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Jean Bouzet (1892-1954)

[note biographique]

Année 1955 57-1-2 p. 203
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NÉCROLOGIE

JEAN BOUZET

Nous attendions tant de lui. Et voici qu'une mort cruelle le dérobe à notre affection et à notre espoir.

Il avait mûrement réfléchi sur les problèmes que pose la structure de la langue. Sa Grammaire gasconne, publiée chez Droz, avait attiré l'attention des philologues, en particulier dans cette Allemagne d'avant Hitler qui faisait du provençal son étude de prédilection. Sa Grammaire espagnole (1946) à l'usage des étudiants de licence alliait la sûreté de la doctrine à l'efficacité didactique. Mais surtout ses travaux récents ouvraient de nouveaux horizons, inauguraient une méthode très subtile où la hardiesse s'alliait avec une sage prudence, où la solidité et la rigueur se retournaient — rare exception — contre l'inintelligence et la rigidité des systèmes grammaticaux. La vie du langage y triomphait de la mécanique des formes illégitimement isolées.

L'hispanisme français a perdu son grammairien. Mais il garde en réserve, pour la méditation de ceux qui prendront la suite de Jean Bouzet en ce domaine, les articles fondamentaux que notre cher collègue, notre cher ami, publia dans les Mélanges Dauzat, dans le Français moderne, dans V Atlas linguistique du gascon et, tout particulièrement, dans les Estudios dedicados a R. Menéndez Pidal (t. IV, 1953, p. 37-58 : « Orígenes del empleo de estar ») et dans le Bulletin hispanique (t. LV, 1953, p. 349-374 : « Le gérondif espagnol dit de postériorité »).

Charles V. AUBRUN.