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La religiosité, plus forte chez les immigrés et leurs descendants, selon l’Insee

Une étude de l’Institut national de la statistique publiée jeudi 30 mars montre que les immigrés venant de pays où la religion structure la société se disent plus souvent religieux et ont davantage tendance à transmettre leur pratique à leurs descendants que le reste de la population.

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Publié le 30 mars 2023 à 17h51, modifié le 31 mars 2023 à 16h20

Temps de Lecture 2 min.

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La France, autrefois « fille aînée de l’Eglise », connaît depuis plusieurs décennies une sécularisation forte. La religion y est non seulement une affaire de plus en plus privée, qui ne structure pas la société, mais elle connaît en plus une désaffection grandissante. Dans son enquête sur les immigrés et leurs descendants publiée jeudi 30 mars, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) montre pourtant qu’une catégorie de la population française échappe, du moins dans une certaine mesure, à ce constat.

Ainsi, écrit l’institut, si « 58 % des personnes sans ascendance migratoire sur deux générations se disent sans religion », seuls 19 % des immigrés arrivés après 16 ans en France et 26 % des descendants de deux parents immigrés affirment la même chose. Dans la population générale, l’Insee recense, pour les années 2019-2020, 29 % de personnes âgées de 18 à 59 ans se déclarant catholiques, 10 % musulmanes, 10 % affiliées à d’autres religions et 51 % sans lien avec un culte. La religiosité est aujourd’hui plus importante parmi les populations immigrées que chez les autres.

« Quelle que soit la religion considérée, les immigrés catholiques ou encore musulmans vont avoir un rapport plus dense à leur foi », décrypte Patrick Simon, de l’Institut national d’études démographiques. Une relation qui s’explique souvent par la place occupée par la religion dans les pays d’origine des personnes concernées, où elle organise bien plus la vie sociale qu’en France.

C’est particulièrement le cas de l’islam. Ainsi, « les immigrés venant de pays de tradition musulmane (Maghreb, Turquie ou Moyen-Orient, Afrique sahélienne) sont les plus inscrits dans la religion, tandis que ceux originaires de pays européens à dominante chrétienne ou d’Asie (notamment de Chine) déclarent moins souvent une affiliation », écrit l’Insee. Parmi ces derniers, « les immigrés du Portugal et d’Afrique centrale font exception, avec davantage d’affiliation religieuse ».

Un « vecteur d’identité »

Cette dichotomie entre pays d’origine où la religion est plus forte et pays d’accueil sécularisé engendre alors une relation au culte qui va au-delà de la foi, explique Patrick Simon. « Par conséquent, la religion joue un double rôle d’organisation de la vie sociale et de vecteur d’identité en France », poursuit le chercheur.

Elle est alors naturellement transmise à la génération suivante comme un élément important de la culture familiale. Un héritage plus fort chez les musulmans et les juifs que chez les catholiques. Selon l’Insee, la socialisation religieuse musulmane se détache par la force de sa reproduction. « Les descendants d’immigrés musulmans ayant grandi dans des familles où la religion avait beaucoup d’importance (42 % des familles musulmanes) ont une probabilité élevée (70 %) de déclarer que la religion a une place très importante dans leur vie », indique le rapport. Ainsi, 91 % des personnes qui ont grandi dans une famille musulmane se disent musulmanes, quand la statistique descend à 67 % chez les catholiques.

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