers les [[Pertuis d'Antioche|Pertuis]]. Du 3 au {{date-|10 juillet 1779}}, elle mouille devant [[Saint-Martin-de-Ré]] pendant que se rassemble un convoi d'une centaine de navires marchands à destination de la Bretagne, qu'elle escorte jusqu'à [[Port-Louis (Morbihan)|Port-Louis]]. La frégate rejoint ensuite l'estuaire de la [[Estuaire de la Gironde|Gironde]], mouille à Trompeloup ([[Pauillac#Ports|Pauillac]]), à [[Jau-Dignac-et-Loirac|Jau]], puis en rade de [[Royan]]. Des travaux d'entretien sont réalisés, de l'eau douce est embarquée ainsi que du sable pour compenser le poids de la farine consommée<ref name=":0" />.


==== Capture d'un troisième corsaire anglais ====
==== Capture d'un troisième corsaire anglais ====
Le 29 juillet 1779, ''l'Hermione'' et la ''Courageuse'' appareillent en compagnie d'un convoi d'une douzaine de navires que les deux frégates escortent jusqu'au large du [[Portugal]] le 10 août. Au large de la Galice, elles rencontrent une partie de la flotte espagnole alliée, dont la frégate [[HMS Santa Margarita|Santa Margarita]]. Le 28 août, après avoir tiré 40 coups de canon, ''l'Hermione'' capture le corsaire anglais ''Hawk'' de 14 canons de 4 livres, 16 pierriers, 4 obusiers, et 62 hommes d'équipage. Le 2 septembre, les navires rejoignent le port espagnol de [[La Corogne]] où de l'eau et du bois sont embarqués, ainsi que des marins français convalescents.<ref name=":0" />
Le {{date-|29 juillet 1779}}, ''l'Hermione'' et la ''Courageuse'' appareillent en compagnie d'un convoi d'une douzaine de navires que les deux frégates escortent jusqu'au large du [[Portugal]] le 10 août. Au large de la Galice, elles rencontrent une partie de la flotte espagnole alliée, dont la frégate [[HMS Santa Margarita|Santa Margarita]]. Le 28 août, après avoir tiré {{unité|40 coups}} de canon, ''l'Hermione'' capture le corsaire anglais ''Hawk'' de {{unité|14 canons}} de {{unité|4 livres}}, {{unité|16 pierriers}}, {{unité|4 obusiers}}, et {{unité|62 hommes}} d'équipage. Le 2 septembre, les navires rejoignent le port espagnol de [[La Corogne]] où de l'eau et du bois sont embarqués, ainsi que des marins français convalescents<ref name=":0" />.


==== Jonction avec la flotte française en rade de Brest ====
==== Jonction avec la flotte française en rade de Brest ====
''L'Hermione'' quitte La Corogne le 12 septembre 1779 et rejoint la [[rade de Brest]] six jours plus tard, au lendemain de la {{Lien |langue=en |trad=Action of 17 August 1779 |fr=Combat du 17 août 1779 |texte= capture du vaisseau}} [[HMS Ardent (1764)|HMS ''Ardent'']] par les frégates ''Junon'' et ''Gentille''. La flotte française est alors au mouillage en rade de Brest sous le commandement du [[Louis Guillouet d'Orvilliers|comte d'Orvilliers]], bientôt remplacé par le [[Louis Charles du Chaffault de Besné|comte du Chaffault]] suite au fiasco du [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI#Fiasco franco-espagnol dans la Manche (1779)|débarquement franco-espagnol]] manqué en Angleterre. Le 20 août, la flotte célèbre la [[prise de la Grenade]] par le [[Charles Henri d'Estaing|comte d'Estaing]]<ref name=":0" />.
''L'Hermione'' quitte La Corogne le {{date-|12 septembre 1779}} et rejoint la [[rade de Brest]] six jours plus tard, au lendemain de la {{Lien |langue=en |trad=Action of 17 August 1779 |fr=Combat du 17 août 1779 |texte= capture du vaisseau}} {{HMS|Ardent|1764|6}} par les frégates ''Junon'', ''Surveillante'' et ''Gentille''. Les flottes franço-espagnoles sont alors au mouillage en rade de Brest sous le commandement du [[Louis Guillouet d'Orvilliers|comte d'Orvilliers]], bientôt remplacé par le [[Louis Charles du Chaffault de Besné|comte du Chaffault]] à la suite du fiasco du [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI#Fiasco franco-espagnol dans la Manche (1779)|débarquement franco-espagnol]] manqué en Angleterre. Le 20 août, la flotte célèbre la [[prise de la Grenade]] par le [[Charles Henri d'Estaing|comte d'Estaing]]<ref name=":0" />.


==== Capture de trois navires marchands ====
==== Capture de trois navires marchands ====
Le {{date-|1 octobre 1779}}, après avoir complété son approvisionnement en eau et en [[biscuit de mer]], ''l'Hermione'' appareille en direction de l'ouest. Le 6 octobre, elle capture le navire anglais ''Anna'' venant de la Jamaïque, chargé de sucre et de rhum et transportant 11 hommes d'équipage, qu'elle remorque jusqu'aux côtes françaises. Les 21 et 22 octobre, deux autres navires anglais sont capturés : la ''Marie'' venant de Lisbonne, chargée de fruits secs et de vin, avec 4 hommes à bord, puis le ''Pélican'' venant également du Portugal, chargé de sel, avec 6 hommes à bord. Le 5 novembre, la frégate est au mouillage de l'île d'Aix, et est finalement de retour à Rochefort le {{date-|8 novembre 1779}}<ref name=":0" />.
Après le combat de la Surveillante et du Québec. Le {{date-|1 octobre 1779}}, après avoir complété son approvisionnement en eau et en [[biscuit de mer]], ''l'Hermione'' appareille en direction de l'ouest. Le 6 octobre, elle capture le navire anglais ''Anna'' venant de la Jamaïque, chargé de sucre et de rhum et transportant {{unité|11 hommes}} d'équipage, qu'elle remorque jusqu'aux côtes françaises. Les 21 et 22 octobre, deux autres navires anglais sont capturés : la ''Marie'' venant de Lisbonne, chargée de fruits secs et de vin, avec {{unité|4 hommes}} à bord, puis le ''Pélican'' venant également du Portugal, chargé de sel, avec {{unité|6 hommes}} à bord. Le 5 novembre, la frégate est au mouillage de l'île d'Aix, et est finalement de retour à Rochefort le {{date-|8 novembre 1779}}<ref name=":0" />.


=== Campagne en Amérique du Nord (1780-1782) ===
=== Campagne en Amérique du Nord (1780-1782) ===


==== Doublage de la coque et navigation sur les côtes françaises ====
==== Doublage de la coque et navigation sur les côtes françaises ====
Au cours des mois de novembre et {{date-|décembre 1779}}, la coque de l'''Hermione'' reçoit un [[Doublage en cuivre|doublage de cuivre]] constitué de {{unité|1100|feuilles}} de métal. Ce doublage est destiné à protéger la coque des attaques des [[Teredinidae|tarets]], et à éviter la fixation des algues et des coquillages sur la carène, ce qui améliore la vitesse de la frégate<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville|titre=Journal de la frégate du Roi l’Hermione de 32 canons, commandée par Mr de Latouche, lieutenant de vaisseau. La campagne commencée le 23 janvier 1780 et finie le 26 février 1782.|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
Au cours des mois de novembre et {{date-|décembre 1779}}, la coque de l'''Hermione'' reçoit un [[Doublage en cuivre|doublage de cuivre]] constitué de {{unité|1100|feuilles}} de métal. Ce doublage est destiné à protéger la coque des attaques des [[Teredinidae|tarets]], et à éviter la fixation des algues et des coquillages sur la carène, ce qui améliore la vitesse de la frégate<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville|titre=Journal de la frégate du Roi l’Hermione de 32 canons, commandée par Mr de Latouche, lieutenant de vaisseau. La campagne commencée le 23 janvier 1780 et finie le 26 février 1782.|éditeur=|date=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.


L{{'}}''Hermione'' quitte Rochefort le {{date-|23 janvier 1780}}, toujours commandée par [[Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville|Latouche-Tréville]]. Parmi l'équipage, on trouve aussi le pilotin [[Jean Jacques Étienne Lucas]] ou le chirurgien Adrien Fabré<ref>{{Ouvrage|nom1=Kerneis, Jean-Pierre.|titre=Un modèle de l'ancienne médecine Nantaise : Adrien Jean Pierre Fabré, chirurgien navigans, compagnon de La Fayette|éditeur=Chiffoleau|date=1968|oclc=21012104|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/21012104|consulté le=2020-04-21}}</ref>. Le 29 janvier, la frégate réussit à sortir de la Charente et effectue une navigation de surveillance dans le golfe de Gascogne puis en direction de [[Belle-Île-en-Mer|Belle-Île]], de la [[baie de Quiberon]] et de la [[baie d'Audierne]], et mouille devant [[Camaret-sur-Mer|Camaret]] le 12 février. Elle se joint ensuite à la ''Galathée'' pour escorter un convoi de 75 navires marchands en direction de l'estuaire de la Gironde, mais revient au mouillage de Port-des-Barques après avoir constaté un défaut sur la grande vergue<ref name=":1" />.
L{{'}}''Hermione'' quitte Rochefort le {{date-|23 janvier 1780}}, toujours commandée par [[Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville|Latouche-Tréville]]. Parmi l'équipage, on trouve aussi le pilotin [[Jean Jacques Étienne Lucas]] ou le chirurgien Adrien Fabré<ref>{{Ouvrage|nom1=[[Jean-Pierre Kernéis|Kerneis, Jean-Pierre]].|titre=Un modèle de l'ancienne médecine Nantaise : Adrien Jean Pierre Fabré, chirurgien navigans, compagnon de La Fayette|éditeur=Chiffoleau|date=1968|oclc=21012104|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/21012104|consulté le=2020-04-21}}</ref>. Le 29 janvier, la frégate réussit à sortir de la Charente et effectue une navigation de surveillance dans le golfe de Gascogne puis en direction de [[Belle-Île-en-Mer|Belle-Île]], de la [[baie de Quiberon]] et de la [[baie d'Audierne]], et mouille devant [[Camaret-sur-Mer|Camaret]] le 12 février. Elle se joint ensuite à la ''Galathée'' pour escorter un convoi de 75 navires marchands en direction de l'estuaire de la Gironde, mais revient au mouillage de Port-des-Barques après avoir constaté un défaut sur la grande vergue<ref name=":1" />.


{{Boîte déroulante|titre=État-major de l'Hermione le 23 janvier 1780|contenu=
{{Boîte déroulante|titre=État-major de l'Hermione le 23 janvier 1780|contenu=
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''L'Hermione'' appareille de nouveau le 29 mai 1780, cette fois vers le sud. Dans les jours qui suivent, elle capture deux navires de commerce anglais : le brick anglais ''Thomas of Irvine'' chargé de beurre, de chandelles et de savon le 2 juin au sud de [[Nantucket]], puis le ''Ruovery'' chargé de sel le 6 juin au sud de [[Long Island]].
''L'Hermione'' appareille de nouveau le 29 mai 1780, cette fois vers le sud. Dans les jours qui suivent, elle capture deux navires de commerce anglais : le brick anglais ''Thomas of Irvine'' chargé de beurre, de chandelles et de savon le 2 juin au sud de [[Nantucket]], puis le ''Ruovery'' chargé de sel le 6 juin au sud de [[Long Island]].


Le {{date-|7 juin 1780}}, la frégate française {{Lien |langue=en |trad=Action of 7 June 1780 |fr=Combat du 7 juin 1780 |texte= combat la frégate britannique ''Iris''}} au large de Long Island et subit d'importants dommages. Au cours du combat d'une durée d'une heure et demie, ''l'Hermione'' tire 260 coups de canon, 140 coups de pierrier et 1 280 coups de fusil et d'espingole. Dix hommes sont tués, et 37 sont blessés dont le commandant et son second. Deux des blessés meurent de leurs blessures dans les jours qui suivent. Une polémique dans la presse suit cet engagement, chacun des deux commandants revendiquant la victoire. Hawker, commandant de ''l'Iris'', écrit que ''l'Hermione'' a pris la fuite, ce que Latouche dément formellement<ref name=":1" />.
Le {{date-|7 juin 1780}}, la frégate française {{Lien |langue=en |trad=Action of 7 June 1780 |fr=Combat du 7 juin 1780 |texte= combat la frégate britannique ''Iris''}} au large de Long Island et subit d'importants dommages. Au cours du combat d'une durée d'une heure et demie, ''l'Hermione'' tire 260 coups de canon, 140 coups de pierrier et {{formatnum:1280}} coups de fusil et d'espingole. Dix hommes sont tués, et 37 sont blessés dont le commandant et son second. Deux des blessés meurent de leurs blessures dans les jours qui suivent. Une polémique dans la presse suit cet engagement, chacun des deux commandants revendiquant la victoire. Hawker, commandant de ''l'Iris'', écrit que ''l'Hermione'' a pris la fuite, ce que Latouche dément formellement<ref name=":1" />.

{{Citation bloc|Si vous avez avancé que j’ai fui devant vous, vous en avez imposé et vous me connaissez mal, je n’aurai jamais eu la honte de fuir devant un ennemi de force égale. Vos coups m’ayant occasionné autant de dommages dans mon gréement que les miens vous en ont causé dans le corps de votre vaisseau, j’ai été dans l’impossibilité de tenir le vent pour recommencer le combat, il dépendait de vous d’arriver sur moi pour le rengager de nouveau, vous aviez infiniment plus de moyens de manœuvrer que j’en avais. Lorsque j’ai vu que vous teniez le vent, j’ai attribué votre retraite à la quantité de monde que vous aviez perdu, ce qui aide à me le persuader, c’est le peu de vivacité de votre feu dans les dernières bordées.|Latouche|Lettre au capitaine Hawker commandant la frégate du Roi d'Angleterre l'Iris de 32 canons de 12 et de 9, en date du 22 juin 1780|dans une liste=}}


{{Boîte déroulante|titre=Tués lors du combat contre l'Iris le 7 juin 1780, ou des suites de leurs blessures|contenu=
{{Boîte déroulante|titre=Tués lors du combat contre l'Iris le 7 juin 1780, ou des suites de leurs blessures|contenu=
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Du 12 au 15 juillet 1780, ''l'Hermione'' part sans succès à la recherche de la flûte ''l'Isle de France'' chargée de 350 hommes de troupes, qui s'est séparée de la flotte 3 jours avant son arrivée<ref name=":1" />.
Du 12 au 15 juillet 1780, ''l'Hermione'' part sans succès à la recherche de la flûte ''l'Isle de France'' chargée de 350 hommes de troupes, qui s'est séparée de la flotte 3 jours avant son arrivée<ref name=":1" />.


Craignant une attaque des anglais, les français préparent activement la défense de Newport et de la [[Baie de Narragansett|baie de Narraganset]]. L'équipage de l'Hermione est chargé de l'armement du {{Lien |langue=en |trad=Fort Wetherill |fr=Fort Dumpling |texte=Fort Dumpling}} avant l'abandon de l'[[île Conanicut]] décidé le 27 juillet 1780. Le 1er juillet, ''l'Hermione'' mouille entre les frégates la ''Surveillante'' et ''l'Amazone'' au nord de {{Lien |langue=en |trad=Goat Island (Rhode Island) |fr=Goat Island (Rhode Island) |texte=Goat Island}}. Elle conserve cette position, indiquée sur le plan de défense de Newport réalisé par le lieutenant Mullon, jusqu'au 9 octobre 1780, date à laquelle elle rejoint de nouveau la grande rade. Entretemps, son équipage participe à l'armement des redoutes de la petite île de {{Lien |langue=en |trad=Rose Island (Rhode Island) |fr=Rose Island |texte=Rose Island}}<ref name=":1" />.
Craignant une attaque des anglais, les français préparent activement la défense de Newport et de la [[Baie de Narragansett|baie de Narraganset]]. L'équipage de l'Hermione est chargé de l'armement du {{Lien |langue=en |trad=Fort Wetherill |fr=Fort Dumpling |texte=Fort Dumpling}} avant l'abandon de l'[[île Conanicut]] décidé le 27 juillet 1780. Le {{1er}} juillet, ''l'Hermione'' mouille entre les frégates la ''Surveillante'' et ''l'Amazone'' au nord de {{Lien |langue=en |trad=Goat Island (Rhode Island) |fr=Goat Island (Rhode Island) |texte=Goat Island}}. Elle conserve cette position, indiquée sur le plan de défense de Newport réalisé par le lieutenant Mullon, jusqu'au 9 octobre 1780, date à laquelle elle rejoint de nouveau la grande rade. Entretemps, son équipage participe à l'armement des redoutes de la petite île de {{Lien |langue=en |trad=Rose Island (Rhode Island) |fr=Rose Island |texte=Rose Island}}<ref name=":1" />.


Le 28 octobre 1780, l'<nowiki/>''Hermione'' et la ''Surveillante'' appareillent avec l'''Amazone'' pour protéger le départ de cette dernière qui conduit en France le [[Donatien de Rochambeau|vicomte de Rochambeau]] (fils du comte de Rochambeau, commandant des troupes) pour demander au roi l'envoi de renforts maritimes. Les frégates capturent le ''Philippe'', un navire marchand anglais chargé de vin et de fruits, et rejoignent Boston le 14 novembre 1780. Elles quittent Boston le 11 janvier 1781 avec la flûte ''l'Isle de France'', et rejoignent la base de Newport le 26 janvier malgré des conditions météorologiques difficiles. Les semaines qui suivent sont consacrées à des travaux d'entretien et de réparation du gréement<ref name=":1" />.
Le 28 octobre 1780, l'<nowiki/>''Hermione'' et la ''Surveillante'' appareillent avec l'''Amazone'' pour protéger le départ de cette dernière qui conduit en France le [[Donatien de Rochambeau|vicomte de Rochambeau]] (fils du comte de Rochambeau, commandant des troupes) pour demander au roi l'envoi de renforts maritimes. Les frégates capturent le ''Philippe'', un navire marchand anglais chargé de vin et de fruits, et rejoignent Boston le 14 novembre 1780. Elles quittent Boston le 11 janvier 1781 avec la flûte ''l'Isle de France'', et rejoignent la base de Newport le 26 janvier malgré des conditions météorologiques difficiles. Les semaines qui suivent sont consacrées à des travaux d'entretien et de réparation du gréement<ref name=":1" />.
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==== Croisière avec l'''Astrée'' vers l'Acadie ====
==== Croisière avec l'''Astrée'' vers l'Acadie ====
[[Fichier:Parcours de l'Hermione de juin à septembre 1781, d'après les positions données dans le livre de bord.jpg|alt=|vignette|Parcours de ''l'Hermione'' de juin à septembre 1781, d'après les positions données dans le livre de bord.]]
Le 2 juin 1781, ''l'Hermione'' quitte Newport à destination de Boston. Elle y retrouve la frégate l’''Astrée'' commandée par [[Jean-François de La Pérouse]], avec laquelle elle appareille le 23 juin pour une croisière en direction des côtes d'[[Acadie (Nouvelle-France)|Acadie]], de [[Terre-Neuve]], et du [[golfe du Saint-Laurent]]. En quelques jours, ''l'Astrée'' et ''l'Hermione'' capturent quatre navires anglais : le ''Thorn'', corvette de 18 canons, le ''Friendship'' chargé de sucre, rhum et café, le ''Phoenix'' chargé de sel, café et tabac, et le ''Lockard Rose'' chargé de bois et de filets. Le {{date-|21 juillet 1781}}, au large de l'[[Île Royale (Cap-Breton)|île Royale]] (actuelle [[île du Cap-Breton]]), les deux navires français rencontrent un convoi escorté par six bâtiments anglais, qu'elles attaquent. C'est la [[bataille navale de Louisbourg]], combat d'une durée de 2 heures au cours duquel, 509 coups de canon, 100 de pierriers et 1 700 de fusil ou d'espingoles sont tirés depuis ''l'Hermione''. Deux navires anglais amènent leur pavillon, le ''Jack'' de 14 canons de 9 livres est capturé, mais la frégate ''Charlestown'' de 28 canons de 9 et 6 livres réussit à fuir à la faveur de la nuit. Les dégâts matériels sont importants, particulièrement dans le gréement, et un total de 22 victimes est signalé sur ''l'Hermione'' : 3 morts, 6 blessés graves dont trois meurent quelques jours plus tard, et 13 blessés légers<ref name=":1" />. Cet affrontement a été représenté par le lieutenant de frégate auxiliaire Mullon présent à bord, puis peint par [[Auguste-Louis de Rossel]].
Le 2 juin 1781, ''l'Hermione'' quitte Newport à destination de Boston. Elle y retrouve la frégate l’''Astrée'' commandée par [[Jean-François de La Pérouse]], avec laquelle elle appareille le 23 juin pour une croisière en direction des côtes d'[[Acadie (Nouvelle-France)|Acadie]], de [[Terre-Neuve]], et du [[golfe du Saint-Laurent]]. En quelques jours, ''l'Astrée'' et ''l'Hermione'' capturent quatre navires anglais : le ''Thorn'', corvette de 18 canons, le ''Friendship'' chargé de sucre, rhum et café, le ''Phoenix'' chargé de sel, café et tabac, et le ''Lockard Rose'' chargé de bois et de filets. Le {{date-|21 juillet 1781}}, au large de l'[[Île Royale (Cap-Breton)|île Royale]] (actuelle [[île du Cap-Breton]]), les deux navires français rencontrent un convoi escorté par six bâtiments anglais, qu'elles attaquent. C'est la [[bataille navale de Louisbourg]], combat d'une durée de 2 heures au cours duquel, 509 coups de canon, 100 de pierriers et {{formatnum:1700}} de fusil ou d'espingoles sont tirés depuis ''l'Hermione''. Deux navires anglais amènent leur pavillon, le ''Jack'' de 14 canons de 9 livres est capturé, mais la frégate ''Charlestown'' de 28 canons de 9 et 6 livres réussit à fuir à la faveur de la nuit. Les dégâts matériels sont importants, particulièrement dans le gréement, et un total de 22 victimes est signalé sur ''l'Hermione'' : 3 morts, 6 blessés graves dont trois meurent quelques jours plus tard, et 13 blessés légers<ref name=":1" />. Cet affrontement a été représenté par le lieutenant de frégate auxiliaire Mullon présent à bord, puis peint par [[Auguste-Louis de Rossel]].


{{Boîte déroulante|titre=Tués lors de la bataille de Louisbourg le 21 juillet 1781, ou des suites de leurs blessures|contenu=
{{Boîte déroulante|titre=Tués lors de la bataille de Louisbourg le 21 juillet 1781, ou des suites de leurs blessures|contenu=
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Fichier:Combat naval de Louisbourg 1781.jpg|''Combat naval à la hauteur de Louisbourg'' par Auguste-Louis de Rossel de Cercy.
Fichier:Combat naval de Louisbourg 1781.jpg|''Combat naval à la hauteur de Louisbourg'' par Auguste-Louis de Rossel de Cercy.
Fichier:Combat de Louisbourg 21Juillet 1781Lieutenant de Fregate auxillaire Mullon.jpg|Vue du combat de Louisbourg le 21 juillet 1781, par le lieutenant Mullon.
Fichier:Combat de Louisbourg 21Juillet 1781Lieutenant de Fregate auxillaire Mullon.jpg|Vue du combat de Louisbourg le 21 juillet 1781, par le lieutenant Mullon.
Fichier:Hermione au combat de Louisbourg 1781.jpg|L'''Hermione'' au combat naval de Louisbourg le 21 juillet 1781 (détail).
Fichier:Hermione au combat de Louisbourg 1781.jpg|L'''Hermione'' au combat naval de Louisbourg le 21 juillet 1781 (détail).
</gallery>''L'Hermione'' et ''l'Astrée'' regagnent Boston le 17 août 1781 et y procèdent à des réparations, aux soins des équipages et à l'avitaillement. Le 1er septembre, les deux frégates et le vaisseau le ''Sagittaire'' tentent en vain de porter secours à la frégate la ''[[Magicienne (1778)|Magicienne]]'' aux prises avec un vaisseau anglais de 50 canons, le ''Chatham'', qui réussit à la capturer au large de la ville avant la sortie des renforts français.
</gallery>''L'Hermione'' et ''l'Astrée'' regagnent Boston le 17 août 1781 et y procèdent à des réparations, aux soins des équipages et à l'avitaillement. Le 1er septembre, les deux frégates et le vaisseau le ''Sagittaire'' tentent en vain de porter secours à la frégate la ''[[Magicienne (1778)|Magicienne]]'' aux prises avec un vaisseau anglais de 50 canons, le ''Chatham'', qui réussit à la capturer au large de la ville avant la sortie des renforts français<ref name=":1" />.


==== Bataille de Yorktown ====
==== Bataille de Yorktown ====
[[Fichier:Carte de la partie de la Virginie ou l'armée combinée de France & des États-Unis de l'Amérique a fait prisonnière l'Armée anglaise commandée par Lord Cornwallis le 19 octobre. 1781, avec le plan de LOC gm71002364.jpg|vignette|200x200px|Plan de l'attaque de Yorktown.]]
[[Fichier:Carte de la partie de la Virginie ou l'armée combinée de France & des États-Unis de l'Amérique a fait prisonnière l'Armée anglaise commandée par Lord Cornwallis le 19 octobre. 1781, avec le plan de LOC gm71002364.jpg|vignette|200x200px|Plan de l'attaque de Yorktown.]]
Le 9 {{date-|septembre 1781}}, l'''Hermione'' quitte Boston en direction de la baie de Chesapeake où elle parvient le 29 septembre, rejoignant les flottes réunies de Barras, arrivé de Newport le 7 septembre, et de [[François Joseph Paul de Grasse]] arrivé des Antilles le 29 août. Ce dernier a remporté le 5 septembre 1781 la [[bataille de la baie de Chesapeake]], victoire importante sur l'escadre anglaise de [[Thomas Graves (amiral)|Thomas Graves]] qui permet aux alliés franco-américains d'assiéger les troupes anglaises de [[Charles Cornwallis|Lord Cornwallis]] enfermées dans [[Yorktown (Virginie)|Yorktown]].
Le 9 {{date-|septembre 1781}}, l'''Hermione'' quitte Boston en direction de la baie de Chesapeake où elle parvient le 29 septembre<ref name=":1" />, rejoignant les flottes réunies de Barras, arrivé de Newport le 7 septembre, et de [[François Joseph Paul de Grasse]] arrivé des Antilles le 29 août. Ce dernier a remporté le 5 septembre 1781 la [[bataille de la baie de Chesapeake]], victoire importante sur l'escadre anglaise de [[Thomas Graves (amiral)|Thomas Graves]] qui permet aux alliés franco-américains d'assiéger les troupes anglaises de [[Charles Cornwallis|Lord Cornwallis]] enfermées dans [[Yorktown (Virginie)|Yorktown]].


''L'Hermione'' participe à la décisive [[bataille de Yorktown]], notamment en participant au ravitaillement des vaisseaux de ligne qui assurent le blocus de la baie. Le siège de la ville s'achève le {{date-|19 octobre}} 1781 par la reddition des troupes anglaises de [[Charles Cornwallis|Lord Cornwallis]] face aux insurgés américains menés par [[George Washington|Washington]], aux volontaires de Lafayette et à leurs alliés français conduits par [[Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur de Rochambeau|Rochambeau]]. Le 27 octobre, ''l'Hermione'' placée en mission de surveillance à l'entrée de la baie de Chesapeake signale l'arrivée de l'escadre anglaise de Graves apportant les renforts envoyés par le général [[Henry Clinton (1730-1795)|Henry Clinton]]. Arrivée trop tardivement, la flotte anglaise fait finalement demi-tour, et la guerre bascule alors en faveur des insurgés.
''L'Hermione'' participe à la décisive [[bataille de Yorktown]], notamment en participant au ravitaillement des vaisseaux de ligne qui assurent le blocus de la baie<ref name=":1" />. Le siège de la ville s'achève le {{date-|19 octobre}} 1781 par la reddition des troupes anglaises de [[Charles Cornwallis|Lord Cornwallis]] face aux insurgés américains menés par [[George Washington|Washington]], aux volontaires de Lafayette et à leurs alliés français conduits par [[Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur de Rochambeau|Rochambeau]]. Le 27 octobre, ''l'Hermione'' placée en mission de surveillance à l'entrée de la baie de Chesapeake signale l'arrivée de l'escadre anglaise de Graves apportant les renforts envoyés par le général [[Henry Clinton (1730-1795)|Henry Clinton]]. Arrivée trop tardivement, la flotte anglaise fait finalement demi-tour, et la guerre bascule alors en faveur des insurgés.
[[Fichier:Carte hermione 1780 1782.jpg|gauche|vignette|Parcours de ''l'Hermione'' de mars 1780 à février 1782, d'après les positions données dans le livre de bord.]]
Après la [[capitulation de Yorktown]], le [[comte de Grasse]] appareille avec la flotte pour les Antilles. Quelques unités demeurent en baie de Chesapeake sous le commandement de Jacques-Aimé Le Saige chevalier de La Villèsbrunne commandant du vaisseau le ''Romulus'', dont les frégates la ''Diligente'' et ''l'Hermione''<ref>''Les combattants français de la guerre américaine, 1778-1783'', {{p.|151}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5525402h/f184.item (''lire en ligne'')].</ref>{{,}}<ref>[[Georges Lacour-Gayet]], ''La marine militaire de France sous le règne de Louis XVI'', Honoré Champion libraire-éditeur, Paris, 1905, {{p.|413}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k118128n/f421.item.r= (''lire en ligne'')].</ref>. Cette dernière accompagne une flûte hollandaise chargée de sucre et de café jusqu'à [[Elkton (Maryland)|Head of Elk]], à l'extrémité septentrionale de la baie de Chesapeake, où elle mouille du 14 décembre 1781 au 14 janvier 1782<ref name=":1" />.


Le 21 janvier 1782, ''l'Hermione'' est de retour au mouillage devant la ville de Yorktown, où Latouche apprend son prochain retour en France. Les journées suivantes sont passées à décharger les effets embarqués à Head of Elk et destinés à l'armée, ainsi qu'à effectuer l'avitaillement et les préparatifs pour la traversée de l'océan Atlantique. Le 2 {{date-|février 1782}}, l'''Hermione'' quitte les côtes américaines pour regagner la France. Elle ramène avec elle [[Antoine Charles du Houx de Vioménil]], commandant en second de Rochambeau et plusieurs officiers français de l'armée. La frégate mouille en rade de l'[[île d'Aix]] après seulement 23 jours de navigation, le {{date-|25 février}} 1782.
Après la [[capitulation de Yorktown]], le [[comte de Grasse]] laisse à Chesapeake sous le commandement de Jacques-Aimé Le Saige chevalier de La Villèsbrunne le ''Romulus'', l'''Hermione'' et la ''Diligente''<ref>''Les combattants français de la guerre américaine, 1778-1783'', {{p.|151}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5525402h/f184.item (''lire en ligne'')].</ref>{{,}}<ref>[[Georges Lacour-Gayet]], ''La marine militaire de France sous le règne de Louis XVI'', Honoré Champion libraire-éditeur, Paris, 1905, {{p.|413}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k118128n/f421.item.r= (''lire en ligne'')].</ref>.


Au totale, pour la période allant de avril 1780 au 21 février 1782, il y eut 45 tués à bord de l'''Hermione'' dont<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Rémi Monaque|titre=Les aventures de Louis-René de Latouche-Tréville|passage=p 76|lieu=Paris|éditeur=SPM|date=2000|pages totales=112|isbn=978-2-901952-34-3}}</ref> :
Le 2 {{date-|février 1782}}, l'''Hermione'' quitte les côtes américaines pour regagner la France. La frégate mouille en rade de l'[[île d'Aix]] le {{date-|25 février}}.

- 18 morts au combat;

- 13 morts par la maladie;

- 14 morts par accident (dont 12 le 14 avril 1781 à cause du naufrage d'une chaloupe)


=== Campagne aux Indes (1782-1784) ===
=== Campagne aux Indes (1782-1784) ===
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Le {{date-|2 septembre 1782}}, l'<nowiki/>''Hermione'' repart sous le commandement de François Bérauld du Perou. Elle accompagne alors une flottille en direction de l'[[océan Indien]] pour renforcer l'escadre de [[Pierre André de Suffren]] dans le conflit avec les Britanniques pour le contrôle du [[golfe de Bengale]]. Après une escale au [[Le Cap|Cap]] du {{date-|7 février}} au {{date-|13 mars 1783}}, l'''Hermione'' atteint l'île de France le {{date-|18 avril}} et rejoint la [[Escadre Suffren dans l'océan Indien|flotte de Suffren]] le {{date-|14 juillet 1783}}, quelques jours après son importante victoire à [[Bataille de Gondelour (1783)|Gondelour]]. La nouvelle de la paix, dont des préliminaires sont établis dès le {{date-|20 janvier 1783}} à [[Traité de Versailles (1783)|Versailles]], est arrivée dès le {{date-|29 juin}} avec la frégate anglaise {{Lien|langue=en|trad=HMS Medea (1778)|fr=Frégate Medea|texte= ''Medea''}}.
Le {{date-|2 septembre 1782}}, l'<nowiki/>''Hermione'' repart sous le commandement de François Bérauld du Perou. Elle accompagne alors une flottille en direction de l'[[océan Indien]] pour renforcer l'escadre de [[Pierre André de Suffren]] dans le conflit avec les Britanniques pour le contrôle du [[golfe de Bengale]]. Après une escale au [[Le Cap|Cap]] du {{date-|7 février}} au {{date-|13 mars 1783}}, l'''Hermione'' atteint l'île de France le {{date-|18 avril}} et rejoint la [[Escadre Suffren dans l'océan Indien|flotte de Suffren]] le {{date-|14 juillet 1783}}, quelques jours après son importante victoire à [[Bataille de Gondelour (1783)|Gondelour]]. La nouvelle de la paix, dont des préliminaires sont établis dès le {{date-|20 janvier 1783}} à [[Traité de Versailles (1783)|Versailles]], est arrivée dès le {{date-|29 juin}} avec la frégate anglaise {{Lien|langue=en|trad=HMS Medea (1778)|fr=Frégate Medea|texte= ''Medea''}}.


Le {{date-|15 septembre 1783}}, la frégate quitte [[Trinquemalay]] et reprend la direction de la France. Après des escales à l'[[Île de France (Maurice)|île de France]] et à l'[[île Bourbon]] en {{date-|octobre 1783}}, l'''Hermione'' s'arrête également au [[Le Cap|Cap]] et atteint Rochefort le {{date-|12 février 1784}}<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Monsieur de Boisgelin|titre=Journal de la frégate du Roy l'Hermione commandée par Mr le Ch. Duperou capitaine de vaisseau depuis Trinquemalai jusqu'à Rochefort.|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.<sup>,</sup><ref>{{Ouvrage|nom1=Bouthet du Rivault, Philippe, 1941-....|titre=La navigation au XVIIIe siècle à la lumière du Journal de bord de "l'Hermione" : voyage de retour d'Inde, 15 septembre 1783-12 février 1784|éditeur=Comité rochefortais de documentation historique de la marine|date=DL 2016|isbn=978-2-9544536-4-4|isbn2=2-9544536-4-8|oclc=1041606571|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/1041606571|consulté le=2020-04-20}}</ref>
Le {{date-|15 septembre 1783}}, la frégate quitte [[Trinquemalay]] et reprend la direction de la France. Après des escales à l'[[Île de France (Maurice)|île de France]] et à l'[[île Bourbon]] en {{date-|octobre 1783}}, l'''Hermione'' s'arrête également au [[Le Cap|Cap]] et atteint Rochefort le {{date-|12 février 1784}}<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Monsieur de Boisgelin|titre=Journal de la frégate du Roy l'Hermione commandée par Mr le Ch. Duperou capitaine de vaisseau depuis Trinquemalai jusqu'à Rochefort.|éditeur=|date=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|nom1=Bouthet du Rivault, Philippe, 1941-....|titre=La navigation au XVIIIe siècle à la lumière du Journal de bord de "l'Hermione" : voyage de retour d'Inde, 15 septembre 1783-12 février 1784|éditeur=Comité rochefortais de documentation historique de la marine|date=DL 2016|isbn=978-2-9544536-4-4|isbn2=2-9544536-4-8|oclc=1041606571|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/1041606571|consulté le=2020-04-20}}</ref>


=== Campagne révolutionnaire et naufrage (1793) ===
=== Campagne révolutionnaire et naufrage (1793) ===
En 1793, la [[France révolutionnaire]] se mobilise, à force de [[levée en masse|levées en masse]], pour faire face à la [[Première Coalition]], tandis que l'Ouest du pays s'embrase. La [[guerre de Vendée]] bat son plein avec ses atrocités, vidant les ports de marins et d'officiers, devenus hostiles à la [[convention nationale|Convention]].
En 1793, la [[France révolutionnaire]] se mobilise, à force de [[levée en masse|levées en masse]], pour faire face à la [[Première Coalition]], tandis que l'Ouest du pays s'embrase. La [[guerre de Vendée]] bat son plein avec ses atrocités, vidant les ports de marins et d'officiers, devenus hostiles à la [[convention nationale|Convention]].


L’''Hermione'' reprend du service sous le commandement du récemment promu [[capitaine de vaisseau (France)|capitaine de vaisseau]] (et futur amiral) [[Pierre Martin (amiral)|Pierre Martin]]. Entre Brest et la frontière espagnole, elle escorte les navires de commerce, chasse les corsaires anglais et apporte son soutien aux troupes républicaines engagées contre les [[Vendée (département)|Vendéens]]. Elle participe notamment à la [[Deuxième bataille des Sables-d'Olonne|défense de la ville des Sables-d'Olonne]] en {{date-|mars 1793}}, puis est postée dans l’embouchure de la [[Loire (fleuve)|Loire]] à partir du {{date-|23 juin 1793}} pour protéger les abords de [[Bataille de Nantes (1793)|Nantes]].
L’''Hermione'' reprend du service sous le commandement du récemment promu [[capitaine de vaisseau (France)|capitaine de vaisseau]] (et futur amiral) [[Pierre Martin (amiral)|Pierre Martin]]. Entre Brest et la frontière espagnole, elle escorte les navires de commerce, chasse les corsaires anglais et apporte son soutien aux troupes républicaines engagées contre les [[Vendée (département)|Vendéens]]. Elle participe notamment à la [[Deuxième bataille des Sables-d'Olonne|défense de la ville des Sables-d'Olonne]] en {{date-|mars 1793}}, puis est postée dans l’embouchure de la [[Loire (fleuve)|Loire]] à partir du {{date-|23 juin 1793}} pour protéger les abords de [[Bataille de Nantes (1793)|Nantes]].


Le [[Calendrier républicain|{{IVe}} jour complémentaire de l'an I de la République]] ({{date-|20 septembre 1793}}), commandée par un équipage peu expérimenté, à peine sortie de l'[[estuaire de la Loire]] et par la faute d’un pilote local, la frégate sombre sur des rochers au large du [[Le Croisic|Croisic]], sur le [[plateau du Four]]. Une [[archéologie sous-marine|campagne de fouilles archéologiques]], entreprise au cours de l'{{nobr|été 2005}}<ref>{{lien web|url=http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=410|titre=Ultime plongée sur l'épave de l’''Hermione''|site=Mer et Marine|consulté le=18 juillet 2012 |jour=6 |mois=septembre |année=2005}}.</ref>, permet de récupérer plusieurs objets, dont une partie du gouvernail, et de remonter l'ancre de quatre mètres de long et d'un poids d'une tonne et demie<ref>{{lien web|url=http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=362|titre=L'ancre de l’''Hermione'' retrouve l'air libre|site=Mer et Marine|consulté le=18 juillet 2012 |jour=27 |mois=août |année=2005}}.</ref>.
Le [[Calendrier républicain|{{IVe}} jour complémentaire de l'an I de la République]] ({{date-|20 septembre 1793}}), commandée par un équipage peu expérimenté, à peine sortie de l'[[estuaire de la Loire]] et par la faute d’un pilote local, la frégate sombre sur des rochers au large du [[Le Croisic|Croisic]], sur le [[plateau du Four]]. Une [[archéologie sous-marine|campagne de fouilles archéologiques]], entreprise au cours de l'{{nobr|été 2005}}<ref>{{lien web|url=http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=410|titre=Ultime plongée sur l'épave de l’''Hermione''|site=Mer et Marine|consulté le=18 juillet 2012 |jour=6 |mois=septembre |année=2005}}.</ref>, permet de récupérer plusieurs objets, dont une partie du gouvernail, et de remonter l'ancre de quatre mètres de long et d'un poids d'une tonne et demie<ref>{{lien web|url=http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=362|titre=L'ancre de l’''Hermione'' retrouve l'air libre|site=Mer et Marine|consulté le=18 juillet 2012 |jour=27 |mois=août |année=2005}}.</ref>.


== Caractéristiques ==
== Caractéristiques ==
L’''Hermione'' est une frégate ; c'est un bâtiment plus léger et plus maniable qu'un [[Navire de ligne|vaisseau de ligne]]. Rattachée à une escadre, elle doit servir d'éclaireur, de répétiteur de signaux, ou bien doit assister les vaisseaux désemparés dans la bataille. Employée seule, elle est utilisée pour faire des croisières et la guerre au commerce ennemi, ou, en temps de paix, pour effectuer diverses missions scientifiques ou d'exploration.
L’''Hermione'' est une frégate ; c'est un bâtiment plus léger et plus maniable qu'un [[Navire de ligne|vaisseau de ligne]]. Rattachée à une escadre, elle doit servir d'éclaireur, de répétiteur de signaux, ou bien doit assister les vaisseaux désemparés dans la bataille. Employée seule, elle est utilisée pour faire des croisières et la guerre au commerce ennemi, ou, en temps de paix, pour effectuer diverses missions scientifiques ou d'exploration.


C'est un navire de {{unité|1166|[[Tonne (unité)|tonnes]]}}, avec une longueur de hors tout de {{Unité|66|m}}, une largeur au [[maître-couple]] de {{Unité|11.5|m}} et de {{unité|5.78|m}} de creux. Elle peut embarquer {{unité|316|hommes}}. Elle compte trois mâts et sa voilure de route couvre plus de {{unité|2200|m|2}} lui permettant d'atteindre une vitesse maximale de {{unité|14,5|nœuds}}.
C'est un navire de {{unité|1166|[[Tonne (unité)|tonnes]]}}, avec une longueur de hors tout de {{Unité|66|m}}, une largeur au [[maître-couple]] de {{Unité|11.5|m}} et de {{unité|5.78|m}} de creux. Elle peut embarquer {{unité|316|hommes}}. Elle compte trois mâts et sa voilure de route couvre plus de {{unité|2200|m|2}} lui permettant d'atteindre une vitesse maximale de {{unité|14,5|nœuds}}.


Durant les essais de la réplique et malgré une confortable marge de sécurité, elle atteint sans peine {{nobr|13 nœuds}} à l'allure du petit largue, alors que les calculs prévoyaient seulement {{nobr|12 nœuds}}. Il s'avère que la forme de la coque est bien plus efficace qu'estimée, ce qui explique des performances nettement supérieures aux unités britanniques comparables de l'époque ({{refnec|Les Britanniques ne maîtrisaient pas aussi bien l'architecture navale que Chevillard, ou Sané, en France}}).
Durant les essais de la réplique et malgré une confortable marge de sécurité, elle atteint sans peine {{nobr|13 nœuds}} à l'allure du petit largue, alors que les calculs prévoyaient seulement {{nobr|12 nœuds}}. Il s'avère que la forme de la coque est bien plus efficace qu'estimée, ce qui explique des performances nettement supérieures aux unités britanniques comparables de l'époque ({{refnec|Les Britanniques ne maîtrisaient pas aussi bien l'architecture navale que Chevillard, ou Sané, en France}}).
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Une [[Réplique de bateau|réplique]] de l’''Hermione'' de 1779 est construite à [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] à partir de 1997 et lancée<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.sudouest.fr/2014/09/07/rochefort-17-apres-un-faux-depart-l-hermione-est-sortie-de-son-bassin-dans-la-nuit-1663596-1504.php|titre=Après un faux départ, l'Hermione est sortie de son bassin dans la nuit.|site=www.sudouest.fr|date=7 septembre 2014|consulté le=7 septembre 2014}}.</ref> en eaux salées le {{date|7 septembre 2014}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.youtube.com/watch?v=5mDWklJqXZU|titre=Video sur Youtube}}.</ref>.
Une [[Réplique de bateau|réplique]] de l’''Hermione'' de 1779 est construite à [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] à partir de 1997 et lancée<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.sudouest.fr/2014/09/07/rochefort-17-apres-un-faux-depart-l-hermione-est-sortie-de-son-bassin-dans-la-nuit-1663596-1504.php|titre=Après un faux départ, l'Hermione est sortie de son bassin dans la nuit.|site=www.sudouest.fr|date=7 septembre 2014|consulté le=7 septembre 2014}}.</ref> en eaux salées le {{date|7 septembre 2014}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.youtube.com/watch?v=5mDWklJqXZU|titre=Video sur Youtube}}.</ref>.


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Fichier:L'Hermione.JPG|La maquette de l’''Hermione''.
Fichier:L'Hermione.JPG|La maquette de l’''Hermione''.
Fichier:Hermione16.JPG|Reconstitution d'un [[canon de 12 livres]] de l’''Hermione''.
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== Annexes ==
== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Category:Hermione museum ship}}
{{Autres projets|commons=Category:Hermione (ship, 1779)}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Robert|nom1=Kalbach|prénom2=Jean-Luc|nom2=Gireaud|titre=L’« Hermione »|sous-titre=Frégate des lumières|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Dervy]]|année=2004|pages totales=332|isbn=2-84454-319-7|présentation en ligne=http://hermione.free.fr}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Robert|nom1=Kalbach|prénom2=Jean-Luc|nom2=Gireaud|titre=L’« Hermione »|sous-titre=Frégate des lumières|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Dervy]]|année=2004|pages totales=332|isbn=2-84454-319-7|présentation en ligne=http://hermione.free.fr}}
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=L'Hermione : de Rochefort à la gloire américaine|prénom1=Emmanuel de|nom1=Fontainieu|auteur2=Yves Gaubert|lieu=Paris|éditeur=Editions de Monza|année=2002|pages totales=199|isbn=978-2-908-07195-5|isbn10=2-908-07195-9}}
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=L'Hermione : de Rochefort à la gloire américaine|prénom1=Emmanuel de|nom1=Fontainieu|auteur2=Yves Gaubert|lieu=Paris|éditeur=Editions de Monza|année=2002|pages totales=199|isbn=978-2-908-07195-5|isbn10=2-908-07195-9}}
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Alain | nom1=Demerliac | titre=La Marine de Louis XVI : nomenclature des navires français de 1774 à 1792 | éditeur= | année=1996 | pages totales= | isbn=978-2-906381-23-0}}
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Alain | nom1=Demerliac | titre=La Marine de Louis XVI : nomenclature des navires français de 1774 à 1792 | éditeur= | année=1996 | isbn=978-2-906381-23-0}}
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Jean | nom1=Boudriot | titre=LA FREGATE Marine de France 1650-1850 | éditeur=ANCRE | année=1992 | collection=Archéologie Navale Française}}
* Rémi Monaque, ''Les aventures de Louis-René de Latouche-Tréville, 2000.''
* Patrick Villiers, L'Hermione, La Fayette et Latouche-Tréville, deux hommes et une frégate au service de la guerre d'Indépendance, Ancre, Nice, 2015.


=== Article connexe ===
=== Article connexe ===
* [[Liste des frégates à voiles françaises]]
* [[Liste des frégates à voiles françaises]]
* [[Surveillante (1778)]]

=== Liens externes ===
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* {{Autorité}}
* {{Officiel|fr|http://www.hermione.com}}
* {{Site officiel|fr|http://www.hermione.com}}


{{Palette|Classe Concorde}}
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[[Catégorie:Trois-mâts]]
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[[Catégorie:Frégate à voiles de la Marine française]]
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[[Catégorie:Bateau lancé en 1779]]
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[[Catégorie:Navire construit à Rochefort (Charente-Maritime)]]
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[[Catégorie:Histoire du Croisic]]
[[Catégorie:Histoire du Croisic]]

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Hermione
illustration de Hermione (frégate, 1779)
L’Hermione au combat naval de Louisbourg en 1781.

Autres noms « La frégate de la liberté »
Type Frégate de 12
Classe Concorde
Fonction Navire de guerre
Gréement Trois-mâts carré
Histoire
Architecte Henri Chevillard
Chantier naval Arsenal de Rochefort
Fabrication Coque en chêne
Lancement 1779 (coule en 1793)
Équipage
Équipage 303 (rôle du 15 mai 1779) / 302 + 14 passagers (rôle du 23 janvier 1780) / 270 sans les valets (Ordonnance du 25 mars 1765) / 271 (Ordonnance du 1er mai 1786)
Caractéristiques techniques
Longueur 66 m (mât de pavillon compris)
Longueur de coque 44,20 m
Maître-bau 11,5 mètres hors bordage (11,24 hors membres)
Tirant d'eau 4,79 m (creux = 5,74 m)
Tirant d'air 46,9 m
Déplacement 1 166 tonnes au maximum
Hauteur de mât 56,5 m (grand mât)
35 m (artimon)
Voilure 2 200 à 3 315 m2
Vitesse 14,5 nœuds (27 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 26 canons de 12 livres
8 canons de 6 livres
Carrière
Armateur Marine française
Pavillon Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Pavillon de la Marine de la République française Marine de la République

L’Hermione est un navire de guerre français en service de 1779 à 1793. C'est une frégate de 12 (en référence au calibre de ses canons) portant 26 canons de 12 livres et 8 canons supplémentaires de 6 livres. En jargon naval on la dénomme « frégate de 26 canons », bien qu'à l'origine elle en ait porté 34. Elle fait partie des frégates de la classe Concorde, construites à partir de 1777 à l'arsenal de Rochefort.

Elle est connue pour avoir conduit pour sa deuxième traversée le marquis de La Fayette aux États-Unis en 1780, lui permettant de rejoindre les insurgés américains en lutte pour leur indépendance.

Plusieurs frégates ont porté ce nom mythologique dans la Marine française. Une autre Hermione est construite sous le Premier Empire à l'arsenal de Lorient par la société des frères Crucy.

En 1793, l'Hermione est engagée dans l’embouchure de la Loire pour appuyer les troupes républicaines contre les Vendéens. Alors qu'elle sort de l’estuaire le , elle heurte un rocher et coule sur le plateau du Four, au large du Croisic.

Carrière dans la marine royale et républicaine[modifier | modifier le code]

Construction à Rochefort (1778-1779)[modifier | modifier le code]

L’Hermione est mise en chantier en à l'arsenal de Rochefort sur les plans d'Henri Chevillard[1], dit Chevillard Aîné. On est alors en pleine guerre d'indépendance américaine et les chantiers navals français fonctionnent à plein régime. La frégate est mise à flot le , soit moins de six mois après sa mise sur cale, et mâtée le 30 avril. L'armement débute le , et se termine le .

Campagne dans le golfe de Gascogne (1779)[modifier | modifier le code]

Parcours de l'Hermione de mai à novembre 1779, d'après les positions données dans le livre de bord.

Entre mai et , le navire est testé avec succès dans le golfe de Gascogne sous le commandement du jeune lieutenant de vaisseau Louis-René-Madeleine Levassor de Latouche (appelé La Touche-Tréville après 1788, futur vice-amiral et commandant en chef de la marine de Napoléon). L’Hermione réalise alors une brillante campagne au large des côtes françaises et espagnoles, capturant avec audace trois corsaires anglais et trois navires marchands.

Le journal de bord de cette campagne est conservé au Service Historique de la Défense et constitue la source essentielle des paragraphes suivants[2].

Capture de deux corsaires anglais[modifier | modifier le code]

L'Hermione quitte Rochefort le , et dans les jours suivants prend vainement en chasse plusieurs corsaires anglais. Le 29 mai, elle réussit à capturer la Defiance, un corsaire anglais de 18 canons, 6 pierriers, 4 obusiers et 70 hommes d'équipage, parti de Falmouth. Le lendemain, elle capture la Lady's Resolution of London, un autre corsaire anglais de 18 canons de 6 livres, 12 pierriers et 119 hommes d'équipage, parti également de Falmouth. Les deux navires capturés sont conduits à La Rochelle[2].

Navigations entre les Pertuis, Port-Louis et Royan[modifier | modifier le code]

L'Hermione appareille le en compagnie de la frégate la Médée. Le 8 juin, la perte du petit mât de hune incite Latouche à revenir à terre. La frégate s'échoue brièvement sur le banc de la Moulière à l'entrée de la Charente avant de gagner le mouillage de Port-des-Barques où les avaries sont réparées et un mois de vivres et d'eau douce embarqués[2].

Le , l'Hermione quitte Port-des-Barques pour une mission avec les frégates la Médée et la Courageuse, visant à éloigner des côtes le vaisseau de ligne de 50 canons anglais HMS Jupiter. Elle est de retour en rade de l'île d'Aix dès le 24 juin[2].

Toujours avec la Courageuse, l'Hermione appareille le en direction de Belle-Île avant de revenir vers les Pertuis. Du 3 au , elle mouille devant Saint-Martin-de-Ré pendant que se rassemble un convoi d'une centaine de navires marchands à destination de la Bretagne, qu'elle escorte jusqu'à Port-Louis. La frégate rejoint ensuite l'estuaire de la Gironde, mouille à Trompeloup (Pauillac), à Jau, puis en rade de Royan. Des travaux d'entretien sont réalisés, de l'eau douce est embarquée ainsi que du sable pour compenser le poids de la farine consommée[2].

Capture d'un troisième corsaire anglais[modifier | modifier le code]

Le , l'Hermione et la Courageuse appareillent en compagnie d'un convoi d'une douzaine de navires que les deux frégates escortent jusqu'au large du Portugal le 10 août. Au large de la Galice, elles rencontrent une partie de la flotte espagnole alliée, dont la frégate Santa Margarita. Le 28 août, après avoir tiré 40 coups de canon, l'Hermione capture le corsaire anglais Hawk de 14 canons de 4 livres, 16 pierriers, 4 obusiers, et 62 hommes d'équipage. Le 2 septembre, les navires rejoignent le port espagnol de La Corogne où de l'eau et du bois sont embarqués, ainsi que des marins français convalescents[2].

Jonction avec la flotte française en rade de Brest[modifier | modifier le code]

L'Hermione quitte La Corogne le et rejoint la rade de Brest six jours plus tard, au lendemain de la capture du vaisseau (en) HMS Ardent par les frégates Junon, Surveillante et Gentille. Les flottes franço-espagnoles sont alors au mouillage en rade de Brest sous le commandement du comte d'Orvilliers, bientôt remplacé par le comte du Chaffault à la suite du fiasco du débarquement franco-espagnol manqué en Angleterre. Le 20 août, la flotte célèbre la prise de la Grenade par le comte d'Estaing[2].

Capture de trois navires marchands[modifier | modifier le code]

Après le combat de la Surveillante et du Québec. Le , après avoir complété son approvisionnement en eau et en biscuit de mer, l'Hermione appareille en direction de l'ouest. Le 6 octobre, elle capture le navire anglais Anna venant de la Jamaïque, chargé de sucre et de rhum et transportant 11 hommes d'équipage, qu'elle remorque jusqu'aux côtes françaises. Les 21 et 22 octobre, deux autres navires anglais sont capturés : la Marie venant de Lisbonne, chargée de fruits secs et de vin, avec 4 hommes à bord, puis le Pélican venant également du Portugal, chargé de sel, avec 6 hommes à bord. Le 5 novembre, la frégate est au mouillage de l'île d'Aix, et est finalement de retour à Rochefort le [2].

Campagne en Amérique du Nord (1780-1782)[modifier | modifier le code]

Doublage de la coque et navigation sur les côtes françaises[modifier | modifier le code]

Au cours des mois de novembre et , la coque de l'Hermione reçoit un doublage de cuivre constitué de 1 100 feuilles de métal. Ce doublage est destiné à protéger la coque des attaques des tarets, et à éviter la fixation des algues et des coquillages sur la carène, ce qui améliore la vitesse de la frégate[3].

L'Hermione quitte Rochefort le , toujours commandée par Latouche-Tréville. Parmi l'équipage, on trouve aussi le pilotin Jean Jacques Étienne Lucas ou le chirurgien Adrien Fabré[4]. Le 29 janvier, la frégate réussit à sortir de la Charente et effectue une navigation de surveillance dans le golfe de Gascogne puis en direction de Belle-Île, de la baie de Quiberon et de la baie d'Audierne, et mouille devant Camaret le 12 février. Elle se joint ensuite à la Galathée pour escorter un convoi de 75 navires marchands en direction de l'estuaire de la Gironde, mais revient au mouillage de Port-des-Barques après avoir constaté un défaut sur la grande vergue[3].

Stèle commémorant l'embarquement de Lafayette sur l'Hermione à Port-des-Barques le 10 mars 1780.
Carte de Boston en 1775-1776, montrant l'accès au port et à Hancock Warf.
Plan de la baie de Pennobscot et du Fort de Castine, par le lieutenant de frégate Mullon à bord de l'Hermione le 17 mai 1780.

Traversée vers l'Amérique avec Lafayette[modifier | modifier le code]

Le marquis de Lafayette embarque sur l'Hermione à Port-des-Barques le 10 mars 1780, en compagnie de deux officiers, de son secrétaire et de six domestiques. Le 14 mars, des passagers attendus par Lafayette embarquent en rade de La Rochelle et la frégate met le cap à l'ouest. Cependant, la rupture de la grande vergue dès le lendemain contraint Latouche à revenir en rade de l'île d'Aix le 17 mars. Le départ définitif vers l'Amérique a lieu le , après remplacement de l'espar cassé par une vergue de la frégate Galathée. Après un mois de mer, l'approche des côtes américaines est signalée le 22 avril 1780 par une profondeur de 50 brasses mesurée à la sonde à main. Le 26 avril, une prise anglaise faite par un corsaire américain permet de préciser la position, le lendemain le cap Ann est en vue et l'Hermione fait son entrée dans le port de Marblehead. Enfin, la frégate arrive à Boston le 1780. Lafayette y débarque pour annoncer l'envoi de renforts français au général Washington[3].

« À 1 heure, la brise de l'Est ayant fraîchi avec le flot, j'ai fait route avec le pilote du Congrès qui s'était rendu à bord pour le port de Boston où j'ai mouillé à 2 heures 1/2 après midi, par 6 brasses ; fond de gravier, à 1/3 de flot, près d'Hancock Warf, l'île du Château au S.E., l'île du Gouverneur à l'E.S.E. 1/2 Sud (...) À une encablure de terre, j'ai affourché Est et Ouest, avec une petite ancre. En passant par le travers de l'île du Château, j'ai salué le fort de 13 coups de canon. Il m'en a été rendu le même nombre. Mr le marquis de La Fayette a débarqué à 3 heures. Je l'ai salué de trois "Vive le Roi" et de 13 coups de canon. »

— Latouche

Au service de l’État du Massachusetts[modifier | modifier le code]

Le 4 mai 1780, Latouche reçoit à bord les principaux membres du Conseil de l’État du Massachusetts ainsi que des personnalités comme Samuel Adams et John Hancock (futur premier gouverneur du Massachusetts). Latouche propose au Conseil de mettre la frégate à disposition pour combattre les corsaires ou frégates anglaises susceptibles d'inquiéter le commerce maritime local. L'Hermione appareille de Boston le 14 mai en direction de la baie de Penobscot à la recherche de deux navires ennemis, et approche les positions anglaises à Castine. Au retour, elle fait escale à Portsmouth (alors capitale de l’État du New Hampshire) le 19 mai avant de revenir à Boston 2 jours plus tard[3].

L'Hermione appareille de nouveau le 29 mai 1780, cette fois vers le sud. Dans les jours qui suivent, elle capture deux navires de commerce anglais : le brick anglais Thomas of Irvine chargé de beurre, de chandelles et de savon le 2 juin au sud de Nantucket, puis le Ruovery chargé de sel le 6 juin au sud de Long Island.

Le , la frégate française combat la frégate britannique Iris (en) au large de Long Island et subit d'importants dommages. Au cours du combat d'une durée d'une heure et demie, l'Hermione tire 260 coups de canon, 140 coups de pierrier et 1 280 coups de fusil et d'espingole. Dix hommes sont tués, et 37 sont blessés dont le commandant et son second. Deux des blessés meurent de leurs blessures dans les jours qui suivent. Une polémique dans la presse suit cet engagement, chacun des deux commandants revendiquant la victoire. Hawker, commandant de l'Iris, écrit que l'Hermione a pris la fuite, ce que Latouche dément formellement[3].

« Si vous avez avancé que j’ai fui devant vous, vous en avez imposé et vous me connaissez mal, je n’aurai jamais eu la honte de fuir devant un ennemi de force égale. Vos coups m’ayant occasionné autant de dommages dans mon gréement que les miens vous en ont causé dans le corps de votre vaisseau, j’ai été dans l’impossibilité de tenir le vent pour recommencer le combat, il dépendait de vous d’arriver sur moi pour le rengager de nouveau, vous aviez infiniment plus de moyens de manœuvrer que j’en avais. Lorsque j’ai vu que vous teniez le vent, j’ai attribué votre retraite à la quantité de monde que vous aviez perdu, ce qui aide à me le persuader, c’est le peu de vivacité de votre feu dans les dernières bordées. »

— Latouche, Lettre au capitaine Hawker commandant la frégate du Roi d'Angleterre l'Iris de 32 canons de 12 et de 9, en date du 22 juin 1780

Au lendemain du combat contre l'Iris, l'Hermione se réfugie à Newport afin de procéder à des réparations, et de soigner ses blessés. Le chevalier de Fayolle, aide de camp de Lafayette envoyé à bord pour porter un message trouve la mort en s'assommant sous la bouteille bâbord lorsque son canot aborde l'arrière de la frégate. Restant basée à Newport, la frégate effectue des navigations courtes : du 15 au 19 juin en direction de New Bedford, et du 29 juin au 1er juillet vers Martha's Vineyard, alors qu'un vaisseau de ligne et deux frégates anglais patrouillent dans la zone. Le 4 juillet 1780, l'Hermione est pavoisée et Latouche fait tirer 3 salves de 13 coups de canon pour célébrer les 4 ans de la déclaration d'indépendance des 13 États-Unis d'Amérique[3].

Plan du stationnement des troupes de Rochambeau et de l'escadre de Ternay à Newport en 1780. L'Hermione (L) y figure entre les frégates la Surveillante (H) et l'Amazone (I) de La Pérouse.

Arrivée de la flotte et du corps expéditionnaire français à Newport[modifier | modifier le code]

Le 10 juillet 1780, l'arrivée devant Newport de la flotte française partie de Brest en mai 1780 et transportant le corps expéditionnaire est annoncée. Le lendemain, l'Hermione assiste à l'arrivée de la frégate l'Amazone, commandée par La Pérouse et transportant le comte de Rochambeau, commandant de l'armée de terre. Suivent ensuite 30 navires de transport et le reste de l'escadre dont le vaisseau de ligne le Duc de Bourgogne à bord duquel se trouve le chevalier de Ternay, chef d'escadre[3].

Du 12 au 15 juillet 1780, l'Hermione part sans succès à la recherche de la flûte l'Isle de France chargée de 350 hommes de troupes, qui s'est séparée de la flotte 3 jours avant son arrivée[3].

Craignant une attaque des anglais, les français préparent activement la défense de Newport et de la baie de Narraganset. L'équipage de l'Hermione est chargé de l'armement du Fort Dumpling (en) avant l'abandon de l'île Conanicut décidé le 27 juillet 1780. Le 1er juillet, l'Hermione mouille entre les frégates la Surveillante et l'Amazone au nord de Goat Island (en). Elle conserve cette position, indiquée sur le plan de défense de Newport réalisé par le lieutenant Mullon, jusqu'au 9 octobre 1780, date à laquelle elle rejoint de nouveau la grande rade. Entretemps, son équipage participe à l'armement des redoutes de la petite île de Rose Island (en)[3].

Le 28 octobre 1780, l'Hermione et la Surveillante appareillent avec l'Amazone pour protéger le départ de cette dernière qui conduit en France le vicomte de Rochambeau (fils du comte de Rochambeau, commandant des troupes) pour demander au roi l'envoi de renforts maritimes. Les frégates capturent le Philippe, un navire marchand anglais chargé de vin et de fruits, et rejoignent Boston le 14 novembre 1780. Elles quittent Boston le 11 janvier 1781 avec la flûte l'Isle de France, et rejoignent la base de Newport le 26 janvier malgré des conditions météorologiques difficiles. Les semaines qui suivent sont consacrées à des travaux d'entretien et de réparation du gréement[3].

Bataille du cap Henry et missions sur la Delaware[modifier | modifier le code]

Le 8 mars 1781, l'Hermione quitte Newport au sein de l'escadre de 7 vaisseaux de ligne commandée par Charles Sochet des Touches, en direction de la baie de Chesapeake. Le but de cette opération est de soutenir Lafayette qui combat les troupes du général Benedict Arnold devant Portsmouth, en Virginie. L'escadre anglaise menée par le vice-amiral Marriot Arbuthnot quitte son mouillage de Long Island le 10 mars, mais bénéficie d'une vitesse plus importante en raison du doublage en cuivre généralisé. Les deux flottes se rencontrent le , c'est la bataille du Cap Henry. L'Hermione y tient le travers du Duc de Bourgogne, vaisseau amiral à bord duquel se trouve des Touches. Après un engagement indécis, l'escadre anglaise reste maître des lieux, et la flotte française ne pouvant accéder à la baie de Chesapeake se voit contrainte de regagner sa base à Newport[3].

Après avoir capturé l'Union, un navire anglais chargé de mélasse, l'Hermione se sépare de l'escadre et rejoint la baie de la Delaware. La frégate remonte le fleuve Delaware jusqu'à la ville de Chester où elle s'approvisionne en farine et biscuit. Elle rejoint ensuite Newport pour y débarquer les vivres. Le , le naufrage dans la rade de Newport de la chaloupe de l'Hermione chargée de vivres et de 28 hommes entraîne la noyade de 12 membres de l'équipage[3].

Après avoir accompagné le 18 avril 1781 la sortie de la frégate la Surveillante escortant un convoi à destination de Saint-Domingue, l'Hermione rejoint une deuxième fois la Delaware qu'elle remonte jusqu'à Philadelphie, où elle fait escale du 30 avril au 18 mai 1781. Le , la frégate reçoit à son bord le président Samuel Huntington et les membres du Second Congrès Continental des États-Unis. Le 29 mai, elle regagne ensuite Newport, où le comte de Barras, arrivé de France sur la Concorde, vient de prendre le commandement de l'escadre[3].

Croisière avec l'Astrée vers l'Acadie[modifier | modifier le code]

Parcours de l'Hermione de juin à septembre 1781, d'après les positions données dans le livre de bord.

Le 2 juin 1781, l'Hermione quitte Newport à destination de Boston. Elle y retrouve la frégate l’Astrée commandée par Jean-François de La Pérouse, avec laquelle elle appareille le 23 juin pour une croisière en direction des côtes d'Acadie, de Terre-Neuve, et du golfe du Saint-Laurent. En quelques jours, l'Astrée et l'Hermione capturent quatre navires anglais : le Thorn, corvette de 18 canons, le Friendship chargé de sucre, rhum et café, le Phoenix chargé de sel, café et tabac, et le Lockard Rose chargé de bois et de filets. Le , au large de l'île Royale (actuelle île du Cap-Breton), les deux navires français rencontrent un convoi escorté par six bâtiments anglais, qu'elles attaquent. C'est la bataille navale de Louisbourg, combat d'une durée de 2 heures au cours duquel, 509 coups de canon, 100 de pierriers et 1 700 de fusil ou d'espingoles sont tirés depuis l'Hermione. Deux navires anglais amènent leur pavillon, le Jack de 14 canons de 9 livres est capturé, mais la frégate Charlestown de 28 canons de 9 et 6 livres réussit à fuir à la faveur de la nuit. Les dégâts matériels sont importants, particulièrement dans le gréement, et un total de 22 victimes est signalé sur l'Hermione : 3 morts, 6 blessés graves dont trois meurent quelques jours plus tard, et 13 blessés légers[3]. Cet affrontement a été représenté par le lieutenant de frégate auxiliaire Mullon présent à bord, puis peint par Auguste-Louis de Rossel.

L'Hermione et l'Astrée regagnent Boston le 17 août 1781 et y procèdent à des réparations, aux soins des équipages et à l'avitaillement. Le 1er septembre, les deux frégates et le vaisseau le Sagittaire tentent en vain de porter secours à la frégate la Magicienne aux prises avec un vaisseau anglais de 50 canons, le Chatham, qui réussit à la capturer au large de la ville avant la sortie des renforts français[3].

Bataille de Yorktown[modifier | modifier le code]

Plan de l'attaque de Yorktown.

Le 9 , l'Hermione quitte Boston en direction de la baie de Chesapeake où elle parvient le 29 septembre[3], rejoignant les flottes réunies de Barras, arrivé de Newport le 7 septembre, et de François Joseph Paul de Grasse arrivé des Antilles le 29 août. Ce dernier a remporté le 5 septembre 1781 la bataille de la baie de Chesapeake, victoire importante sur l'escadre anglaise de Thomas Graves qui permet aux alliés franco-américains d'assiéger les troupes anglaises de Lord Cornwallis enfermées dans Yorktown.

L'Hermione participe à la décisive bataille de Yorktown, notamment en participant au ravitaillement des vaisseaux de ligne qui assurent le blocus de la baie[3]. Le siège de la ville s'achève le 1781 par la reddition des troupes anglaises de Lord Cornwallis face aux insurgés américains menés par Washington, aux volontaires de Lafayette et à leurs alliés français conduits par Rochambeau. Le 27 octobre, l'Hermione placée en mission de surveillance à l'entrée de la baie de Chesapeake signale l'arrivée de l'escadre anglaise de Graves apportant les renforts envoyés par le général Henry Clinton. Arrivée trop tardivement, la flotte anglaise fait finalement demi-tour, et la guerre bascule alors en faveur des insurgés.

Parcours de l'Hermione de mars 1780 à février 1782, d'après les positions données dans le livre de bord.

Après la capitulation de Yorktown, le comte de Grasse appareille avec la flotte pour les Antilles. Quelques unités demeurent en baie de Chesapeake sous le commandement de Jacques-Aimé Le Saige chevalier de La Villèsbrunne commandant du vaisseau le Romulus, dont les frégates la Diligente et l'Hermione[5],[6]. Cette dernière accompagne une flûte hollandaise chargée de sucre et de café jusqu'à Head of Elk, à l'extrémité septentrionale de la baie de Chesapeake, où elle mouille du 14 décembre 1781 au 14 janvier 1782[3].

Le 21 janvier 1782, l'Hermione est de retour au mouillage devant la ville de Yorktown, où Latouche apprend son prochain retour en France. Les journées suivantes sont passées à décharger les effets embarqués à Head of Elk et destinés à l'armée, ainsi qu'à effectuer l'avitaillement et les préparatifs pour la traversée de l'océan Atlantique. Le 2 , l'Hermione quitte les côtes américaines pour regagner la France. Elle ramène avec elle Antoine Charles du Houx de Vioménil, commandant en second de Rochambeau et plusieurs officiers français de l'armée. La frégate mouille en rade de l'île d'Aix après seulement 23 jours de navigation, le 1782.

Au totale, pour la période allant de avril 1780 au 21 février 1782, il y eut 45 tués à bord de l'Hermione dont[7] :

- 18 morts au combat;

- 13 morts par la maladie;

- 14 morts par accident (dont 12 le 14 avril 1781 à cause du naufrage d'une chaloupe)

Campagne aux Indes (1782-1784)[modifier | modifier le code]

Le , l'Hermione repart sous le commandement de François Bérauld du Perou. Elle accompagne alors une flottille en direction de l'océan Indien pour renforcer l'escadre de Pierre André de Suffren dans le conflit avec les Britanniques pour le contrôle du golfe de Bengale. Après une escale au Cap du au , l'Hermione atteint l'île de France le et rejoint la flotte de Suffren le , quelques jours après son importante victoire à Gondelour. La nouvelle de la paix, dont des préliminaires sont établis dès le à Versailles, est arrivée dès le avec la frégate anglaise Medea (en).

Le , la frégate quitte Trinquemalay et reprend la direction de la France. Après des escales à l'île de France et à l'île Bourbon en , l'Hermione s'arrête également au Cap et atteint Rochefort le [8],[9]

Campagne révolutionnaire et naufrage (1793)[modifier | modifier le code]

En 1793, la France révolutionnaire se mobilise, à force de levées en masse, pour faire face à la Première Coalition, tandis que l'Ouest du pays s'embrase. La guerre de Vendée bat son plein avec ses atrocités, vidant les ports de marins et d'officiers, devenus hostiles à la Convention.

L’Hermione reprend du service sous le commandement du récemment promu capitaine de vaisseau (et futur amiral) Pierre Martin. Entre Brest et la frontière espagnole, elle escorte les navires de commerce, chasse les corsaires anglais et apporte son soutien aux troupes républicaines engagées contre les Vendéens. Elle participe notamment à la défense de la ville des Sables-d'Olonne en , puis est postée dans l’embouchure de la Loire à partir du pour protéger les abords de Nantes.

Le IVe jour complémentaire de l'an I de la République (), commandée par un équipage peu expérimenté, à peine sortie de l'estuaire de la Loire et par la faute d’un pilote local, la frégate sombre sur des rochers au large du Croisic, sur le plateau du Four. Une campagne de fouilles archéologiques, entreprise au cours de l'été 2005[10], permet de récupérer plusieurs objets, dont une partie du gouvernail, et de remonter l'ancre de quatre mètres de long et d'un poids d'une tonne et demie[11].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

L’Hermione est une frégate ; c'est un bâtiment plus léger et plus maniable qu'un vaisseau de ligne. Rattachée à une escadre, elle doit servir d'éclaireur, de répétiteur de signaux, ou bien doit assister les vaisseaux désemparés dans la bataille. Employée seule, elle est utilisée pour faire des croisières et la guerre au commerce ennemi, ou, en temps de paix, pour effectuer diverses missions scientifiques ou d'exploration.

C'est un navire de 1 166 tonnes, avec une longueur de hors tout de 66 m, une largeur au maître-couple de 11,5 m et de 5,78 m de creux. Elle peut embarquer 316 hommes. Elle compte trois mâts et sa voilure de route couvre plus de 2 200 m2 lui permettant d'atteindre une vitesse maximale de 14,5 nœuds.

Durant les essais de la réplique et malgré une confortable marge de sécurité, elle atteint sans peine 13 nœuds à l'allure du petit largue, alors que les calculs prévoyaient seulement 12 nœuds. Il s'avère que la forme de la coque est bien plus efficace qu'estimée, ce qui explique des performances nettement supérieures aux unités britanniques comparables de l'époque (Les Britanniques ne maîtrisaient pas aussi bien l'architecture navale que Chevillard, ou Sané, en France[réf. nécessaire]).

Elle est armée de trente-quatre canons, dont vingt-six tirant des boulets de douze livres (d'où le terme de « frégate de 12 ») et huit canons de six livres sur les gaillards[12].

Elle dispose de trois ponts : le pont de gaillard, le pont de batterie et le faux-pont, ce dernier est sous le niveau de la mer et sous le pont principal. Le premier sert à la manœuvre, le second à l'artillerie ainsi qu'aux repas et le troisième au repos,

L'Hermione (2014)[modifier | modifier le code]

Une réplique de l’Hermione de 1779 est construite à Rochefort à partir de 1997 et lancée[13] en eaux salées le [14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Demerliac 1996, p. 61.
  2. a b c d e f g et h Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville, Journal de la frégate du Roy l'Hermione de 32 canons, commandée par Monsieur de Latouche, lieutenant de vaisseau. La campagne commencée le 14 mai 1779 et finie le 31 décembre 1779.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville, Journal de la frégate du Roi l’Hermione de 32 canons, commandée par Mr de Latouche, lieutenant de vaisseau. La campagne commencée le 23 janvier 1780 et finie le 26 février 1782.
  4. Kerneis, Jean-Pierre., Un modèle de l'ancienne médecine Nantaise : Adrien Jean Pierre Fabré, chirurgien navigans, compagnon de La Fayette, Chiffoleau, (OCLC 21012104, lire en ligne)
  5. Les combattants français de la guerre américaine, 1778-1783, p. 151 (lire en ligne).
  6. Georges Lacour-Gayet, La marine militaire de France sous le règne de Louis XVI, Honoré Champion libraire-éditeur, Paris, 1905, p. 413 (lire en ligne).
  7. Rémi Monaque, Les aventures de Louis-René de Latouche-Tréville, Paris, SPM, , 112 p. (ISBN 978-2-901952-34-3), p 76
  8. Monsieur de Boisgelin, Journal de la frégate du Roy l'Hermione commandée par Mr le Ch. Duperou capitaine de vaisseau depuis Trinquemalai jusqu'à Rochefort.
  9. Bouthet du Rivault, Philippe, 1941-...., La navigation au XVIIIe siècle à la lumière du Journal de bord de "l'Hermione" : voyage de retour d'Inde, 15 septembre 1783-12 février 1784, Comité rochefortais de documentation historique de la marine, dl 2016 (ISBN 978-2-9544536-4-4 et 2-9544536-4-8, OCLC 1041606571, lire en ligne)
  10. « Ultime plongée sur l'épave de l’Hermione », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  11. « L'ancre de l’Hermione retrouve l'air libre », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  12. Gérard Piouffre, Transcription du « Journal de la frégate du Roi l’Hermione de 32 canons, commandée par M. de Latouche, lieutenant de vaisseau », Heyrieux, J2P Éditions.
  13. « Après un faux départ, l'Hermione est sortie de son bassin dans la nuit. », sur www.sudouest.fr, (consulté le ).
  14. « Video sur Youtube ».

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Antoine Faure (préf. Didier Mauriac.), Le journal d'Antoine Faure, lieutenant à bord de l'Hermione, Vaux-sur-Mer, Bonne Anse, , 149 p. (ISBN 978-2-916-47032-0)
  • Frédéric Chasseboeuf, Rochefort : berceau de L'Hermione, Vaux-sur-Mer, Bonne Anse, coll. « Suivez le guide », , 100 p. (ISBN 978-2-916-47031-3)
  • Didier Georget, La Vie à bord de l'Hermione, Saint-Herblain, Gulfstream Editeur, , 45 p. (ISBN 978-2-35488-044-6)
  • Jean-Yves Delitte, Black Crow raconte "L'Hermione" : la conspiration pour la liberte, Grenoble, Chasse-marée ; Glénat, coll. « Black Crow raconte », , 47 p. (ISBN 978-2-353-57030-0)
  • Deux voyages au temps de Louis XVI, 1777-1780 : la mission du baron de Tott en Égypte en 1777-1778 et le journal de bord de l'« Hermione » en 1780, Rennes, Presses de l'Université Rennes 2, , 252 p. (ISBN 2-7535-0208-0)
  • Robert Kalbach et Jean-Luc Gireaud, L’« Hermione » : Frégate des lumières, Paris, Éditions Dervy, , 332 p. (ISBN 2-84454-319-7, présentation en ligne)
  • Emmanuel de Fontainieu et Yves Gaubert, L'Hermione : de Rochefort à la gloire américaine, Paris, Editions de Monza, , 199 p. (ISBN 978-2-908-07195-5)
  • Alain Demerliac, La Marine de Louis XVI : nomenclature des navires français de 1774 à 1792, (ISBN 978-2-906381-23-0)
  • Jean Boudriot, LA FREGATE Marine de France 1650-1850, ANCRE, coll. « Archéologie Navale Française »,
  • Rémi Monaque, Les aventures de Louis-René de Latouche-Tréville, 2000.
  • Patrick Villiers, L'Hermione, La Fayette et Latouche-Tréville, deux hommes et une frégate au service de la guerre d'Indépendance, Ancre, Nice, 2015.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]