Recroquevillée sur un pas-de-porte, Catherine tremble comme un peuplier en s’agrippant à la feuille A4 où elle a tapé «Fuck le RN». Marché de Lillers, samedi matin au soleil. Marine Le Pen est attendue ce 25 mai sur les coups de 10 heures entre les poulets et les fausses Converse, dans ce coin du bassin minier où elle se sent chez elle. Enfin, chez sa grande copine Caroline Parmentier, députée de la circonscription et responsable de ses relations avec la presse. La veille, la cheffe de file du Rassemblement national (RN) a tenu meeting à Hénin-Beaumont en compagnie de Jordan Bardella. Comme elle ne s’est pas trop épuisée ces derniers mois en campagne, ses proches lui ont organisé cette activité du week-end, sans sa tête de liste de poulain qui se remet de son débat contre Gabriel Attal.
Lillers est resté communiste et une bonne vingtaine de militants de gauche tente de le rappeler aux dizaines de sympathisants et d’encartés d’extrême droite venus acclamer «Marine». Le ton monte et Catherine, conseillère municipale communiste d’un village voisin, se fait assez vite chahuter. «Je me mets un peu à l’écart parce que je me suis déjà fait agresser par eux», souffle la